FFS, conférence de presse à propos de la participation aux élections communales
FFS
Front des Forces Socialistes
conférence de presse de M. Ahmed DJEDDAÏ
Premier Secrétaire National
samedi 03 août 2002
Déclaration liminaire
L’Algérie traverse aujourd’hui l’une des phases les plus dangereuses de son histoire.
L’avenir de tout un peuple est plein d’incertitudes. La cohésion nationale est menacée dont la responsabilité incombe entièrement au pouvoir.
Le bilan effroyable de la décennie de malheurs et d’insécurité a provoqué 200.000 morts, 20.000 disparus, un million de personnes déplacées et des atteintes massives aux droits de l’homme.
Les conditions socioéconomiques des Algériennes et des Algériens ne cessent de se dégrader dangereusement. En effet, la misère, la précarité, l’exclusion sont le lot quotidien de larges pans de la société. Malgré toutes ces difficultés les Algériennes et les Algériens continuent de se soulever dans tout le pays pour manifester leur colère et leur défiance vis à vis de l’ordre imposé. L’abstention massive du scrutin du 30 mai illustre parfaitement la rupture de la société vis à vis des tenants du pouvoir.
En Kabylie la révolte citoyenne est la réaction la plus fermement exprimée du rejet du régime qui a érigé la hogra, l’injustice et l’impunité en mode de gouvernance.
Au lieu de prendre des mesures politiques urgentes le pouvoir et ses relais ont opté pour le pourrissement, la provocation et les arrestations massives qui risquent d’isoler encore plus cette région ouvrant la voie aux apprentis-sorciers extrémistes et aventuriers.
La persistance de la crise et l’impasse créée sciemment notamment en Kabylie interpelle l’ensemble des patriotes en vue d’une solution politique globale.
C’est dans ce contexte que le pouvoir a maintenu les élections locales prévu pour le 10 octobre prochain.
Concernant les municipalités l’objectif politique du FFS s’inscrit dans :
1- Le devoir impérieux de protéger la population et de servir les intérêts des Algériennes et des Algériens et de faire barrage aux prédateurs politiques et économiques.
2- La détermination à éviter que la cohésion nationale ne soit disloquée et que la Kabylie ne soit délibérément et sauvagement enfoncée dans l’aventure, les massacres et le chaos.
3- Le devoir d’aider à renforcer et élargir la dissidence citoyenne nationale afin d’imposer le changement souhaité par l’ensemble des Algériennes et des Algériens.
Aussi, devant les dangers d’atteinte à l’unité du pays, d’effritement de la cohésion nationale, de » Tchétchénisation » de la Kabylie ainsi que le danger du retour à la gestion maffieuse des municipalités ; le FFS a décidé de participer au prochain scrutin prévu pour le 10 octobre 2002 sous réserve de prise de mesures d’apaisement urgentes notamment :
– La libération inconditionnelle de tous les détenus de la dissidence citoyenne à l’échelle nationale ainsi que les militants des droits de l’homme injustement incarcérés.
– La libération des espaces publiques à l’expression politique.
– L’arrêt des provocations, agressions et répression contre la population.
– La levée du dispositif sécuritaire d’exception en Kabylie.
– L’arrêt du harcèlement judiciaire contre les élus notamment les présidents d’APC du FFS.
– La levée des blocages et des entraves à la re-parution des journaux notamment » Libre Algérie « .
Le FFS toujours attaché au mémorandum de sorite de crise du 12 mai 2001continuera à uvrer pour une solution politique globale négociée.
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Message de Hocine Aït Ahmed
au Conseil National réuni en session extraordinaire
à Alger le 01 août 2002
Chers compatriotes ,
Salams ! Azul ! Azul ! Salams !
Inutile de gloser sur un enième retour aux urnes imposé dans des conditions politiques sécuritaires sociales qui sont grosses de tous les périls pour notre pays et notre peuple. Vous en avez débattu en long et en large, il y a une semaine, lors la session ordinaire de votre instance.
Je me permets de vous dire bravo pour la haute tenue, la libre expression et l’esprit de responsabilité qui ont marqué vos analyses et vos positions au sujet des prochaines » élections » locales et wilayales. Je tiens aussi à féliciter l’ensemble des structures du parti, du Secrétariat National aux sections de base sans oublier les responsables des fédérations, pour avoir multiplié et nourri l’une des plus larges et fécondes consultations des militants et sympathisants au sujet de ce scrutin . L’ouverture de ces consultations vers nos amis traditionnels la société civile, la jeunesse en particulier, et les mouvements associatifs a accumulé une somme d’avis et de conseils riche de sagesse et de lucidité politique.
Je vais donc droit au but. Et sans trop de digressions, car a force de bégayer et de s’entêter de bégayer, l’histoire de la décennie noire nous a bien ouvert les yeux.
Est-ce un hasard si ces élections wilayales et communales tout particulièrement, constituent des enjeux fondamentaux aussi bien pour le FFS que pour le pouvoir ?
Non, bien sûr ! Cette convergence paradoxale répond toute évidence à des objectifs diamétralement opposés et à des stratégies jusqu’ici encore antagoniques.
Je viens de vous renvoyer le message que j’ai adressé à votre session du 6 et 7 août 1998. Je vous demande de le relire et de le rediffuser à la base militante. Le recours à une forme de « gangstérisme électoral à ciel ouvert » et à l’humiliation des médias étrangers sans se soucier de l’ image de marque de « leur vitrine démocratique » illustrent bien toute l’importance du scrutin local d’0ctobre 1997 pour les tenants du pouvoir. Comme si la survie même du système maffieux était en jeu.
Pour ce qui est de notre objectif politique concernant les municipalités, ils s’inscrivaient et s’inscrivent toujours dans l’alternative de refondation de l’Etat algérien, de l’édification de la deuxième République, par le peuple et les citoyens et citoyennes, lorsqu’ils auront reconquis pacifiquement leurs souveraineté.
Le texte ci-joint portant sur l’impératif d’une gouvernance locale, dans le cadre d’une restructuration démocratique de l’Etat, vous donne à la fois une vision de l’avenir institutionnel et un argumentaire détaillé pour la campagne électorale, si toute fois vous vous prononcez aussi pour la participation.
Quant à la stratégie participatrice du FFS elle reste déterminée par :
1 // le devoir impérieux de protéger la population et d’éviter notamment que la Kabylie soit délibérément et sauvagement enfoncée dans l’aventure, les massacres et le chaos.
2 // l’obligation morale et politique d’aider le mouvement de dissidence citoyenne pacifique et national à reconquérir le pouvoir local. Il importe de sauver les quelques jeunes et adolescents que les manipulateurs liés aux Srabess poussent à la violence et à la stratégie de la terre brûlée. Il faut se mobiliser pour les convaincre pour vaincre; les convaincre de reprendre le pouvoir communal qui est leur propriété, afin de faire barrage aux maffias qui continuent à piller impunément, les biens les richesses et les patrimoines publics. Il est temps que les déshérités redeviennent des acteurs politiques et qu’ils se libèrent eux-mêmes et solidairement de tous les fléaux et les besoins dont ils sont otages et sur lesquels, je me suis étendu longuement dans le texte ci-joint.
RABAÏNE SNA BARAKAT.
Avec mes fraternelles salutations.
Hocine Ait-Ahmed