Message de Hocine Ait Ahmed
AU FORUM DE LA LIBERTE ET DE LA CITOYENNETE
( tenu à Boumerdès du 4-7 / 08 2001 )
Message de Hocine Ait Ahmed
Salams Salams / Azul Urvih /
Lorsque une jeunesse est déterminée à reconquérir lensemble des droits qui abolissent la Hogra et garantissent la dignité de chaque citoyen et citoyenne, quand elle perfectionne sans cesse ses formes dexpression et dorganisation tout en les étendant au niveau national, alors nous pouvons dire que le régime en place depuis 40 ans mais qui est englué dans des archaïsmes dun autre âge, alors nous pouvons dire quil na pas davenir. Les décideurs savaient déjà, le 5 octobre quils navaient pas davenir, cest pour cela quils nont pas hésité à faucher à la mitrailleuse des centaines dadolescents aux mains nues, Ils les ont tués, comme on sacrifie les moutons au rituel de lAïd
. Dans le but de gagner du temps, au lieu den perdre à circonvenir les faveurs de Dieu auquel , de toute manière ,les Djouhals Tout- Puissants continuent à se substituer pour décider de la vie ou de la mort de « leurs indigènes « .
Vous avez, nous avons dénormes dettes envers ces martyrs qui ont fait paniquer la nomenklatura et qui ont permis louverture de la première brèche dans la pyramide stalinienne . .Les idéaux élémentaires mais fondamentaux de cette jeunesse les espoirs de la nation tout entière dont ils furent les interprètes les plus généreux et les plus fidèles ont été trahis, en définitive. Comme furent corrompues les promesses et les valeurs proclamées le 1er novembre1954. Comme furent dénaturés, les sursauts de ces vaillants militants du FFS, tombés pour empêcher lenracinement irréversible dune contre-révolution totalitaire déguisée en Etat.
La première de nos obligations morales, à légard des victimes d0ctobre Noir, de leurs familles et de leurs camarades rescapés est donc, de tout entreprendre pour éradiquer la Hogra et la détresse sociale contre lesquelles elles sétaient soulevés
.
Cependant, comment passer sous silence quen réalité lIntifadha doctobre a été trahie à ses débuts et tout au long de ses développements tragiques, par des manipulations et des infiltrations qui ont été télécommandées par les clans dun pouvoir habitués à régler leurs différends sordides par le sang des innocents .
Ne jamais oublier que cest par les coups de force et les manipulations de toutes sortes que le régime na cessé de gagner du temps. En écrasant ou en détournant à son profit les occasions de changements et dalternances véritables . Tirer des leçons des expériences passées, apprendre aux jeunes délibérément coupés de nos longues traditions historiques de luttes, à déjouer les techniques policières de provocations et de récupérations subtiles, est aussi une façon de leur rendre un hommage permanent.
Notre dette envers notre jeunesse est dautant plus écrasante, quelle a payé un prix incommensurable à une guerre aussi absurde quimpitoyable. 10 ans: Les massacres,les exécutions sommaires , les tortures , les formes de détresse sociales les plus extrêmes, nont, elles aussi , décidément pas perdu de temps .
Effroyable et inquantifiable bilan :
Les familles de disparus, les assassinats de sang froid de Massinissa et des dizaines de ses camarades de Kabylie sont parmi les expressions les plus significatives de la schizophrénie des « décideurs « qui sont à la fois juges et assassins .
Ces jeunes qui ont déclenché ce Printemps Algérien avaient quelques 10 ans dâge , en janvier 1992.Ils ont passé leur enfance et leur adolescence dans une tourmente de tueries de
misère et de hogra quils ont refusée parce quelle les sacrifie .
Parce quelle a créé au quotidien un délit qui nexiste nulle part :
« Le délit de Jeunesse « .Ils savaient quon voulait les immoler dans une guerre privée qui rappelle le règne de ces seigneurs européens au Moyen Âge qui enrôlaient leurs serfs pour défendre leurs intérêts et leurs tutelles .
Achr Snin Barakat ! Barra les généraux bunkérisés derrière
limpunité et la corruption ! Barra les institutions potiche
et postiches. Contre les constitutions et les réformes octroyées,
contre les fausses solutions et les dialogues-bidons
Résoudre la crise de légitimité est la priorité des priorités. Il
faut doter le pays dinstitutions et de règles démocratiques , dun Etat de droit , dune justice indépendante, dune armée, sans sigle, comme toutes les armées des pays démocratiques
qui appartiennent à toute la nation et non pas à un parti ou une secte occulte .,
Et cela passe par la restitution au peuple algérien de son droit à lauto-détermination. Il appartient à la jeunesse algérienne de reconquérir les libertés dexpression, dorganisation et de participation qui leur permettent de choisir, de gérer et de contrôler les instances et les ressources de leur pays.
Cest à elle – déjà plus que majoritaire en nombre – que revient, par lélection dune Assemblée Constituante, le rôle délaborer une Constitution digne à la fois de leur soif de démocratie politique et de leurs exigences sociales économiques et culturelles.
VIVE lALGERIE PLURIELLE ET FRATERNELLE /
SANTE ET VICTOIRE A LA DISSIDENCE CITOYENNE PACIFIQUE ET NATIONALE
Un militant parmi vous.
Hocine Ait-Ahmed