Déclaration du FFS au sujet du nouveau gouvernement

FFS

SECRETARIAT NATIONAL

DECLARATION

Un chef de gouvernement démissionne, un autre le remplace ; presque un rituel pour les Algériens et les Algériennes qui ont vu en l’espace d’une décennie, défiler neuf chefs de gouvernement !

Fuite en avant et gestion de la société par la violence, l’instabilité et le désordre : voilà le principe qui commande la  » gouvernance  » dans notre pays et qu’un chef de l’Etat, dans son rôle de  » manipulé-manipulateur « , attribue à une restauration de l’Etat de droit.

Autre caractéristique : à chaque crise au sommet, les décideurs opèrent des rééquilibrages claniques dans le seul but de maintenir et de reproduire le système. Les pseudo-changements opérés dernièrement dans différents secteurs névralgiques ne dérogent pas à cette règle de fonctionnement d’un système autoritaire, historiquement condamné à disparaître, mais qui est maintenu contre la volonté populaire par la force et les manipulations.

Le FFS considère que la démission du chef du gouvernement, est un signe supplémentaire d’une déliquescence généralisée. Considérant les explications données par Benbitour, ce qui peut s’apparenter à un coup de force, ne fait, en définitive, que prolonger une impasse politique intégrale, aggravée depuis l’intronisation d’un autocrate à la tête de l’Etat.

Le FFS ne peut que constater au vu de la composition de ce Gouvernement, une tentative de restructuration interne au pouvoir autour du partage de la Rente en l’élargissant à d’autres clientèles.

Le FFS considère que ce nouveau patchwork où se côtoie faux républicains, islamistes de bazar, avatars de l’ex-parti unique et les tenants de l’islamo-baathisme, est une nouvelle violence faite au peuple algérien.

Ce nouveau consensus  » intra-système  » a pour finalité d’annihiler toute dynamique sociale et politique de démocratisation de la société et des institutions.

Cette jonction d’intérêt mue par une logique de conservation du pouvoir et de dilapidation des richesses du pays intervient au moment où les travailleurs, les cadres, principaux créateurs de richesses sociales, prennent conscience de l’indissociabilité de leur lutte pour les droits sociaux, et la démocratie.

Le FFS demeure convaincu qu’en l’absence d’une véritable transition démocratique, par la restitution de l’Etat aux citoyens, le pays encourt de graves dangers. Les menaces de dislocation sociale sont de plus en plus visibles tant les signes d’une misère qui gagne l’ensemble de la société se multiplient.

Pour les Algériennes et les Algériens l’urgence des urgences est d’ouvrer au rassemblement le plus large pour la construction d’une alternative démocratique à la catastrophe nationale.

Alger, le 28 août 2000

Le Premier Secrétaire

Ali Kerboua