Débat entre la fondation Lounes Matoub et Hend Saadi (RCD, France)

BEUR FM :
DÉBAT ENTRE LA FONDATION LOUNÈS ET HEND SAADI PRÉSIDENT DU RCD FRANCE

samedi 11 mai 2002

 

La famille Matoub accuse une nouvelle fois le RCD proche du pouvoir Algérien d’être le bras armé de l’assassinat de Matoub Lounès.

Le RCD en France a accepté le débat sur les ondes de Beur FM ce samedi 11 mai. Par la voix de son Président Hend Saadi il fait savoir qu’il attaquera la Fondation pour diffamation. Un procès est annaoncé à Paris.

La famille Matoub a constitué pour sa part un dossier explosif sur la question et demandait que les responsables M. Ben Younès, M. Saïd Saadi et Nourredine Aït Hamouda comparaissent pour l’enquête.

Transcription de l’entretien entre Malika Matoub et Hend Saadi

14 Heures début de l’émission avec une chanson de Matoub

Journaliste : Ahmed NAIT BAL

Invités :

– Pour la fondation : Malika MATOUB et Salah BOUKHTOUCHE

– Pour le RCD France : Hend SADI

AHMED : présentations.

MALIKA : présidente de la Fondation Lounès Matoub Salah Bouktouche : Mari de Malika et membre de la Fondation et Hend Sadi : secrétaire Général de RCD France, repris par Hend Sadi « président » N-Bal : président de RCD France, merci.

Avant de donner la parole à nos invités un rappel des faits par Dila Taïbi.

« Matoub Lounès faisait partie de ces maquisards de la chanson berbère comme les avait baptisés Kateb Yacine : « les Djurdjura, Idir, Ait Menguelet et autres dont les chants en Kabyle s’irrigent comme autant de remparts de protection du patrimoine culturel Tamazight, le berbère. Défenseur donc de la culture Tamazight et de la laïcité MATOUB Lounès passera outre l’avertissement des islamistes qui l’avaient enlevé en 1994 d’ailleurs il dira puisqu’ils ont pas réussi à me briser en quinze jours de captivité, je leur prouverai, nous leur prouverons que nous sommes plus forts qu’eux, rien ne pourra nous arrêter, notre combat est juste et noble et nous ne laisserons personnes nous abattre, j’en fait le serment affirmait-il en rajoutant que l’Algérie islamique n’existera pas. C’est ce qu’il précise d’ailleurs à la fin de son livre aux éditions STOCK paru en 1995. L’écriture et les chansons encore et toujours. Dans ses concerts sa célèbre voix rocailleuse et chaude était régulièrement relayée par les youyous qui faisaient et ponctuaient des chansons souvent …..de slogans berbéristes. Ses concerts aux allures de meetings se succédèrent en France et à l’étranger, mais vivait la plupart du temps en France, et loin de le faire taire les menaces la faisait crier plus fort et aller encore plus loin. En effet en 1998 Matoub Lounès persiste et enregistre une adaptation subversive en Kabyle de l’Hymne nationale algérien. 1998, date également de sa mort. Le chanteur berbère est assassiné le 25 juin de cette année à 13 heures en Kabylie, sa voiture est arrêté par un faux barrage sur une route de montagne. Coups de feux, Matoub Lounès est mort. Un chef décidant du GIA Hassan HATTAB revendiquera l’assassinat du chanteur, qualifié, je cite : d’ennemi de Dieu. Cet attentat qui foudroya le poète ressembla à la chronique, d’une mort annoncée et pour certains Matoub Lounès allait trop loin, parlait trop fort, pourtant son exécution plongea l’Algérie dans une sorte de stupeur hébétée, pour beaucoup finalement, c’est eux qui ont été trop loin, finalement ils ont osé en dépit de la popularité du chanteur reconnu internationalement. Ce « ILS » aux pluriel qui aujourd’hui encore ne fait pas l’unanimité ».

ANB : merci Dila Taïbi, alors notre souci comme je l’ai dit est de contribuer à un éclairage du débat, sans parti pris de notre part, cela va de soit, et je l’espère sans polémique ou invective entre nos invités. Alors les règles de bienséances veulent qu’on donne la parole aux femmes. Malika Matoub, dans ce rappel des faits vous voulez peut-être apporter des éléments nouveaux.

M.M : Tout à fait, Ahmed, donc, à concurrence par la présentation de Lounès , Lounès s’est toujours qualifié lui-même, il le disait « je me bats contre un monstre à deus tête ; le pouvoir et les intégristes qu’il a engendré ». ça c’est un rappel ! le deuxième rappel, c’est que l’on a parlé de la revendication de l’assassinat de Lounès par Hassan Hattab, ça aurait été bien que le le chroniqueur reprenne que cette revendication , elle date du 1er juillet 1998, alors que le 28 juin 1998 le nom de Hattab en 1er a été cité, nominativement par Said Sadi qui est le président du RCD.

