Interdiction du sommet africain des droits de l’Homme

Prévu hier à alger à l’initiative de la LADDH

Le sommet africain
des droits de l’Homme a été interdit

Aniss Zineddine, La Tribune, 12 juillet 1999

Le sommet africain des droits de l’Homme, qui devait se tenir hier à Alger à l’initiative de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) présidée par Maître Ali Yahia-Abdenour a été interdit par les autorités. Cette rencontre qui devait s’étaler jusqu’au 13 juillet prochain se voulait, selon ses promoteurs une initiative visant à attirer l’attention des chefs d’Etat africains et de la communauté internationale sur la situation des droits de l’Homme à travers le continent noir. Ce sommet, qui apparaissait être une première dans les annales de l’histoire moderne du continent africain, a aussi décidé de tenir ses travaux en même temps que ceux du sommet de l’OUA pour se donner toutes les chances de faire entendre son message par la majorité des Etats du continent. En outre, les organisateurs de cette rencontre ont également dénoncé les restrictions imposées par les représentations diplomatiques algériennes établies en Afrique concernant l’obtention par les participants à ce sommet de visas d’entrée en territoire algérien. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier en début d’après midi au siège du FFS, Maître Ali Yahia-Abdenour a révélé que de nombreux représentants de ligues africaines des droits de l’Homme se sont vus purement et simplement signifier leur interdiction de séjours en territoire algérien à leur descente d’avion à l’aéroport Houari Boumedienne. C’est le sort qui aurait été réservé à M. Pierre- Clavel Mbonimpa qui a été retenu à l’aéroport de la capitale depuis samedi dernier. Cette conférence de presse qui a été organisée en catastrophe après que les forces de l’ordre eurent pratiquement bouclé tout accès à l’hôtel Dar Diaf a été suivie avec une attention particulière par les familles des disparus. Maître Ali Yahia-Abdenour a procédé à la lecture d’une déclaration à travers laquelle les défenseurs africains des droits de l’Homme ont jugé «négative la décennie qui s’achève, porteuse de nombreux échecs et de tous les gâchis, ainsi que de menaces sérieuses qui pèsent sur le présent et l’avenir de l’Homme en Afrique». Le président de la LADDH a précisé qu’il ne suffit pas que les droits de l’Homme soient inscrits dans la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, adoptée le 28 juin 1991, à Nairobi. Encore faut-il qu’ils s’incarnent de la réalité, ce qui n’est pas le cas a-t-il ajouté.

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