Le FLN et la reconquête du pouvoir

Le FLN et la reconquête du pouvoir

La stratégie de la reconquête des centres décisionnels par le FLN se
confirme avec la nomination d’Ali Benflis à la tête du gouvernement.

Hamidou B., Le jeune Indépendant, 28 août 2000

Avec le président Bouteflika, resté fidèle au parti du Front de libération
nationale, la désignation d’Abdelaziz Belkhadem à la tête du ministère
des Affaires étrangères et de Mahieddine Amimour, comme ministre de la
Communication et de la Culture, ainsi que les autres portefeuilles détenus
par les partisans de Boualem Benhamouda dans le gouvernement Benflis, le
vieux parti vient de conforter d’une manière extraordinaire son poids dans
les rouages de l’Etat et sur l’échiquier politique national. La stratégie
de redressement et de reconquête du terrain perdu, savamment exécutée par
le parti de Benhamouda au lendemain du « coup d Etat scientifique » contre
Abdelhamid Mehri, s’est concrétisé e à travers une restructuration
intelligente opérée au niveau de la base.

Cette stratégie aura permis au FLN de revenir en force, après le lifting
opéré par les responsables à tous les niveaux de la structure pyramidale du
parti. Le FLN, qui a connu ses heures de gloire pour avoir été à
l’avant-garde du combat pour la libération du pays, a fait l’objet d’un procès
d intention sans pareil par ses détracteurs qui l’ont accusé d’être la
cause de tous les maux de l’Algérie, notamment lors des évènements
d’octobre 1988. A partir de cette date, le FLN a connu une véritable traversée
du de sert. C’est la chute vers le néant. C’est aussi le temps choisi par
ses détracteurs pour enfoncer encore davantage le clou. Certaines voix ont
ainsi appelé à mettre le FLN dans le musée. Le FLN encaissait les tirs
croisés de tous côtés. Il est devenu la risée de certaines formations
politiques qui l’ont accablé de reproches pour sa « gestion catastrophique du
pays depuis l’indépendance ». Le FLN était descendu en flammes par des
formations qui font actuellement partie de la coalition gouvernementale.
Lorsqu’en 1989 l’armée s’est retirée du comite central du FLN, nombreux
étaient ceux qui avaient prédit la mort certaine du parti. Certains
observateurs ont même dit que « le FLN fait partie du passé . C’est une
coquille vide qui n’a aucun avenir politique, notamment avec l’ouverture
démocratique confirmée par la Constitution de 1989″.

Les élections locales et législatives de 1990 ont confirmé la tendance de
la perte de vitesse du plus vieux parti. Le FLN subissait revers sur revers.

Il aura fallu attendre les élections de 1997 (locales et législatives) pour
voir le FLN re occuper le terrain perdu. Le score a confirme le redressement
de ce parti et sa place dans l’échiquier politique national. La nomination
de Benflis comme chef du gouvernement est un signe révélateur du retour du
FLN comme une force incontournable dans la vie politique nationale.