ANB : Alors je vous donne la parole Hend Sadi, je vous rappel, vous êtes président du RCD France et que vous avez quelque chose à ajouter par rapport chapeau que nous avons fait.

Hend : Non rien de précis à part que déplore tout à fait ce débat lui-même, je crois que ce n’est pas ce qu’attendent les auditeurs, ce n’est pas ce qu’attend l’Algérie, ni la Kabylie avec tout ce qu’il s’est passé. Cela dit, je n’ai pas l’intention de me dérober, je me suis jamais dérobé donc je suis là pour répondre et apporter un certain éclairage.

ANB : Si vous permettait pour qu’on puisse avoir un éclairage le plus exhaustif possible, je ne pense pas que ni Malika Matoub, ni le feu Lounès Matoub, donc étaient si je puis me permettre connaissaient l’existence du RCD. Je pense que vous-même, Malika Matoub, à un moment donné vous faisiez partie du RCD.

MM : Tout à fait mon mari et moi, oui, oui, tout à fait.

ANB : Lounès Matoub était lui-même un militant de cette mouvance.

MM : Pas du tout, Lounès Matoub était proche du RCD, après qu’il ai déclaré… d’abord il faut que je rappel que Lounès était en froid avec le RCD en 1990, par rapport à la naissance du RCD, et en 1992 quand il y a eu la mort tragique de la mère de Said Sadi, à ARLIV, la dessus Lounès comme tout kabyle qui se respecte, il a été présenté ses condoléances, et à partir de là, donc ils sont devenus ses amis.

ANB : Alors votre présence ici, comme je l’ai dit, c’est que sur nos ondes, il y a eu un certains nombres de polémiques, un certains nombres de non dit, des propos qui prêtait à équivoque, qui fait que moi j’ai décidé de vous inviter pour un débat à l’amiable de manière à faire un éclairage une bonne fois pour toute et éviter à l’avenir qu’on puisse donner des droits de réponses à l’un et à l’autre. Alors Hend Sadi, donc Malika Matoub dans un certains nombres d’émissions à jeté un peu une équivoque par rapport à la disparition de son frère Lounès Matoub, en disant qu’éventuellement, heu, le rassemblement pour la culture et la démocratie serait pour quelque chose dans la disparition de Lounès Matoub.

HEND : Oui, je vais d’abord reprendre, euh, reprendre, ce qu’à dit Malika Matoub à l’instant concernant le nom de Said Sadi, le de Hattab qui à été prononcé par Said Sadi, euh, avant la publication du communiqué et, euh, et le fait que Lounès Matoub était en froid avec le RCD avant de devenir proche à la faveur donc de la disparition de la mère, c’est à dire, dans une circonstance, pas politique n’est-ce pas. Je lis dans le livre de Malika Matoub, à la page 114, concernant la période ou Lounès Matoub, euh, était en froid il dit : avoir été utilisé à des fins politique et c’est ce qui explique, le MCB a été soutenue par de nombreuses partis et organisations et en fait récupérer par le FFS, ils choisirent du fait de son prestige pour …etc. Il ne regrettera jamais mais pris conscience, ce sont ses propres mots, d’avoir été utilisé à des fins politiques. C’est dans le livre de Malika Matoub. Maintenant concernant le nom de Hattab qui a été avancé, Said Sadi s’est absolument pas le seul à avoir avancé les intégristes, je crois que Malika Matoub elle-même, a mis en cause le GIA, sur une chaîne de télévision le jour même de l’assassinat ainsi d’ailleurs, ça n’était absolument pas un scoop, que toute la presse, Libération, tous les journaux Algériens etc, ont mis en cause les islamistes connaissant précisément le parcourt de Lounès Maroub. Cela étant, moi je n’ai pas de religion précise, je vous dis simplement qu’à l’époque tout le monde a dit la même chose, que ça n’était pas une spécificité de Saïd Sadi et mieux que ça que dans son disque testament. Lounès Matoub lui-même avait mis par avance, en cause les islamistes, quant à son éventuel assassinat.

ANB : Malika Matoub lors d’un certain nombre d’émissions ou dans la presse vous apportez

des accusations sur le RCD,vous dites que le RCD est derrière l’assassinat de feu Lounès Matoub, vous dites que le RCD empêche qu’il y ait une enquête alors est-ce que vous avez des preuves tangibles, d’une part sur l’assassinat de Lounès Matoub impliquant le RCD et d’autre part est ce qu’un parti politique comme le RCD, a des ramifications importantes qui peuvent empêcher une enquête ?

