Le FFS dénonce les «actes de barbarie perpétrés contre la population»
Dans une déclaration rendue publique hier
Le FFS dénonce les «actes de barbarie perpétrés contre la population»
Le Front des Forces Socialistes estime quil sagit dune machination du pouvoir destinée à décrédibiliser toute action de revendication démocratique
Par Rachid Ikhlef, La Tribune, 20 juin 2001
Dans une déclaration rendue publique hier, le FFS est largement revenu sur les événements tragiques que connaît la Kabylie et dautres régions du pays depuis la marche réprimée du 14 juin dernier. Dans sa déclaration, le parti de Hocine Aït Ahmed dénonce «les actes de barbarie perpétrés contre la population» en mettant en exergue tous les événements et les actes qui sont rapportés par la presse et par les différents témoignages : «Représailles et expéditions punitives sont menées par les forces de sécurité contre les populations : tirs à balles réelles contre des manifestants désarmés, citoyens pourchassés et agressés à lintérieur même de leurs domiciles ; édifices publics et locaux de partis, commerces, crèches sont saccagés ; hôpitaux occupés pour empêcher la prise en charge des blessés, etc.» Dans sa déclaration, le FFS suggère quil sagit dune machination du pouvoir destinée à décrédibiliser toute action de revendication démocratique : «Comment expliquer en effet que toutes nos sollicitations, en particulier du Premier ministre, se soient avérées vaines ?», déclare-t-il. Dans la foulée, il suggère aussi le scénario dun pouvoir cherchant le pourrissement à tout prix : «Que recherche le pouvoir à travers ces représailles et autres expéditions punitives qui prennent des proportions apocalyptiques surtout depuis les événements liés à la manifestation du 14 juin 2001 à Alger». Avant de conclure que le pouvoir ne veut rien dautre que détouffer la formidable dynamique née en Kabylie après la mort tragique du jeune Massinissa Guermah dans les locaux de la gendarmerie à Beni Douala : «Les déclarations du ministre de lIntérieur et du gouvernement lèvent le voile sur ces stratagèmes» : «Il sagit de préparer lopinion nationale et internationale à la prise des mesures exceptionnelles et répressives.» Et dajouter : «La décision dinterdire les marches, ladoption des amendements au code pénal pour se débarrasser des journaux qui dérangent et la volonté affichée de se débarrasser des partis dopposition, principalement le FFS, visent à enlever aux citoyens lun des instruments essentiels du combat pacifique pour la démocratie.» Le FFS, qui avance un bilan provisoire de 8 morts, des centaines de blessés et de nombreux disparus, déclaré que «la répression du 14 juin a bel et bien été programmée dans le but de précipiter certaines wilayas dans le chaos et tenter de les isoler du reste du pays», avertit quil ne renoncera pas aux marches pacifiques «pour maintenir cette dynamique nationale, démocratique et pacifique afin dimposer une issue politique à la crise».
R. I.