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FRONT DES FORCES SOCIALISTES

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Secrétariat National

DECLARATION

Le Secrétariat National réunit en session ordinaire a procédé à l’analyse de la situation générale du pays. A l’issue de la réunion, le secrétariat national déclare :

Notre pays assiste à une nouvelle recrudescence de la violence et du terrorisme : massacres de populations, attentats visant des civils et des militaires se multiplient et gagnent le territoire national.

Le FFS condamne avec force ces actes inqualifiables qui démontrent, contrairement aux discours triomphalistes, que la paix et la sécurité sont loin d’être rétablies. En effet, il faut être frappé de cécité politique pour ne pas se rendre compte que tant que les sources de la violence ne sont pas éradiquées, et elles sont multiples, il serait illusoire d’espérer sortir de l’engrenage meurtrier dans lequel est plongé le pays depuis des années.

Faut-il encore rappeler cela pour se convaincre que les choix entrepris ont été non seulement désastreux pour le pays mais qu’ils risquent d’hypothéquer son avenir.

Faut-il aussi rappeler que c’est l’absence de démocratie et de vie politique qui ont fait le lit de l’intégrisme ? Il ne faut pas s’étonner alors que les mosquées redeviennent, comme en 89, l’espace privilégié de discours extrémistes.

Mais il ne faut pas être dupe : quand, sous prétexte d’état d’urgence, le pouvoir harcèle les forces démocratiques d’opposition, les syndicats et associations autonomes, et les prive de moyens d’expression, on conduit fatalement les exclus et les laisser pour compte à se livrer aux groupes terroristes et aux forces obscurantistes et maffieuses.

La paupérisation qui frappe la société ne cesse de se développer à un rythme inquiétant. La perte du pouvoir d’achat, le chômage endémique, le licenciement de centaines de milliers de travailleurs, créent une situation dramatique pour des pans larges de la population qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins de première nécessité. Cette dégradation continue et insoutenable des conditions de vie de la majorité des Algériens, accélérée par des politiques antisociales, va certainement approfondir les fractures. Cette descente aux enfers risque d’atteindre un point de non retour si l’on considère la nouvelle loi des finances qui vient fragiliser encore davantage les couches les plus démunies.

La responsabilité première incombera aux tenants du pouvoir qui ont mis le pays en situation de blocage total. Pire, dans leur aveuglement à reproduire par tous les moyens un système autoritaire moribond, ils condamnent le pays à la décomposition.

Le FFS dénonce cette logique imposée aux Algériennes et aux Algériens par les tenants du pouvoir qui n’ont pour seule préoccupation, celle de bloquer toute dynamique démocratique en entretenant l’instabilité, le désordre et en exploitant les niveaux de violence.

L’illusion d’un  » consensus politique  » que voulait symboliser un chef de l’Etat illégitime et une coalition gouvernementale, expression institutionnelle d’intérêts clanique, ne peut résister aux réalités. La façade pluraliste a des limites. Et on ne peut pas indéfiniment masquer les vrais enjeux. Les pseudo-divergences, relayées par les médias afin de donner l’illusion d’une vie politique, ne sont en réalité que l’expression de luttes féroces pour le partage de la rente et le bradage des richesses du pays.

L’opinion publique n’a plus de doute sur l’exploitation politicienne et clanique que font les uns et les autres du  » nationalisme « , de la  » modernité  » et de  » l’islam « .

Le FFS considère que ces prémisses d’une maturation de la conscience sociale met à nu l’incapacité du pouvoir et de ses relais  » partisans « ,  » syndicaux  » ou  » associatif  » à saisir les profondes mutations de la société. L’illustration vient d’être donnée lors du congrès UGTA, où le spectacle chaotique dénote du net décalage entre les aspirations légitimes des travailleurs et les préoccupations carriéristes des responsables.

Le FFS salue la combativité et le courage des syndicats autonomes qui restent fidèles à leurs engagements pour la défense des droits sociaux et des libertés syndicales.

Le FFS tient à rendre un hommage à l’ensemble de ses élus qui font face avec conviction et courage aux diktats de l’administration. Le FFS exhorte ses élus à poursuivre leur action pour mettre à nu les pratiques maffieuses du pouvoir et de ses démembrement locaux.

Le FFS, expression démocratique des couches populaires, interpelle tous les hommes et les femmes épris de liberté et de justice afin de réagir face au désastre actuel.

L’urgence est au rassemblement le plus large pour stopper la logique de bradage et défendre les droits démocratiques.

Le FFS considère que seul un projet de société démocratique, porté par des acteurs politiques et sociaux autonomes et représentatifs peut sauver le pays d’un effondrement prévisible. L’élection d’une assemblée constituante, revendication principale du mouvement de libération, demeure l’unique voie qui permettra une refondation démocratique de l’Etat et de la Nation.

P/ Le Secrétariat National

Le Premier Secrétaire National

A. KERBOUA