Séisme: 16 000 emplois perdus momentanément

CONSEQUENCES DU SEISME DU 21 MAI

16 000 emplois perdus momentanément

Le Soir d’Algérie, 1 juillet 2003

Entre douze et treize mille emplois du secteur public seront suspendus pour une durée de 2 à 6 mois. Pour les moyennes entreprises, 2 000 à 2 500 emplois seront bloqués pour la même période et 500 emplois sont perdus définitivement d’après des sources patronales. Tels sont les chiffres avancés, hier, lors d’un point de presse, au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, par M. Alfredo Lazante-Hayle, secrétaire technique et du développement économique local au Bureau international du travail (BIT), qui a achevé avec son équipe la mission d’évaluation des besoins immédiats pour la récupération de l’emploi et le redressement des régions affectées par le tremblement de terre. Des statistiques démontrent amplement les retombées catastrophiques sur l’économie locale des zones les plus touchées par le séisme du 21 mai dernier, notamment pour les secteurs de la pêche et de l’agriculture. Pour ce qui est des petites entreprises, le conférencier a souligné que ce type de société est très proche du secteur informel, ce qui rend les estimations de perte encore plus difficiles. Néanmoins, l’évaluation pour ce secteur a été confié au Centre national des études appliquées (CENEAP) pour avoir des résultats plus fiables. La micro-entreprise est la catégorie la plus touchée du fait que le lieu de travail est proche, si ce n’est le domicile lui-même. Une enquête sera menée par l’Office national des statistiques (ONS) et le ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire pour comparer entre les données de ces deux structures et avoir des résultats justes. Le secteur informel est également concerné. Pour l’étudier, les enquêteurs devront s’enquérir auprès des ménages pour connaître la source de leurs revenus. Après quoi, ils compareront les résultats avec les statistiques du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Cette seule démarche pourra prendre plus de quatre mois. Dès que toutes les données seront réunies pour connaître les besoins économiques en terme d’emplois, la deuxième phase du travail du BIT sera enclenchée. Elle concernera le lancement de projets. Par ailleurs, des programmes pilotes seront lancés incessamment, notamment dans le secteur du bâtiment, dans les régions les plus touchées. “Le chômeur d’aujourd’hui, s’il suit une formation, pourrait avoir un emploi stable pendant 5 à 6 ans”, a estimé M. Alfredo Lazante-Hayle. La mission devra, en outre, développer une stratégie visant à récupérer le niveau de l’emploi et à la réduction de la vulnérabilité économique à travers le processus de la reconstruction. Elle inclura des actions de sensibilisation des acteurs nationaux et internationaux quant à l’impact du séisme sur l’emploi ainsi que sur la nécessité de considérer la récupération de l’emploi comme un des axes du processus de reconstruction.

Meriem Ouyahia