Communiqué du Front Islamique du Salut, Conseil de Coordination

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Front Islamique du Salut
Conseil de Coordination

22 novembre 1999

Communiqué 14
concernant l’assassinat de Cheikh Abdelkader Hachani

Allah dit :  » Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore; et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement). » ( Coran 33:23).

C’est avec beaucoup de douleur et de tristesse que le FIS a appris aujourd’hui la nouvelle de l’assassinat de Cheikh Abdelkader Hachani. Un assassinat qui coïncide avec une amplification dans le discours de l’éradication employé par Abdelaziz Bouteflika contre tous ceux qui n’adhèrent pas à la politique exclusivement sécuritaire du régime militaire algérien.

Contrairement à ce qui est propagé par un grand nombre de médias, le martyr Hachani fut un symbole de la politique du FIS qui refuse d’être exclus de la scène politique comme le préconise Bouteflika.

Le martyr Hachani a été convoqué il y a trois semaines par les services secrets et a été sommé de la part d’envoyés spéciaux de Bouteflika de renoncer à sa critique de la loi dite de la concorde civile et à sa revendication d’une solution politique globale à la tragédie algérienne.

Dans un entretien datant d’à peine quelques jours, le frère Hachani nous a fait part de ses craintes et appréhensions suite à la multiplication des mesures de harcèlement de la part des services secrets qui le poursuivaient dans tous ses déplacements. Ceci enlève toute crédibilité aux déclarations du régime qui tente de faire endosser la responsabilité de l’attentat à des « groupes occultes ». En effet, il est invraisemblable que le frère ait été exécuté en plein jour, en présence des agents qui le surveillaient, sans l’implication ou la complicité de ces derniers.

Par conséquent, le FIS tient le régime algérien – président et généraux – pour responsable direct de ce crime odieux, et ce en dépit de sa « condamnation » folklorique par Bouteflika et ses pairs.

Le FIS considère ce crime comme faisant partie de la politique, maintes fois exprimée par Bouteflika lui-même, visant à l’exclure, voire l’éradiquer, en tant que projet, organisation et hommes.

Le FIS constate que cet attentat survient après une série d’assassinats politiques, commis ces derniers jours, qui ont coûté la vie à de nombreux membres du FIS qui affichaient des réserves concernant la « loi de concorde civile » que les généraux Mohamed Médiene, Smain Lamari, Mohamed Lamari et consorts, ont préparé pour Bouteflika. Tout ceci rentrant dans le cadre d’une stratégie visant à faire taire toute voix revendiquant le projet originel du FIS.

Le FIS affirme que ce lâche attentat ne fera que renforcer la foi et la volonté de ses hommes sincères qui poursuivent leur lutte en vue d’instaurer l’état islamique pour lequel des milliers de martyrs se sont sacrifiés.

Le FIS rappelle qu’aucune solution à la tragédie algérienne n’est envisageable sans une approche politique globale qui associe toutes les sensibilités algériennes. Toute initiative visant à exclure ou marginaliser le FIS ne fera que perpétuer le drame et la souffrance du peuple algérien.

Enfin, le FIS présente ses sincères condoléances à la famille du martyr Hachani, et au peuple algérien, et prie Allah le Tout Puissant pour qu’Il lui accorde Sa miséricorde et pour qu’Il aide ses proches dans cette épreuve douloureuse.

« Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons » (Coran 2 :156).

Pour le CCFIS,

Ahmed Zaoui.

  

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