Algérie : Un pays détourné, un peuple pris en otage
Algérie : Un pays détourné, un peuple pris en otage
Abdallah El Djazairi (universitaire), 1 juin 2001
Depuis quarante ans, l’Algérie ressemble à un avion détourné. Le chef des pirates s’appelait le colonel Boumediène, il s’appelle actuellement le général Lamari en passant par le général Nezzar. Les otages eux n’ont pas changé, il s’agit toujours du peuple algérien .
Ce détournement prendra fin une fois » les otages » libérés . Pour atteindre cet objectif, trois solutions sont possibles :
– Un groupe d’intervention spécialisé vient de l’extérieur de » l’avion » pour libérer les » otages » .
– Les » pirates » se rendent et » les otages » sont automatiquement libérés .
– Les » pirates » continuent leur uvre et à ce moment » les otages » se révoltent pour acquérir leurs libertés .
Etant loin de la guerre froide, une intervention extérieure n’ est pas à l’ordre du jour ce qui rend la première solution impossible .
Pour se rendre pacifiquement et se repentir des atrocités commises sur quarante ans de règne, les décideurs ont besoin d’un minimum d’humanisme .
Le degré d’humanisme d’une personne est lié à son niveau d’instruction . Plus une personne est instruite, plus humaniste elle sera . Etant donné le niveau d’instruction de nos décideurs, cette solution pacifique n’aura jamais lieu en Algérie .
A défaut des deux premières solutions, il ne restera au peuple algérien que de se prendre en charge en décidant de son propre sort .
Pour qu’un régime politique chute, trois conditions doivent se réunir :
– Le régime en question fait faillite .
– Le peuple est mécontent .
– L’opposition s’organise contre le régime .
Si le régime algérien a fait faillite et si le peuple est mécontent, l’opposition reste complètement désorganisée ce qui explique la survie du régime .