Dominique de Villepin à Alger: Le «triple enjeu» d’une visite
Dominique de Villepin à Alger
Le «triple enjeu» d’une visite
Le Quotidien d’Oran, 16 décembre 2002
Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a, dans un entretien «express» avec lAPS, tracé les contours de sa visite à Alger.
Ce séjour en Algérie revêt un «triple enjeu», dit-il: «confirmer lélan qui prévaut depuis la visite dEtat du président Bouteflika en juin 2000 en France», «louverture de lAnnée de lAlgérie en France» et, enfin, la préparation de «la visite dEtat du président Jacques Chirac en Algérie».
Le séjour, prévu en mars 2003 par Jacques Chirac dans notre pays, constitue, selon M. de Villepin, une «échéance majeure qui marquera tout lattachement que le président de la République porte à lapprofondissement des relations franco-algériennes et, au-delà, au resserrement des liens entre la France et le Maghreb». La signature, aujourdhui, de laccord portant sur la conversion de 61 millions deuros de dettes en investissements dans de nouveaux projets ou dans la reprise de structures existantes, selon les déclarations du chef de la diplomatie française, ne serait quune première mesure dune politique destinée à «soutenir les réformes économiques et politiques» en Algérie.
«Nous avons tous les atouts pour construire cette relation forte et durable que nous appelons de nos voeux», a ajouté Dominique de Villepin avant de préciser que Paris améliorera les conditions de circulation des personnes, «quil sagisse de la réouverture du dispositif consulaire, à Annaba en 2001 et bientôt à Oran, ou quil sagisse de lentrée en vigueur, au début de lannée 2003, des nouvelles dispositions de laccord de 1968 favorables aux ressortissants algériens».
Au plan politique, Dominique de Villepin a affirmé que «la France ne ménagera pas ses efforts pour bâtir un partenariat solide et fécond entre lEurope et les pays du pourtour méditerranéen, car nous avons un destin commun». «Les entreprises françaises, a-t-il indiqué, sont les premières à investir en Algérie, hors des hydrocarbures (…) alors que dautres sapprêtent à réaliser des investissements dans de nouveaux projets».
Dans son entretien «express» avec lAPS, Dominique de Villepin na pas manqué, cependant, de lancer quelques messages: «Les entreprises françaises se déterminent avant tout sur des critères liés à lenvironnement des affaires. De ce point de vue, le rythme des investissements reste lié à la mise en oeuvre effective des réformes et aux conditions daccueil de ces mêmes investissements». Sur le plan régional, il a indiqué qu«il revient aux Maghrébins dunir leurs efforts au service de cette ambition collective» qui est le partenariat euro-maghrébin.
Pour rappel, le chef du gouvernement, Ali Benflis, sera à Paris le 17 janvier prochain.
Kader Hannachi