Les avocats des étudiants décidés à interjeter appel

Malgré la grâce décidée par le président de la République

Les avocats des étudiants décidés à interjeter appel

Par Malika Belgacem, Le Jeune Indépendant, 29 mai 2002

Le collectif d’avocats des 17 étudiants accusés d’outrage et d’insulte à corps constitués a décidé de poursuivre la procédure judiciaire malgré la grâce présidentielle. Maître Bouzida, un des avocats chargés de cette affaire, nous a affirmé que «la condamnation va être mentionnée sur leur casier judiciaire, pour cela nous avons décidé d’interjeter appel».

Le Parti des travailleurs (PT) a appris «avec un grand soulagement la décision du président de la République de gracier ces étudiants». Cette mesure d’apaisement, lit-on dans le communiqué, «confirme qu’il est possible de ramener la détente politique, de désamorcer la crise, pour peu que s’exprime la volonté politique». Le parti de Louisa Hanoune a saisi cette occasion pour interpeller le premier magistrat du pays à amnistier «toutes les personnes arrêtées à l’occasion de manifestations en Kabylie et dans les autres régions».

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a considéré cette mesure comme étant une abdication du pouvoir devant la détermination des étudiants à faire libérer leurs camarades et devant la mobilisation des forces démocratiques. «Ce pouvoir n’a que la prison à proposer et n’hésite pas à condamner des étudiants supposés coupables de lèse-majesté», nous a déclaré M. Fardjellah Djamel, vice-président du RCD.

Il a affirmé qu’il est important de maintenir la pression et la mobilisation citoyenne jusqu’à la libération des détenus d’opinion et notamment ceux du mouvement citoyen de Kabylie. Certains avocats se sont interrogés sur la rapidité avec laquelle cette affaire a été jugée : «Connaissant la lenteur judiciaire, cette rapidité n’a fait que confirmer le caractère politique de ce dossier.» M. B.