Partis et associations démocratiques mettent en garde

Pour la marche des arouch et contre «le festival de la honte»

Partis et associations démocratiques mettent en garde

Par Karimene Toubbiya, La Tribune, 8 août 2001

Partis et associations démocratiques expriment leur soutien à la marche de la Coordination interwilayas et dénoncent la tenue du Festival mondial de la jeunesse, les deux manifestations ayant lieu aujourd’hui à Chevalley, stade du 5 Juillet.Le RCD, le MCB et AHD54, après avoir dénoncé la tenue d’un pareil festival, «imposé par le pouvoir aux Algériens au mépris de sa propre jeunesse à laquelle il oppose la violence et l’interdit», ont tenu à mettre en garde les pouvoirs publics «quant aux dérapages, aux provocations qu’ils peuvent orchestrer et contre toute éventuelle répression».L’association Vie de Staouéli et le Collectif d’Algériens parrainé par les Amis de la Fondation Lounes Matoub de Paris, joignent leurs voix à celles des partis précédemment cités pour appeler à dénoncer «le festival de la honte érigé sur les cadavres d’une jeunesse assoiffée de paix et de démocratie».La préparation de la répression par «le quadrillage des voies de communication et d’accès par tous les moyens, y compris les chiens. Le filtrage et la fouille systématique au niveau des barrages rendant quasiment impossibles les déplacements des citoyens» est dénoncée.Le caractère de «diversion» et «mensonger» de ce festival est souligné à l’unisson. «Depuis toujours, le pouvoir algérien n’a cessé de détourner l’attention sur les vrais problèmes que vit le pays […] L’Etat algérien veut vendre au monde entier l’image d’une Algérie en paix, prospère et où, pour une jeunesse, il fait bon vivre […] Mensonge !», lit-on sur le communiqué de l’association Vie.La situation déplorable que vit la jeunesse algérienne est décrite clairement par les communiqués des organisateurs.«Comment oser organiser ce festival au nom de la jeunesse algérienne meurtrie, méprisée par ce pouvoir qui l’a rendue sans perspectives d’avenir, noyée dans des problèmes socio-économiques et en proie au suicide, à la prostitution et à la drogue ? Une jeunesse que ce même pouvoir n’a pas hésité une fois, pour la faire taire, à la réprimer dans le sang, sans état d’âme quand elle s’est soulevée contre la hogra, le déni identitaire et l’injustice», interroge l’association Vie.Après s’être demandé comment le pouvoir pourrait assurer la sécurité des jeunes participants au festival dans un pays où le terrorisme agit encore, les communiqués des organisations réitèrent à la marche organisée aujourd’hui par la délégation interwilayas l’expression de leur solidarité indéfectible et de leur attachement aux revendications justes dont elle est porteuse. Ils appellent les citoyens et citoyennes à une participation massive. En France, le collectif d’Algériens parrainé par les Amis de la Fondation Lounes Matoub appelle à un rassemblement à la place de la République à 16h00, métro République (Paris).

K. T..

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