UMA: le sommet des chefs d’Etat avant mars 2003

Clôture des travaux du conseil des ministres des AE

UMA: le sommet des chefs d’Etat avant mars 2003

Le Quotidien d’Oran, 5 janvier 2003

Le rideau est tombé sur les travaux du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA dans la matinée d’hier. La clôture, programmée initialement pour la soirée du vendredi, a dû être reportée de quelques heures en raison de l’importance des questions posées à l’ordre du jour, notamment celles relatives à l’organisation et à la refondation de l’UMA.

Le ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelaziz Belkhadem, a déclaré clore la réunion aux environs de 10 heures, hier, en faisant part de l’adoption par les participants d’un communiqué final. Les chefs de la diplomatie ont aussi procédé à la signature d’un procès-verbal sanctionnant les travaux de la session, la 20ème du genre. Dans leur communiqué final, les participants ont adressé leurs remerciements au Président Bouteflika pour la tenue de la réunion à Alger et adressé un message de soutien au président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat.

A défaut de pouvoir s’entendre sur la tenue du sommet de l’organisation qui devra tendre à réunir les chefs d’Etat des 5 pays membres, Belkhadem s’est contenté de formuler le souhait et la nécessité que ce sommet se tienne dans les plus brefs délais. Selon des sources diplomatiques algériennes, le rendez-vous ne saurait dépasser le mois de mars, avant la visite du président français en Algérie, prévue pour la même période.

Durant les travaux de cette session, il a été beaucoup question de la refondation de l’Union. Les résolutions adoptées, non encore rendues publiques, semblent en être largement imprégnées. Mais l’on suppose que la révision opérée sur le mode de fonctionnement et d’organisation et les mécanismes qui les sous-tendent sont à la mesure du constat affligeant fait sur l’état de l’organisation. Les pays du Maghreb partagent à l’unanimité l’idée selon laquelle l’UMA est un outil stratégique qui peut être le levier d’intégration économique profitable aux peuples de la région, mais aussi répondant au voeu des investisseurs étrangers qui raisonnent en terme de taille de marché des consommateurs, avant de s’engager. L’argument tient lieu d’étalon de mesure de l’attractivité sur la scène du marché international. Le sommet a donc révélé le souci commun de faire jouer à l’Union, en tant que facteur d’intégration sous-régionale, pleinement son rôle, celui pour lequel elle a été instituée.

Dans le même temps, il a montré l’étendue des divergences qui opposent l’Algérie au Maroc. Si le faste du protocole a quelque peu refréné les ardeurs antagoniques, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, se voulant réaliste, a crûment rappelé que le litige du Sahara Occidental peut hypothéquer à tout moment les objectifs fixés. Le royaume chérifien l’a déjà démontré en gelant sa participation à l’UMA depuis 1994, paralysant de fait l’avancée de l’organisation vers des conquêtes de coopération effective. A Alger, M. Benaïssa, le chef de la diplomatie marocaine, a réactualisé les traditionnelles positions de son pays: le Sahara Occidental est considéré comme une question de souveraineté nationale. Et tant qu’elle n’est pas réglée, le Maroc se sent menacé dans sa sécurité. Il y a aussi le dossier des frontières qui constitue une pierre d’achoppement entre les deux pays. Tant qu’elles demeurent fermées, Rabat estime qu’il est illusoire de penser Union. On le voit, en dépit de la volonté commune affichée de faire oeuvre utile, l’UMA pâtira encore pour longtemps du problème sahraoui.

Omar S.