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FFS
Front des Forces Socialistes

DECLARATION

Le conseil national réuni en session ordinaire les 4 et 5 octobre 2001 a procédé à l’analyse de la situation générale du pays et à l’issue d’un long débat rend public cette déclaration.

Notre parti vient de commémorer le 38ème anniversaire de son existence dans un climat de violence, de répression, de confusion, de manipulations, d’exclusions et de misère sociale.

Tout en rendant un vibrant hommage aux anciens militants et aux militantes, à leur engagement sincère et leurs immenses sacrifices, le FFS s’honore d’avoir à perpétuer, dans la fidélité aux idéaux, les luttes politiques dont la finalité n’est autre que de briser les carcans qui enferment le peuple algérien et l’empêchent de se libérer individuellement et collectivement.

Le Conseil national considère que le devoir de mémoire est essentiel pour mieux comprendre le présent et pouvoir envisager l’avenir. Faut-il rappeler que la proclamation de la naissance du FFS n’était autre qu’un acte de refus de la confiscation de la souveraineté populaire et du non respect des promesses du 1er Novembre 1954 ?

Un déni de justice que les pouvoirs successifs ont reproduit en refusant aux Algériennes et aux Algériens leur droit à l’autodétermination à travers l’élection d’une Assemblée constituante.

Le Conseil national met en garde le pouvoir contre cette obstination suicidaire à opposer le mépris, la violence et la manipulation aux légitimes aspirations des Algériennes et des Algériens.
La révolte d’une jeunesse humiliée, exclue et marginalisée, mais déterminée à arracher ses droits, tous ses droits, est la preuve que le système n’est pas parvenu, en dépit de la sophistication de ses instruments de terreur politique, idéologique et physique à soumettre la population.

De la révolte d’octobre 1988 à la dissidence nationale citoyenne et pacifique d’avril 2001, les Algériennes et les Algériens ont signé l’acte de décès d’un système aux antipodes des exigences du 3ème millénaire et qui ne survit qu’en menant la guerre aux civils.

Le Conseil national du FFS considère qu’il est temps de prendre conscience de la nécessité d’une transformation radicale, non violente et démocratique et de mettre fin aux stratagèmes dangereux visant à ravaler une façade et donner l’illusion du changement.
L’ère des fausses réformes et des constitutions préfabriquées est désormais révolue.
Les Algériennes et les Algériens ne sont pas dupes : les revendications légitimes exprimées sont d’essence démocratique radicale et ne sauraient se combiner avec un bricolage constitutionnel et institutionnel dont la finalité est de perpétuer le système.
Le pluralisme linguistique est indissociable des pluralismes politiques et syndicaux ; tout comme les droits sociaux sont inséparables des droits politiques.
Par conséquent, la revendication de Tamazight en tant que langue nationale et officielle ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un processus de transition démocratique qui consacre le pluralisme et le respect des droits de l’homme et restitue au peuple algérien son droit à l’autodétermination.

Le Conseil national dénonce les tentatives visant à greffer sur une mobilisation citoyenne nationale des projets suspects tels l’  » autonomie  » ou le  » fédéralisme  » sous couvert de régionalisation qui n’ont pour effet que de chercher à briser l’élan politique de notre jeunesse.
Faut-il d’ailleurs s’étonner que ces projets émanent d’acteurs connus pour être inféodés aux clans d’un pouvoir qui excelle dans l’art de la diversion et qui a tout mis en œuvre pour régionaliser les revendications et  » ethniciser  » le conflit.

Le Conseil national appelle les Algériennes et les Algériens à demeurer vigilants et à déjouer les manœuvres, d’où qu’elles viennent, qui visent à pervertir le sens de la mobilisation.

L’état d’urgence reste le principal instrument par lequel se maintient un système autoritaire à visage pluraliste. C’est par son biais que se sont constitués et multipliés les réseaux politico-financiers occultes, dans lesquels agissent en toute liberté et dans l’impunité les lobbies maffieux qui font main basse sur le pays, s’emploient à liquider le secteur public et à brader les richesses nationales.
Cet état d’exception non proclamé a aboutit à l’extinction de toute vie politique, à la confiscation des moyens d’information et à la suppression progressive des libertés.
Il a autorisé et légalisé le crime politique et économique.

Le Conseil national lance un appel aux forces politiques et sociales autonomes, – partis, syndicats, associations, comités de citoyens – pour réfléchir et agir ensemble pour mettre fin à cette situation de non droit et imposer l’alternative démocratique.

Par ailleurs, le Conseil national considère que les attentats odieux qui ont ciblé les Etats-Unis interpellent la conscience de l’humanité entière. La communauté internationale doit faire de la paix un objectif stratégique. L’internationalisation de la lutte contre le terrorisme doit permettre dans un même mouvement, l’internationalisation de la démocratie et des droits de l’Homme.
Le rempart le plus sûr et le plus durable contre la violence et l’insécurité est le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l’Homme partout dans le monde.

Front des Forces Socialistes 56, Souidani Boudjema – Alger tel: 21321694141 fax: 21321484554
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