L’ENNEMI INTÉRIEUR: Table des matières

L’ENNEMI INTÉRIEUR

LA GENEALOGIE COLONIALE ET MILITAIRE DE L’ORDRE SECURITAIRE DANS LA FRANCE CONTEMPORAINE

MATHIEU RIGOUSTE

 

Introduction. Aux racines du « nouvel ordre sécuritaire »
– Les nouveaux chantiers de la « question postcoloniale »
– Une histoire ancienne – La contre-subversion, un tabou français
– Les engrenages de la mécanique sécuritaire
– Les archives de l’IHEDN, corpus significatif de l’évolution des conceptions de la défense
– Démonter la machine sécuritaire

I / L’indigène-artisan, ou le laboratoire colonial de la contre-subversion (1954-1962) –

1. L’armée au chevet de l’Empire et la France « rempart de l’Occident »
– L’influence des officiers « coloniaux »
– La formation des réseaux français de la contre-subversion
– Les écoles de la guerre nouvelle
– La « volonté hégémonique » des 5e bureaux en Algérie
– L’influence internationale de la doctrine française de la « guerre révolutionnaire »
– La matrice idéologique d’un nouveau concept de contrôle social – La menace rouge et verte : sur la race et l’idéologie des subversifs
– Se défendre contre les « derniers barbares »
– Justifier la force : la raison d’État et les intérêts de la nation
– Communauté et coopération : les sources de l’idéologie néocoloniale

2. La doctrine de la contre-subversion
– La gangrène : diagnostiquer le « pourrissement » de la population
– L’« indigène-partisan » comme figure de l’ennemi intérieur
– La purge : éléments de thérapie contre-subversive
– Le rôle inavoué de la banalisation de la torture
– « Pacification » et « action psychologique »
– La dimension internationale de la doctrine de la guerre révolutionnaire – Une utopie de la société militarisée
– La propagande, arme indispensable de tout gouvernement d’une « société qui veut vivre »

3. Instituer la guerre moderne (1955-1962)
– De la « guerre globale » à la « défense intérieure du territoire »
– 1962 : l’institution de la « défense opérationnelle du territoire »
– L’influence de la contre-subversion sur la Constitution de la Ve République
– Une Défense nationale « adaptée au fait idéologique et au fait nucléaire »
– Les « cas concrets » : jouer à la guerre contre l’ennemi intérieur
– Les exercices « Antares » de 1960-1961 : vers la menace postcoloniale
– Le 17 octobre 1961 : expérimenter la contre-subversion dans Paris
– L’importation de la contre-subversion en métropole
– La conférence de Maurice Papon à l’IHEDN en mai 1961
– Un crime contre l’humanité ?

II / La « chienlit » et les sous-développés : la conception du modèle sécuritaire français (1959-1981)

4. La doctrine de la dissuasion nucléaire efface officiellement la contre-subversion (1959-1968)
– Prohibition et refoulement de la contre-subversion
– De la lutte anti-OAS à la réorganisation des forces spéciales et l’épuration de l’armée
– Mise à l’écart des officiers français de la guerre révolutionnaire et internationalisation de la DGR
– Conseillers militaires et « aide au tiers monde »
– 1968, premières revalorisations de la contre-subversion pour l’intérieur
– La population comme milieu de prolifération de la subversion
– Le rapprochement idéologique des « contre-subversifs » et des atlantistes
– L’invention de l’immigré postcolonial
– La fabrication de la menace migratoire
– De l’action psychologique à la promotion de l’« esprit de défense »
– La révolution télévisuelle comme vecteur de l’« esprit de défense », « vaccin » de la population contre l’agression
– Informer, éduquer, discipliner la population

5. La genèse du contrôle sécuritaire (1968-1981)
– Pompidou, Marcellin, Chaban-Delmas, Messmer : expier 1968, fermer les frontières
– La consolidation de l’appareil sécuritaire sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing
– L’émergence du terrorisme international et lesnouvelles figures de l’ennemi intérieur
– Les nouveaux discours de la peur
– De la « menace démographique » du Sud à la question des « musulmans de l’intérieur »
– De l’« esprit de défense » à la « culture de sécurité » et au Plan Vigipirate

III / L’ennmi intérieur global, ou la mise en ordre de la domination médiatico-sécuritaire (1979-2008)

6. La construction de la menace identitaire (1979-1989)
– La subversion et la submersion : les cheminements de la question identitaire
– L’ordre républicain et les « faux Français »
– La Foudre et le cancer : persistances ou réhabilitation de la contre-subversion ?
– Le premier septennat de François Mitterrand et la résurgence de méthodes contre-subversives
– L’institution juridique de la « menace migratoire »
– Faire collaborer l’armée avec l’école et les médias
– Les prémisses idéologiques de la globalisation sécuritaire

7. L’ordre global et les nouvelles menaces (1989-1995)
– L’essor de la « théorie des nouvelles menaces »
– Les « zones grises » intérieures
– Le développement du « maillage de défense et de sécurité »
– Les nouveaux appareils idéologiques de sécurité et le maillage européen
– Débusquer les « islamistes de l’intérieur »
– Sulfureuses collaborations dans la lutte contre l’islamisme
– Affaires algériennes et montages médiatico-policiers
– Le génocide rwandais, dérive extrême des techniques de la DGR
– Première tentative de transmutation partielle de la DGR dans la « culture de défense » française
– Intégrer, expulser, pacifier : le nouveau triptyque du contrôle intérieur

8. L’antiterrorisme au cœur de la nouvelle « culture de sécurité »
– Sécuriser le local et le global : l’avènement des coalitions médiatico-sécuritaires
– De nouvelles structures pour promouvoir la « culture de sécurité »
– L’appropriation des « nouvelles menaces » par la pensée d’État
– Les « attentats islamistes » de 1995 et Vigipirate, prétextes au quadrillage militaro-policier du territoire
– « Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » : une incrimination propice aux montages médiatico-policiers
– À partir de 1995, la discrète réhabilitation officielle de l’« action psychologique »

9. La guérilla urbaine, nouvel horizon de la sécurité intérieure
– L’échelle Bui-Trong et le fantasme de la guérilla urbaine postcoloniale
– La théorie « de la vitre brisée » et la police de proximité
– Pour pacifier les quartiers populaires, importer les méthodes de la « guerre urbaine » ?
– Maintien de l’ordre intérieur et « contrôle des foules » dans les opérations militaires extérieures
– La tentation de la militarisation du maintien de l’ordre
– Le « laboratoire » des émeutes urbaines de novembre 2005
– Nouvelles techniques de contrôle des quartiers populaires et exercices militaires anti-guérilla

10. La France dans le capitalisme sécuritaire mondialisé
– Immigration et sécurité : l’emballement législatif
– L’industrialisation des machines sécuritaires
– La doctrine de la guerre économique : intelligence économique et contre-subversion
– Le capitalisme sécuritaire, une économie politique du contrôle
– La sécurité intérieure, nouvelle industrie de guerre

Conclusion. L’ordre par le chaos

Notes

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