M-M : Très bien avant de te répondre à cette question, parce que, euh, la réponse, elle est dans ce qu’il vient d’annoncer monsieur Hend Sadi. D’abord quant il y a eu l’annonce de l’assassinat de Lounès Matoub , Matoub Lounès a été assassiné à 13h30, à 2h moins quart, monsieur N AIT Hamouda est passé, monsieur N.A.H est passé à travers les ondes de radio pour dire que Lounès Matoub à été assassiné par un groupe islamiste armé. Le corps de Monsieur Lounès Matoub est arrivé à la morgue de Tizi-Ouzou à 14h et 10 min et le rapport des médecins est là pour le spécifier. Maintenant quant à l’annonce, il suffit de répondre, j’invite d’ailleurs les auditeurs à reprendre la presse du 27-28-29 juin 98, pratiquement tous les dirigeants, sans exception du RCD, on fait des communiqués pour dire que c’est le GIA . Quant à moi, quand j’ai dit que c’est le GIA, parce que tout simplement, j’ai eu un coup de fil de monsieur Ait Hamouda qui été un proche de ma famille… A la maison, et j’ai encore l’enregistrement sur bande d’ailleurs même de monsieur Benbouriche où on me disait…

ANB : C’est un député du RCD, c’est ça.

M-M : Tout à fait, où on me disait que Lounès venait d’être assassiné par un groupe islamiste armé. A deux mille kilomètres de Paris, je ne pouvais pas, c’est à dire, penser autre chose. Deuxièmement il y a eu un tract au nom de Malika Matoub qui à été distribué le 26 juin, à partir de 10h du matin, hors que moi je suis arrivé à la morgue de Tizi-Ouzou vers les coups de 15h… Publicité…

Reprise après la pub

ANB : Malika Matoub présidente de la FML, Salah Boukhtouche époux de Malika Matoub et membre de la fondation Lounès Matoub et Hend Sadi président du RCD France

Malika Matoub, on en était resté, si vous avez des preuves tangibles sur les accusations que vous portez à l’encontre du rassemblement pour la culture et la démocratie d’une part et d’autre part, comment pouvez vous dire qu’un parti politique, qui a pignon sur rue et qui n’est pas euh comment dirais-je, ne fait pas partie du tribunal, du ministère, peut il, ou de la police, peut il empêcher une commission d’enquête ?

M-M : A la bonne heure, a la bonne heure, euh il y a une chose Mr Naït bal, c’est que nous nous avons un dossier au niveau du tribunal et nous avons des avocats qui ont demandé nominalement à ce que les responsables du RCD, en l’occurrence Mr Ben Younès, Mr Saïd Sadi, et Nordine Aït Hamouda, soient cités à comparaître. Et aujourd’hui sur votre radio, et malheureusement on a pas le temps de tout étayer, nous on est pas la pour c’est à dire, devant un tribunal mais il y a une chose je le dis et je le redis, la famille Matoub accuse le RCD d’être derrière l’assassinat de Matoub Lounès, j’ai des preuves tangibles, j’invite les responsables du RCD à m’attaquer en justice ou bien de se présenter devant les tribunaux.

ANB : Malika Matoub, quand on a des preuves tangibles, ceux qui ont les preuves, en principe c’est la police criminelle.

M-M : Tout à fait, tout à fait mais il se trouve que dans notre pays

ANB : Vous vous substituez à la police ?

M-M : Pas du tout, il se trouve que dans notre pays, on sait de quelle manière les enquêtes sont menées à commencer par Fen Boudiaf, à commencer par Djaout, et j’en passe, il n’y a jamais eu d’enquête puisque nous la famille nous avons demandé à ce qu’il y ai une étude balistique, une reconstitution des faits qui n’a jamais été faite. Maintenant je reviens par rapport à mes accusations, je reprends l’interview du président du RCD au journal du dimanche interview réalisé par Gilles Delafont. Mr Saïd Sadi disait ceci, c’était le 28 juin 1998, maintenant on le sait Matoub a été tué par le groupe terroriste qui l’avait enlevé en septembre 1994. Matoub n’est pas mort dans un faux barrage « comme venait d’ailleurs de le citer votre chroniqueur » mais plutôt dans une embuscade, certains de ses assassins ont été reconnus, l’un d’eux est originaire d’un village proche de celui de Matoub Lounès or que nous avons les papiers de la gendarmeries de Beni denala qui a fait une enquête que 15 jours après l’assassinat de Lounès ou c’est écrit noir sur blanc « MATOUB LOUNES A ETE ASSASSINE PAR UN GROUPE TERRORISTE NON IDENTIFIE » et que dans le dossier de l’instruction, je dis le dossier de l’instruction algérienne, il n y a pas eu de témoignage de Saïd Sadi qui devait nous éclairer sur justement certains de ces assassins qui ont été reconnus et par qui ? Et comment ? et pourquoi ils n’ont pas saisi les autorités compétentes.

