Le responsable de wilaya de la LADDH entendu par les gendarmes
Le responsable de wilaya de la LADDH entendu par les gendarmes
Par Layadi El-Amine, Le Jeune Indépendant, 2 mars 2002
Les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Relizane ont
interpellé, avant-hier, M. Mohamed Smaïn, responsable local de la Ligue
algérienne de défense des droits de lhomme (LADDH) pour le motif d
incitation à la protestation des habitants de la commune de Bendaoud.
M. Smaïn, qui est sous contrôle judiciaire depuis une année à la suite dune
plainte déposée contre lui par El-Hadj Ferguène, ex-DEC de Relizane et
responsable des Patriotes, et qui attend le jugement pour le 24 février,
aurait été accusé davoir incité à la révolte plus de 300 citoyens de la
localité de Mraïma dans la commune de Bendaoud, contre lagression dun
citoyen par le député RND Ben Aïssa Mokhtar. Ce dernier, rappelons-le, a
ouvert le feu il y a trois jours, sur un jeune de 22 ans le blessant
grièvement au cou. La victime qui se trouve encore à lhôpital
Mohamed-Boudiaf de Relizane et, est dans un état jugé critique. Elle aurait
perdu la voix malgré une intervention chirurgicale rapide. Les habitants du
village de Mraïma ont exigé la levée de limmunité parlementaire du député
«cow-boy» et sa poursuite en justice. Mohamed Smaïn que nous avons contacté,
hier, par téléphone, a souligné quil navait aucun lien avec la
protestation des citoyens. «Jétais de passage dans la commune de Bendaoud
et je me suis arrêté dans une station dessence pour faire le plein. Cest à
ce moment là, précisera-t-il, que jai vu les gens en train de protester».
Après cela, a-t-il ajouté, «je suis rentré à Relizane. Les éléments de la
brigade de recherche mont demandé de les accompagner chez le commandant où
je suis resté de 11 heures jusquà 17 heures».
Mohamed Smaïn dira quil a nié laccusation dincitation à la protestation
dont il aurait été accusé. Notre interlocuteur se soulève contre les
«agissements irresponsables» dont il a été lobjet de la part de la brigade
de gendarmerie et demande au responsable de la Gendarmerie nationale d
ouvrir une enquête sur ce quil a qualifié de «dépassement illégal» de la
part des éléments de la brigade de recherche de la gendarmerie de Relizane.
Le bureau de wilaya de la LADDH a rendu public un communiqué dans lequel il
exige la cessation des «agissements enfantins et irresponsables» du
commandant de la Gendarmerie. Concernant la révolte des citoyens du village
Mraïma, le procureur général de la cour de Relizane a demandé louverture d
une enquête judiciaire sur laffaire de lagression par arme à feu du jeune
A. T. B. par le député du RND. De son côté, le bureau de wilaya du RND a
exprimé sa réprobation des agissements irresponsables du député Benaïssa et
dégagé toute responsabilité de cet acte. Le communiqué de presse du bureau
précise que «le RND a toujours contesté lattitude de cet élu et de ses
semblables qui nont aucune place dans le parti». Il est indiqué enfin que
Benaïssa Mokhtar na jamais été considéré comme un militant du parti et qu
il na, par conséquent, aucune responsabilité politique au sein de cette
formation politique. L. E. A.
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L A D D H
Bureau de la Wilaya de Relizane
Relizane
le 19/02/02
C O M M U N I Q U E
Ce jour 19/02 courant, je me rendais avec un ami a bord de son véhicule pour le plein de sir-ghaz a l’unique station de Bendaouad.
Juste au niveau de la station se tenait un attroupement de centaines de personnes faisant face à
la brigade de la Gendarmerie.
En attendant le plein du sir-ghaz, je me suis approché de ce rassemblement Pour en connaître le motif : Il s’agissait des parents et de la tribu de la victime du Député d’El-Matmar, qui demandaient justice.
Le plein du sir-ghaz terminé, nous avons pris le chemin de retour sans pour autant s’intéresser a l’affaire puisque elle relève de la compétence de la justice.
A la hauteur de la cité Haî el Intissar, Relizane j’ai été interpellé par la brigade de recherche de la wilaya de Relizane, pour être reconduis devant le commandant du groupement à la brigade de Bendaoud.
Ce responsable me reproche, le non respect du contrôle judiciaire, et que je suis poursuivi pour incitation a un attroupement illégal et que je me trouve en état d’arrestation jusqu’a nouvel ordre, certes, je suis sous contrôle judiciaire et non sous contrôle de la Gendarmerie, censée saisir la justice.
Entendu a deux reprises par les éléments de la brigade, j’ai été soumis à une dizaine de questions, qui n’ont jamais traversé mon esprit.
Pour assouvir sa haine, j’ai été gradé a vue de 11 heure à 17 h 30, entendu une troisième fois par le commandant de la compagnie de Relizane, avant d’être relâché .
Ces faits relèvent de la pure affabulation, coïncide avec cet attroupement pacifique et de mon passage par simple hasard.
J’exprime ma totale indignation contre ces manoeuvres enfantines et de très bas marché, et surtout émanant d’un officier supérieur de la Gendarmerie, une institution, qui est censé être le dépositaire de la mémoire collective et le symbole de la dignité Nationale.
Ce responsable obéissant à des réflexes dépassés d’une période que même les discours officiels ont souvent dénoncé
Et une fois de plus et devant le poids croissant de l’arbitraire, je m’adresse à Monsieur le Général Major Commandant en chef de la Gendarmerie, pour interpeller son esprit de justice et de lui demander de daigner se pencher par la manière qui lui semblera la meilleure sur le cas évoqué.
H. SMAÏN