Les résidents se rassemblent aujourd’hui à Alger

Ils maintiennent la pression

Les résidents se rassemblent aujourd’hui à Alger

Le Soir d’Algérie, 30 janvier 2018

Le Collectif autonome des médecins résidents revient à la charge. Il organise ce matin un rassemblement national au sein du CHU Mustapha. Tout comme la semaine dernière, les résidents comptent occuper le CHU toute la nuit. Les représentants du Camra n’excluent pas de boycotter la réunion du comité intersectoriel qui doit se tenir aujourd’hui.

Nawal Imès- Alger (Le Soir) – Les médecins résidents maintiennent intacte la pression. Ils rééditent le scénario de la semaine prochaine en appelant l’ensemble des contestataires à se rassembler à l’intérieur du CHU Mustapha. Ils seront rejoints par le collectif des médecins spécialistes qui s’organisent également pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils exercent dans ce qu’ils qualifient de «déserts médicaux». Tout comme la semaine dernière, les médecins résidents comptent ne pas quitter l’enceinte de l’hôpital après la fin du rassemblement. Ils y passeront la nuit de mardi à mercredi.
Les représentants du Camra risquent de ne pas être présents à la réunion du comité intersectoriel installé pour étudier leurs revendications. Le Docteur Belhi, un des porte-parole du comité, dit regretter qu’au sein de ce comité, aucune contre-proposition n’avait été formulée. Au lendemain de la première réunion dudit comité, le Camra avait maintenu son mouvement de grève en dépit d’une décision de justice le déclarant illégal. D’un autre côté, les examens du DEMS sont toujours boycottés massivement. Il faudra probablement attendre quelques semaines afin que les conséquences de ce boycott soient visibles. Pour le moment, beaucoup de services au niveau des différents CHU fonctionnent au ralenti.
Les rendez -vous sont systématiquement ajournés. Idem pour les interventions chirurgicales en dépit d’un service minimum assuré par les résidents. Côté officiel, le comité de suivi des revendications du Camra a, à l’issue de la première rencontre, reconnu que la forme actuelle du service civil avait montré ses limites. Ils considèrent néanmoins nécessaire de maintenir ce dispositif qui, affirment-ils, assure l’équité en matière d’accès aux soins.
Ils se disent, par ailleurs, disposés à discuter de sa durée et du zoning. Toute décision dans ce cadre sera subordonnée à la révision du cadre législatif. Concernant le logement de fonction, un consensus a été dégagé autour de la nécessité d’octroyer aux médecins affectés une indemnité de location. Une réunion dédiée à la revendication relative au logement de fonction devrait se tenir jeudi pour l’examen de toutes les questions liées aux conditions et modalités d’octroi des logements de fonction aux assujettis du service civil. Des pistes qui n’ont toujours pas convaincu les contestataires qui réclament des propositions concrètes et des solutions urgentes. Certaines ne nécessitent pas de mobiliser des moyens colossaux. Le Dr Belhi explique, en effet, qu’en levant le caractère obligatoire du service civil, c’est la nature même des médecins travaillant dans les zones reculées qui changera.
Plutôt que de voir s’y installer contraints des médecins affectés, ce sont des médecins désireux de travailler dans les Hauts-Plateaux ou le sud du pays qui s’installeront pour une longue durée. Il site également le droit au regroupement familial qui n’est pas reconnu. Une situation qui a créé de gros conflits dans les familles. Et pour cause, affirme le Dr Belhi, un médecin affecté à Illizi, laissant une famille derrière lui à Alger, devra dépenser plus que son salaire pour pouvoir rejoindre les siens une fois par semaine.
N. I.