ANB : Hend Sadi, si vous voulez répondre à cela et puis j’ai deux trois questions à vous poser.

Hend : Euh oui je vais répondre à cela : d’abord concernant le procès pour diffamation que

Malika Matoub me recherche, je pense qu’elle vit de ça euh, elle l’aura, je lui poserais simplement une petite question si elle peut préciser, peut être est elle au courant que nous avons déjà porté plainte contre Canal +, j’aurais une autre question est ce que vous avez été payé pour participer à l’émission de Canal+ ou pas, c’est une question que je pose hein, je n’affirme rien

M-M : Justement, euh, pour vous faire plaisir, Mr Sadi, moi on me paye pas pour faire des témoignages d’une part.

Hend : Ca n’est pas le cas de tous les témoins, certains témoins ont été payés, certains témoins ont étés payés.

M.M : D’autre part, là dessus je pense le certifier, nous on n’accepte pas « EDLEMEUN LAHLAM » l’argent de la corruption.

Hend : Voilà

ANB : Allez-y Mr .

Hend : Euh ! Donc Malika dit qu’elle n’a pas été payée, je demande à contrôler ça, parce que je crois, étant donné le niveau d’indignité.

ANB : Qu’est-ce qui vous permet Hend Sadi de dire que Malika Matoub aurait été payé ?

Hend : Non, parce que je sais que certains témoins dans cette émissions ont été payés, dans cette émissions, euh, je lui posais la question à elle, je ne connais pas sa situation donc je vais vérifier cela. Alors maintenant pour aller, euh, pour aller…

ANB : parce que c’est des accusations graves que porte la Fondation Matoub en disant qu’éventuellement le RCD aurait participé, sinon aurait été le bras armé de l’assassinat de Lounès Matoub.

M.M : Et nous avons des preuves.

ANB : A Hend Sadi : Vous n’avez vous même jamais porté plainte je crois, pour diffamations, pour vous disculper

Hend : Non non non je dis d’abord que le RCD à déposer plainte pour diffamation contre

Malika Matoub en Algérie, qui a été condamné.

M.M : Par Aït Hamouda

Hend : Oui par Aït Hamouda, euh, le RCD à porté plainte contre canal + qui a diffusé un reportage qui affirmait les mêmes conclusions ici en France et là, je peux vous dire quelque chose que s’est-il passé avec le procès de Canal + ? Les gens de Canal +, qui sont des journalistes courageux quant il s’agit d’accuser dans un montage tout fait, euh, le RCD dans l’assassinat de Matoub Lounès ont refusé, d’abord hein, toutes émissions en direct et ont mené une bataille de procédures incroyables, pour invalider la plainte, c’est à dire, pour ne pas aller au procès et nous avons fait appel devant les tribunaux et nous auront la réponse vers la mi-mai donc bientôt, concernant le procès Canal +.

M.M : J’espère que vous allez me citer comme témoin

Hend : attendez, attendez

M.M : Je vous invite, monsieur Sadi, à me citer, je vais venir témoigner

Hend : En attendant, je vous invite à vous taire Malika, vous avez assez déblatéré, laissé moi parler s’il vous plait.

M.M : je ne me tairais pas, tant que la vérité ne sera pas connue.

Hend : Ollah ; le jour ou vous trouverez la vérité, vous allez fermer votre boutique, parce que la recherche de vérité c’est ça qui vous fait peur.

ANB : S’il vous plaît pas de polémique on a dit.

Hend : Alors qu’elle me laisse parler

ANB : Vous permettez, vous laissez Mr Hend s’exprimer

Hend : je crois que la vérité, hein, elle fait mal. Maintenant concernant l’accusation qui a été porté contre le RCD, la plainte du RCD a été invalidée ici par Canal + en première instance, nous avons fait appel, pourquoi ? au motif que : Le RCD Algérie n’est pas une association déclarer devant la préfecture de police donc les gens de Canal + ont fuit le débat sur le fond. Et dans la situation actuelle, donc il est vraisemblable, le juge d’instruction a invalidé cette plainte. C’est la deuxième fois semble t-il que cela est arrivé en un siècle ou la loi 1901 existe alors que le RCD lui-même a déjà porté plainte et que la plainte a été déclarée recevable ici en France. Mais on connaît, quant il y a des interventions politiques, la justice, comment elle fonctionne. Maintenant concernant le procès que cherche Malika Matoub qu’elle porte des accusations nominatives puisqu’elle veut un procès pour diffamation, elle peut l’avoir ce n’est absolument pas un problème qu’elle porte des accusations nominatives de manière que individuellement, on puisse porter plainte puisque le RCD Algérie, d’après le tribunal parisien ne peut pas déposer plainte. Je pense que c’est pour ça qu’elle dit le RCD. Mais qu’elle accuse Saïd Sadi et Nordine Aït Hamouda, des responsable du RCD je vous promet qu’elle aura un procès pour diffamation dans la fraction de secondes qui suit.

