Les aârouch et le RCD répondent au FFS
Les aârouch et le RCD répondent au FFS
De notre bureau de Tizi Ouzou, Le Matin, 9 janvier 2003
Les dernières déclarations du premier secrétaire fédéral du FFS, Mourad Kacer, considérées comme un véritable réquisitoire contre les aârouch et le RCD, ont fait rebondir la polémique entre ces trois acteurs politiques. Les délégués de la CADC ainsi que le président du bureau régional du RCD, Ahmed Aggoun, ont réagi hier aux propos tenus par le fédéral lors de deux points de presse animés à cet effet. Ainsi donc, pour M. Aggoun, qui a d’abord relevé que le parti de Saïd Sadi a subi ces derniers jours des attaques groupées, notamment par le FFS, et en ce moment précis ces attaques « visent à normaliser la région pour permettre à ce parti (le FFS) d’aller aux prochaines élections partielles dont il a déjà annoncé la couleur ».
Il assimilera toute cette « gymnastique » à une « campagne de déstabilisation qui vise les aârouch et le RCD qui a toujours accompagné le mouvement citoyen ». Au sujet du milliard dépensé en billetterie par l’APC d’Aghribs dont le P/APC n’était autre que l’actuel président du BR, ce dernier dira qu’une plainte sera déposée pour diffamation et c’est à « la justice de trancher en fonction des preuves que présenteront les uns et les autres ». Sur un autre registre, Mohamed Ikherbane dira que les propos de M. Kacer sur les commerçants qui auraient baissé rideau par « peur » constituent une « insulte envers ces derniers et à tous les sacrifices et autres efforts consentis ». Dans une déclaration au vitriol, le RCD constate que le FFS, qui ne « cesse de diaboliser l’adhésion de la population », s’est lancé dans une « regrettable et intolérable diatribe en annonçant sa participation aux élections prochaines, et comme pour justicier a priori l’inéluctable désaveu de la population, () il pointe un doigt accusateur à l’égard des aârouch », cela avant d’accuser le FFS de s’être « érigé en véritable procureur et en relais zélé du ministère de l’Intérieur en déposant des plaintes contre les délégués ».
De leur côté, les délégués de la CADC ont répondu au parti d’Aït Ahmed. Après avoir tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur l’état de santé des détenus en les appelant une nouvelle fois à cesser leur mouvement, les conférenciers ont considéré sans ambages les accusations portées par le FFS de « grande dérive » et ont bel et bien été déposées contre les délégués par les élus du parti d’Aït Ahmed, dont une contre Belaïd Abrika. Dans sa déclaration, la coordination de Tizi Ouzou, qui s’est dit « indignée par les propos criminels d’un soi-disant parti démocratique et par le silence complice de sa maison des droits de l’Homme », a tenu à dénoncer « publiquement et devant l’histoire le FFS, complice avéré du Pouvoir ». Entre les aârouch, le RCD et le FFS, le torchon brûle et la polémique est relancée à l’approche des élections partielles.
B. B. et K. O.