Les grands axes du programme électoral de Bouteflika
Les grands axes du programme électoral de Bouteflika
Le Jeune Independant, 3 fevrier 1999
Dans sa déclaration prononcée avant-hier à l’hôtel Aurassi, le candidat Abdelaziz Bouteflika dévoile les grands axes de son programme qu’il compte défendre lors de la campagne électorale pour «faire revivre l’espérance nationale».
Réformes économiques: Pour Bouteflika, «les sacrifices imposés dans le cadre des programmes des stabilisation et d’ajustement structurel, d’autant plus lourds et difficilement supportables qu’ils sont inéquitablement répartis n’ont pas permis après cinq années d’annoncer une reprise économique satisfaisante. Partant de là, le candidat préconise de confronter les résultats de la stabilisation ralentissement de l’inflation et réduction des déficits publics par une relance économique et un retour à la croissance autoentretenue. L’intervention de l’Etat devra être clarifiée, affinée et mise en ouvre avec célérité et doit favoriser l’élargissement de son champ d’action vers les activités de substitution à l’importation ou fortement créatives d’emplois.
Système bancaire: Transformation des banques par leur adaptation aux exigences d’une économie libérale moderne et allocation optimisée des ressources.
Soutien au secteur productif: Les faiblesses structurelles de l’économie nationale conviennent d’apporter un soutien ou une protection aux activités productives jugées prioritaires pour leur caractère stratégique ou leur impact social.
Sécurité alimentaire: Les secteurs de l’agriculture et de l’hydraulique doivent bénéficier d’une attention dans les arbitrages budgétaires. L’Etat doit se donner les moyens de veiller à éviter le détournement de vocation du patrimoine foncier agricole.
Investissement: L’action des pouvoirs publics, dans ce chapitre, doit tendre avec vigueur à lutter contre toutes les entraves bureaucratiques, résultant de l’incompétence et des comportements figés ou douteux décourageant les initiatives privées. De plus, il devra s’agir de démanteler les monopoles établis par des intérêts occultes et qui font barrage à la libre concurrence et dissuadent les entrepreneurs locaux et étrangers.
Logement social: Mieux organiser la promotion immobilière et, en particulier, le secteur privé locatif, en élargissantles possibilités d’accès pour les faibles revenus. Aussi, et dans l’immédiat, il s’agira de donner une destination plus conforme à leur nature, et plus équitable, des logements sociaux et des aides publiques au logement en arrêtant les dispositifs incitatifs qui favorisent, aujourd’hui, l’augmentation des logements sans usage.
Jeunesse: La jeunesse subit un profond marasme (échec scolaire, chômage, désespoir, face à l’absence de perspectives d’intégration dans la vie sociale) qui l’a rendue sensible aux discours les plus extrêmes. Par ailleurs, il s’attache à assurer à la jeunesse studieuse un enseignement et des formations qui la mettent pleinement la prise avec le mouvement universel de progrès et la qualifient aux exigences de l’insertion sociale.
Presse: Il appartient à l’Etat de lever les entraves que connaît la presse et d’encourager la multiplicité et la diversité des organes de presse et/ou contribuer concrètement à leur diffusion dans le cadre du droit des citoyens à l’information.
Dettes extérieure: Le poids de la dette extérieure et interne pour les années à venir et la dépression des marchés pétroliers visàvis desquels notre économie est restée dépendante de manière critique vont menacer gravement les équilibres financiers et les capacités d’importation.
Terrorisme: Si la violence a des causes sociales, elle a pu avoir aussi, à l’origine, des causes politiques. Aussi, mettre fin à la violence est une condition de redressement national. Le premier devoir de l’Etat est d’assurer la sécurité publique avec résolution, sans faiblesse et sans excès. Cela dit, ajoutetil, la lutte antiterroriste doit se poursuivre de façon énergique sans pour autant négliger toute initiative ou contribution, et ce, dans le respect des principes constitutionnels et de la loi. Le dialogue, de ce fait, doit être revivifié.
Libertés publiques: Tout algérien a le droit de défendre ses idées, «conformément aux hautes valeurs de tolérance de notre religion sacrée comme aux principes fondamentaux de nos lois». Dans ce sens, sont réaffirmées les composantes civilisationnelles fondant l’Etat algérien moderne, telles que définis, par la Constitution, tout en invitant le citoyen algérien, à travers les formes de représentation dont il dispose, à contribuer à l’effort visant à une «profonde, globale et multiforme régénération de l’Etat, touchant les modes de fonctionnement des institutions et des administrations».
Enfin, le recours contre les injustices et l’arbitraire à tous les niveaux devra être facilité et encouragé à travers une participation très largement consacrée des citoyens.
K. A. B.