ANB : Si vous permettez, Lounès Matoub, euh, je vous en pris de m’en excuser, Malika Matoub, ne vous appartiens pas, il appartient à tous les Algériens, je dirais dans une large mesure, à tous les maghrébins et je dirais même au-delà, en Europe puisqu’il y a eu un prix qui a été décerné par la commission européenne, bien, donc effectivement au lieu que ce soit le

RCD, que ce soit toutes les mouvances qui tournent autour de la défense et de la culture Tamazight, Hend Sadi est ce que Matoub Lounès, avant son décès, vous étiez en bon terme avec lui ?

Hend :Matoub Lounès, j’étais tellement en bon terme avec lui, qu’on m’a demandé et je crois que c’est le mari de Malika d’intervenir parfois dans les affaires privées et concernant les positions politiques de Matoub Lounès, vous pouvez les lire y compris dans le bouquin de Malika, y compris dans le bouquin de Nadia Matoub ou elle dit que Lounès Matoub a été participé au congrès du RCD qui s’est tenu en1998 et qu’il a tenu à y aller pour apporter son soutien à cette cause et je l’ai vu personnellement quelques jours avant qu’il rentre en Algérie ou il m’a chanté sa chanson avant même de l’enregistrer, voilà, donc nos rapports étaient…

M-M : Très bons

Hend : Très bons, et Matoub Lounès a même participé à des meetings électoraux en faveur du RCD. Donc si vous voulez une explication en fait, elle n’a rien de politique.

ANB : Justement, après la mort de Lounès Matoub, est ce que la famille du défunt Matoub Lounès, est ce qu’elle est rentré en contact avec vous, est ce qu’en tant que citoyen algérien, en tant que la même région Berbèrophone, donc dès l’instant ou Lounès Matoub à été assassiné, des indices accusaient déjà le RCD comme le laisse prétendre Malika Matoub .

Hend : Alors tout ce qui vient d’être cité comme éléments, sont des faits qui ont suivi l’assassinat de Lounès Matoub, c’est dans la semaine, dans la quinzaine, tout ce qui vient d’être cité, absolument tout, or, il se trouve qu’a ce moment la j’étais en très bon contact moi-même avec la famille Matoub, en l’occurrence Malika Matoub ainsi que sa belle sœur.

M-M : Ma mère

Hend : Exactement, votre mère aussi, votre mari ici présent, donc si tous ces éléments la sont des preuves, si c’est ça des preuves, qui accusent le RCD, pourquoi un an après elle me dédicace son livre qui a été publié un an après

ANB : Malika Matoub, la polémique qu’il y a…

Hend : Alors maintenant, non non non je veux juste, alors quand on cite des faits lointains, comme ça, c’est difficile d’apporter des preuves. Concernant maintenant ces histoires de déclaration, je peux citer Lounès Matoub qui dit que c’est le GIA qui tue, ceux qui disent le contraire sont, il a pas dit menteur mais quelque chose comme ça, leur soutien, voilà leur soutien.

ANB : Pour quelles raisons avez vous assassiné, excusez moi je vous accuse pas moi…

MM : Excusez moi euh, le temps…il faudrait

ANB : Oui, Salah Boukhtouche, je vous rappelle que vous êtes le mari de Malika et membre de la fondation.

SALAH : Voilà le mari de Malika Matoub et le beau-frère de Lounès Matoub est présent, malheureusement assez court mais dans les trois dernières années avec Lounès mon beau-frère, c’était mon beau-frère mais aussi mon ami et mon confident, on a passé beaucoup de temps ensemble et avant de connaître Lounès Matoub, j’étais adhérent au RCD et je croyais à ce parti comme étant un parti d’avenir pour notre pays, aujourd’hui je pense confirmer une chose, c’est que le RCD…

ANB : Vous l’avez quitté à quel moment le RCD ?

SALAH : En juin 1998

ANB : Avant ou après …

SALAH : En juin 1998, après j’ai continué à recevoir des courriers pour des adhésions voilà, malheureusement, leur boutique à eux, elle n’est toujours pas fermée. Moi ce que je veux dire, revenir dans les choses très importantes parce que là on part dans des trucs qui ne nous intéressent pas. Aujourd’hui la question c’est d’abord une chose. Ca fait 4 ans qu’on mène une enquête c’est évident que la première année, qu’on avait pas de doutes. Il a fallu 4 ans, c’est au bout de ces 4 ans, qu’on s’est rendu compte que les seuls qui s’opposaient à ce qu’il y ait une enquête c’est les gens du RCD. Par tous leurs biens…

ANB : Quel pouvoir prêtez-vous au RCD pour empêcher qu’une enquête se déroule ?

