Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme: Communiqué

Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme

Communiqué

La marche pacifique organisée par le FFS à Alger le 14 Mars 2002, a été empêchée par des forces impressionnantes de police qui ont insulté, pourchassé, traqué, matraqué, gardé à vue des heures durant dans des commissariats de police, de nombreux manifestants.

La LADDH exprime sa profonde émotion, élève une protestation solennelle, et adresse une mise en garde au pouvoir, qui utilise une répression féroce, devenue une pratique administrative courante, employée de manière systématique à l’encontre de manifestants qui revendiquent le rétablissement de l’Algérien dans ses droits de citoyen, et le peuple dans son droit de seul dépositaire de la souveraineté nationale.

Chaque fois que les algériens veulent user de leur droit légitime, de se rassembler et de manifester pacifiquement, le pouvoir répond par la répression.

Le pays bouge, se fracture et craque de partout, parce que l’incurie et la cécité politique d’un pouvoir incapable de prévoir, de voir et surtout d’avoir une vision politique claire, sont flagrantes.

Les Algériens en révolte, sont de plus en plus nombreux à ne plus être des spectateurs, mais acteurs de la vie politique.
La rue, redoutable d’efficacité lorsqu’elle occupe le devant de la scène politique, est le dernier recours, une fois toutes les possibilités de se faire entendre sont épuisées.

Les Algériens assistent à la reprise des libertés, à la négation de la citoyenneté, et à la mise en œuvre de nouvelles formes personnalisées et totalitaires du pouvoir.

La répression qui tient lieu de politique ne fait que creuser le fossé entre le peuple dépossédé de ses droits, et le pouvoir qui juge dangereuse pour le système politique en place les marches pacifiques.

La contradiction réside dans le fait que le terrorisme est proclamé résiduel, alors que l’état d’urgence qui interdit de manière arbitraire toute manifestation publique sans autorisation préalable est maintenu, illégalement depuis dix ans, pour combattre le même terrorisme jugé dangereux.

Il n’ y a en Algérie ni état de droit, ni liberté, ni respect des droits de l’Homme, mais seulement un pouvoir qui a besoin pour durer de bafouer les règles les plus élémentaires de la démocratie, et d’exercer une politique qui a tendance non pas à résoudre les problèmes mais à éliminer ceux qui les posent, et supprimer les contradictions en massacrant les contradicteurs.

Alger le 15 Mars 2002
Ali Yahia Abdennour
Président de la LADDH

LADDH
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