A Propos de la visite présidentielle à Ghardaïa

Front des forces socialistes
FFS

Section des étudiants universitaires
du M’zab à Alger

(Communiqué)

A Propos de la visite présidentielle à Ghardaïa

Outrés par la prise de position déclamée, haut et fort par certains « représentants des communautés ibadites et malékites du M’zab  » à l’égard des événements de la Kabylie, en présence du Président de la République, lors de sa visite du 5/6 juin 2001 dans notre wilaya,
Nous, militants du FFS, de la section des étudiants universitaires du M’zab à Alger, tenons à dénoncer ce qui suit :
1. Les pratiques irrespectueuses et méprisantes qui sont celles du pouvoir politique qui, fidèle à ses pratiques de toujours, a surexploité l’image séculaire du M’zab pour en tirer les dividendes politiques et pour l’opposer à d’autres franges de la population algérienne, en faisant appel à des représentations de circonstances qu’il a toujours su arranger au moment opportun.
2. L’outrage à l’égard du symbole des Azzaba, une institution qui représente un patrimoine historique que nul ne peut prétendre incarner, et ce, en la personne du Cheikh Addoun, qui, malgré le respect qui devrait lui être dû et le fait d’être âgé de plus de 100 ans, a été « convié  » d’attendre l’arrivée de la délégation présidentielle à l’aéroport de 15 heures à 22 heures, uniquement pour figurer aux côtés du président, dans la table de soutien !
3. Les propos agressifs, injurieux et malséants que ces représentants de circonstance ont tenu au nom de l’Islam, de la morale et de la révolution et au nom de la population de la région à l’encontre de nos frères en Kabylie et aux Aurès.
4. L’usage qui a été fait de la personne du défunt Cheikh Bayoud par le président de la République qui, pour démontrer la disposition du régime à régler les problèmes de la région, s’est montré prolixe à plaquer son nom dans la devanture d’un lycée, sachant pertinemment que cet illustre personnage, qui a fait l’objet d’emprisonnement par le pouvoir au lendemain de l’indépendance, ne pouvait, en aucune manière être contenu dans une plaque, dans un lycée de sa petite ville natale. D’autre part, la polémique qui a été suscitée autour de ce grand savant par les usagers du système de part et d’autre, visait à entretenir l’état de tension entre les communautés présentes et ce, uniquement pour permettre au pouvoir d’agir en « arbitre  » et bienfaiteur.

Nous, militants du FFS, posons la question suivante :

Quel a été l’objet réel de la visite présidentielle à la wilaya de Ghardaïa ?

§ Il faut noter que contrairement aux autres régions visitées dans le Sud, aucune revendication particulièrement sérieuse n’a été formulée au président de la République par  » les représentants de la population de la région « , exceptée, semble-t-il, une université pour jeunes filles à Metlili, que le premier magistrat du pays avait tenu à rapporter, dans un style qui en dit long de l’image réelle qui est faite du M’zab et de la région.
§ Pour mesurer l’intérêt de cette visite pour la wilaya, notons qu’à part sa troupe folklorique déplacée comme d’habitude en extrême urgence pour figurer dans le décorum d’accueil, la ville de Ménéa, qui représente un grand pôle de notre wilaya n’a même pas eu droit à être citée lors de cette prestigieuse visite.
§ C’est à se demander si ce grand périple présidentiel ne visait en réalité qu’à soutirer le soutien des « dignitaires  » de notre région au pouvoir dans le conflit qui l’oppose à des franges de populations de plus en plus nombreuses et de plus en plus mécontentes de sa gestion catastrophique du pays.

A propos de dignitaires et de notables, nous tenons à souligner que les véritables notables représentant la population locale ne peuvent être ni les polygames aux quatre femmes ni les distributeurs de dattes, encore moins les militants « brosseurs « , ceux-là que le pouvoir tient à plaquer à la face du peuple pour leur faire tenir des propos malvenus.
Nous tenons à souligner que les véritables notables, représentant la population ne sauraient en aucune manière se déplacer pour cautionner un pouvoir qui, à Ghardaïa, usant de l’autoritarisme de son wali et de  » l’à-plat-ventrisme  » de ses opportunistes serviteurs, a usurpé à leur liste indépendante, une victoire sans bavure aux élections locales et législatives, en particulier de 1997.

La section des étudiants universitaires du M’zab à Alger

 

 

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