SALAH : Tout simplement, d’abord, parce que dans les premiers temps, déjà, leur journaliste, les mercenaires de l’information, de la fausse information, comme Omar Mohalebi etc…qui travaille pour le RCD Mustapha Hamouche et tous, ont constamment annoncé dans les journaux algériens que l’enquête était faite, l’enquête était conclue etc…

ANB : Maintenant c’est le ministre de la justice qui peut empêcher une enquête pas les civiles.

SALAH : Eux, c’est le pouvoir , on sait bien que le RCD c’est le pouvoir, ils ont des moyens, quant vous voyez par exemple, on cite le procès en diffamation port é par Aït Hamouda contre Malika Matoub, là , on a un bonne exemple de la justice algérienne. Nadia Matoub, Nadia veuve Matoub a dit dans son livre, deux ans après, elle a dit dans son livre, tout simplement, voilà, ce sont les dirigeants du RCD, en citant Amara Ben Younès, Saïd Sadi, Aït Hamouda qui ont kidnapé mes papiers, elle les cite, et ensuite à la suit de ça Malika fait une conférence à Bougie ou elle dit, elle cite voilà ce qu’à dit ma belle-sœur, à la suite de cela on ouvre un procès en diffamation contre Malika. Le juge lui-même, je vais vous donner une information sur la justice algérienne, le juge qui a traité le dossier a été changé

M.M : Parce que c’est malheureux, parce que il y a une chose, Mr Lounès Matoub reçoit ses courriers jusqu’à ce jour chez moi. Il y a autre chose, Lounès avant de partir, nous l’avons vu au studio dans le 19 ème ardt, il nous a dit ceci : pour vous protéger, ma mère et toi, je préfère qu’on se parle pas parce que mes révélations que je vais faire le 5 juillet peuvent être nuisibles pour vous. Nous avons des éléments pour étayer ceci. Maintenant quant il s’agit de ma belle-sœur…

Hend : C’est un roman, en rigolant

M.M : Ecoutez, laissez moi répondre Mr Hend puisque vous êtes arrivé aux problèmes familiaux ma belle sœur, quand elle est sorti de l’hôpital en août 1998, c’est ma mère et le comité de’ village qui ont été pour la faire sortir mais il se trouve que le RCD avait mis Moh Sinbelabas et Ouldali l’hadi pour s’occuper de ma belle sœur qui était à l’hôpital et elle l’a aussi déclaré dans son livre que la phrase que le GIA a tué son mari a été rajouté sous pression à l’hôpital et elle a dit aussi que c’est des militants du RCD qui l’ont obligé à dire que c’est le GIA, deux ans après et le temps nous a donné raison, par rapport à nos doutes et à ce groupe islamiste armé. Nous on est pas la pour l’avoir le GIA parce que il y a une chose l’amnistie, l’amnistie des terroristes, nous on l’a pas soutenue. Personne ne m’a vu à coté ni de Mahfond Nahnah, ni d’un autre islamiste, il y a une chose que je demande, moi je suis pas une politique, je suis partie civile dans le procès de Matoub, nous avons accusé le pouvoir, nous avons dit que le pouvoir a assassiné Matoub et pendant 4 ans jour pour jour, je peux ; le jour viendra où nous allons le prouver, qui vous a mis les bâtons dans les roues, ce jour là c’est avec plaisir.

ANB : Est-ce que le RCD s’oppose à une enquête, il faut dire la vérité tout de même, puisque vous dites vous-même que Lounès Matoub est un ami à vous, un ami à tous les défenseurs de la culture Tamazight, et la culture en général en Algérie.

M.M : Et d’ailleurs Lounès disait ceci :

ANB : Vous-même vous contribuer pour un éclairage sur cette enquête ? (à Hend)

M.M. : Ils ont pas signé la pétition

Hend : Si je peux parler, si je peux parler !

ANB : Vous êtes en train de consulter un livre

Hend : Oui, c’est le livre de Malika

SALAH : J’interviens parce que malheureusement, la durée de cette émission ne nous permet pas, on pensait qu’on avait deux heures, mais finalement on a qu’une heure. J’ai tellement de choses à dire. Ce problème, il est là, aujourd’hui le RCD depuis quatre ans, ne sait parler que de…Nos amis du RCD, je veux dire que Hend Sadi est venu chez moi plusieurs fois, Aït Hamouda a passé une semaine chez moi, il a dormir chez moi.

Hend : ça n’a rien à voir tout ça.

SALAH : Non mais attendez, attendez

M.M. : Vous venez de parler de problèmes de famille. Quand il s’agit de Hend Sadi, il peut parler des problèmes familiaux mais quand il s’agit de nous, on peut pas

Cacophonie entre Sadi, Malika, Salah et Ahmed.

