Abdelaziz Bouteflika « n’assumera pas le pouvoir » si le taux de
Abdelaziz Bouteflika « n’assumera pas le pouvoir »
si le taux de participation est faible
Mercredi 14.4.99, soir
ALGER (AP) — Seul prétendant à la présidence de la République
algérienne depuis le retrait mercredi des six autres candidats,
l’ancien ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika
« n’assumera pas le pouvoir » en cas de faible taux de participation
au scrutin de jeudi.
« Je n’assumerai pas le pouvoir s’il n’y a pas de participation massive
du peuple et si mon score ne me donne pas la capacité de
relevers les défis extrêmement nombreux », a-t-il déclaré mercredi à
l’Associated Press.
« J’ai besoin d’une participation franche et massive », a-t-il insisté
en refusant en revanche de fixer le seuil de participation en
deçà duquel il pourrait renoncer à la présidence.
Présenté par ses détracteurs comme « le candidat désigné du pouvoir »,
l’ancien ministre des Affaires étrangères du président
Houari Boumediène, qui avait refusé le pouvoir en 1994, a affirmé: « Je
ne suis pas à la recherche d’un emploi ».
Répondant aux critiques de ses détracteurs et d’une large majorité de
la pressse écrite indépendante, le dernier candidat en
course pour la présidence algérienne a assuré: « Mon destin est de
déranger ».
M. Bouteflika a par ailleurs considéré que ses six ex-rivaux, qui ont
retiré leur candidature mercredi pour dénoncer le manque
de transparence du scrutin, ont « violé la loi électorale qui précise
que « nul n’a le droit de se retirer de la compétition ».
« Ce retrait n’est pas vraiment une surprise » a-t-il ajouté, laissant
ainsi entendre que le désistement collectif des autres candidats
était le fruit d’une stratégie politique calculée au moment où le
pouvoir algérien a « la possibilité de passer de la légitimité
révolutionnaire à la légitimité populaire ».