Hend : Vous aurez notre procès. C’est la famille Matoub qui a reçu le plus d’argent.

SALAH : Ecoutez, même s’il y a tous les milliards du monde, qui ont été donnés à la famille Matoub, en tout cas, c’est pas l’argent du RCD qui nous a été donné, et même si y a tous les milliards du monde, cet argent va servir à payer les avocats ;

Ecoutez monsieur Sadi, vous avez les avocats pour attaquer Canal + pourquoi vos avocats, vous les utilisez pas pour faire la lumière sur l’assassinat de Matoub.

Hend : On va le faire, on va le faire.

SALAH : Ecoutez monsieur Sadi, nous on vous demande une chose.

Hend : Vous demandez un procès, vous l’aurez et vous aurez à expliquer, et vous allez voir comment le RCD a assassiné Lounès Matoub, maintenant ce que je veux………

ANB : Tente de passer la parole à M.Matoub mais Hend l’en empêche

Hend : Non, non, non. Elle a commencé, je finis, parce que c’est dans cet ordre là. Mais avant de conclure, je voudrais dire simplement, c’est pas ma conclusion ça, c’est que les accusations le livre de Malika, je m’en tiens à ce qui est prouvable, se termine par des lettres qui impliquent sa belle-sœur dans l’assassinat de Matoub. La page 76, elle parle d’une tentative d’assassinat du FFS, donc si on devait suivre tous les délirés qui ont émaillé cette affaire là, on en aurait pas fini, maintenant je vous dit, il y aura un procès et à Paris, voilà.

ANB : Pour conclure, est-ce que vous allez trouver un moyen en dehors des procès, en dehors des tribunes médiatiques, pour trouver une solution pour, sur les différentes équivoques.

M.M : Ecoutez, monsieur Naït Bal, il ne s’agit pas de polémiques ou d’équivoques, nous, ma mère et moi, on est parti civile dans un procès d’assassinat, il y a eu mort d’homme et cette mort d’homme, le RCD, leur nom revient chaque fois dans cette affaire.

ANB : Il revient grâce à vous, je pense.

M..M. : Pas du tout S. Sadi a été hué, hué.

ANB : Dans l’instruction est-ce que le nom du RCD a été cité.

M.M. : Tout à fait le nom du RCD a été cité dans l’instruction puisque qu’on les a cités à venir nous apporter leur (interruption par Hend), non, non, pas du tout, c’est les déclarations de S. Sadi, le premier jour de l’assassinat de Lounès, il a dit qu’il connaissait les assassins, ils sont originaires de Beni-Douala lorsque le dossier en question, c’est deux années après qu’il y a eu des candidats à l’inculpation. Il y a une chose, je réitère ce que j’ai dit, le RCD sont impliqués dans l’assassinat de Lounès Matoub. Je réitère encore une fois…….

SALAH : Une seule question : vous avez dit dans le web de Canal +, le 8 novembre en direct, moi j’ai tous les enregistrements, comme quoi vous avez déposé la demande de visa concernant Nadia Matoub au mois de janvier 98, c’est ça, et que la demande a été refusée et que vous vous apprétiez à redéposer une demande au mois de juin 98. Est-ce que vous confirmez ces faits aujourd’hui ?

ANB : La question est posée, vous répondez puis vous faites la conclusion.

Hend : D’abord cette histoire de visa, je dis bien effectivement que c’est une nouvelle demande qui a été refaite au mois de juin ou je ne sais plus, il y a eu une première demande absolument, y’a eu une première demande et que c’est une demande qui allait être refaite et le courrier qu’on a, le prouve. Maintenant, connaissant ces révélations…

SALAH : Inaudible.

Hend : Non, non, je peux parler quand même. Oh la, la. Oh la, la, j’ai la trouille, ayahlélé. En tout cas on vient d’avoir un exemple de révélations pipo, qui sont faites pour faire la promotion de K7 bidons, où l’on efface, où l’on fait des petits montages, pour montrer des accusations absolument, je le réitère, indignes et insultantes à l’égard de la mémoire de Lounès Matoub. Ce qui m’importe, la seule chose de vraie qui a été dite aujourd’hui, c’est cette accusation qui est confirmée à l’antenne et nous allons avoir un procès à Paris et pour ça au moins, je vous remercie Malika, ahte keum saha.

ANB : Merci, de ce qu’on a souhaité faire, je le rappelle, l’antenne est ouverte à tous les mouvements, à tous les partis politiques ou mouvements culturels, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre, nous ce que nous souhaitons apporter en éclairage davantage pour nos auditeurs, et je vous en remercie.

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Répondant aux accusations sur l’assassinat de Matoub Lounès

Le RCD porte plainte contre Malika Matoub

Le Quotidien d’Oran, 13 mai 2002

La guerre entre le RCD et la Fondation Matoub s’aggrave un peu plus encore. Le RCD décide de contre-attaquer. «J’accuse le RCD d’être derrière l’assassinat de Matoub Lounès et j’ai des preuves.

– Tu vis du scandale et tu recherches un procès en diffamation. Je te promets que tu l’auras.

– J’accuse Saïd Sadi et Noreddine Aït Hamouda.

– Je te le dis dans les yeux : tu exploites de façon honteuse la mémoire de Lounès. Tu fais commerce de sa mémoire».

Cet échange sans nuance a eu lieu, dimanche 11 mai sur Beur FM, entre deux «protagonistes» qui se sont affrontés indirectement, jusque-là, dans l’affaire de Lounès. D’un côté, il y avait Malika Matoub, qui accuse le RCD d’être l’auteur de l’assassinat et, de l’autre, il y avait Hand Saâdi, le responsable du RCD-immigration. L’accusé a décidé d’en découdre, cette fois publiquement, et «une bonne fois pour toutes».

«L’explication» à laquelle les avait invités Ahmed Naït Barek, le directeur d’antenne de Beur FM, a «naturellement» viré au «pugilat» oral. Malika Matoub n’a pas mis longtemps à tirer à boulets rouges sur son contradicteur. «Ce n’est pas le GIA qui a tué Lounès, mais le RCD !». La présidente de la Fondation Matoub assure, comme elle l’avait toujours soutenu, détenir «des preuves irréfutables» et défie Hand Saâdi de lui faire un procès «s’il est capable de l’affronter». Mais le RCD a, cette fois, décidé de ne plus se contenter «d’encaisser les coups». Son représentant relève alors le défi et promet de saisir la justice dès aujourd’hui lundi. Et il passe même à l’offensive : «Vous salissez la mémoire de Lounès. Vous disculpez ses assassins et enfoncez ses amis.

– Je ne suis pas ici pour absoudre les islamistes. Moi, je n’ai jamais défilé aux côtés de Nahnah», réplique du tac-au-tac Malika Matoub, en faisant allusion à la participation du RCD à la coalition gouvernementale et à son action concertée avec, entre autres, Hamas, lors de la protestation contre le truquage des précédentes législatives.

Hand Saâdi avait de la peine à placer un mot, malgré l’intervention de l’animateur. C’est alors qu’il accusa Malika Matoub de «faire commerce de la mémoire et du combat de Lounès», dont il rappelle qu’il était un ami du RCD. «J’étais en très bons termes avec lui, au point où j’avais été sollicité pour intervenir dans les affaires privées de la famille», tente-t-il de rafraîchir la mémoire du mari de Malika Matoub, venu prêter main forte à sa femme, parfois avec une violence verbale : «Pourquoi le RCD n’a pas mis ses moyens financiers pour faire éclater la lumière ? Pourquoi vous ne vous êtes pas recueillis sur sa tombe ni initié une quelconque mesure à sa mémoire par le biais de vos deux ministres de l’époque ?».

Malika Matoub embraye après lui : «Nous ne faisons pas de commerce et nous n’avons aucun sponsor. La fondation est obligée de vendre des pin’s et des tee-shirt pour payer nos avocats». La lumière, Hand Saâdi promet de la faire lors du procès qu’il va leur intenter à Paris.

Le «débat» quitte le terrain politique pour laisser place à un déballage de linge sale. Hand Saâdi affirme alors que «le fond de l’affaire est une question de fric et un conflit (d’intérêts) entre la mère et la fille, d’une part, et la veuve, de l’autre». Il s’appuie sur le livre de cette dernière et invite le mari de Malika Matoub à se rappeler ses confidences, «que je n’ose redire ici». «Toi aussi, t’as des problèmes avec ta famille et ta belle-soeur», lui renvoie Malika Matoub. Cette «scène de ménage» durera un bon moment et l’auditeur se retrouvera complètement perdu dans la cacophonie qui s’en est suivie. Malika Matoub menace, Hand Saâdi tente de garder son calme. L’émission n’aura finalement servi qu’à confirmer ce que tout le monde savait : la bataille est sans merci, à la grande déception des adorateurs du chant de Lounès, qui ont refusé de prendre part à la «guéguerre». A la fin de l’émission, Malika Matoub assena un dernier coup. Sous le ton de la confidence, elle lâcha : «Lounès m’avait dit : il ne faut pas vous exposer, car je m’apprête à faire de graves révélations à l’occasion du 5 Juillet…» (Il sera assassiné quelques jours avant – ndlr).

On n’en saura pas plus. En attendant la confrontation devant un tribunal, les prochains jours apporteront, certainement, leur lot de polémiques. C’est la guerre d’usure qui s’installe…

D’un de nos correspondants à Paris : Arezki Benmokhtar

 

 

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