Le président de la LADH agressé porte plainte

 

DROITS DE L’HOMME

Le président de la LADH dépose plainte

Par Hamid B., El Watan, 6 décembre 2001

Dans notre édition du 10 novembre, nous avions fait état d’une agression physique par deux officiers de police, ainsi qu’un agent de l’ordre sur la personne de M. Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH).

Ce dernier a été molesté alors qu’il tentait d’intervenir auprès des familles de disparus qui se regroupent chaque jeudi au centre-ville de Constantine. Alerté par une femme qui a informé M. Ghechir que les manifestantes étaient en train d’être malmenées, l’avocat s’est rendu sur les lieux pour calmer les esprits. Et c’est sur place qu’il y aura l’incident relaté auparavant. Suite à la plainte déposée le 8 novembre dernier auprès du procureur de la République, M. Ghechir a été convoqué le 4 décembre au commissariat central où il a exposé sa version des faits. «J’ai été auditionné par le chef de la police judiciaire et par le commissaire central. Je dois dire que l’entretien a été très instructif, et que les deux personnes m’ont apporté tout leur soutien, me permettant d’aller jusqu’au bout pour faire éclater la vérité et donner toute la dimension nécessaire à la notion d’Etat de droit», devait nous dire le président de la LADH. Très satisfait des entrevues qu’il a eues avec les responsables au commissariat central, M. Ghechir réaffirmera sa confiance en la justice algérienne tout en étant certain que l’incident dont il a été la victime ne reflète que la vraie image des services de l’ordre.

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DROITS DE L’HOMME

Le président de la LADH agressé

Par F. M., El Watan, 10 novembre 2001

Le président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH), l’avocat Boudjemaâ Ghechir, a fait l’objet, jeudi, d’une agression par des policiers à Constantine. «Deux officiers, j’en ai identifié un, et un agent m’ont violenté, en dépit du fait qu’ils étaient au courant de ma qualité d’avocat», nous a déclaré Boudjemâa Ghechir, homme engagé dans le combat pour les droits humains en Algérie et au Maghreb. L’incident a eu lieu au niveau de la place La Brèche qui, depuis un certain temps, contre toute attente et sans aucune explication, a été fermée au public. L’avocat a été appelé à la rescousse par les familles des disparus qui étaient déjà aux prises avec les agents des forces antiémeutes. «Des femmes avaient été traînées sur sept cents mètres et avaient été humiliées. J’ai essayé de calmer les esprits, tant des manifestants que des policiers. Chose que ces derniers n’ont pas compris et m’ont agressé», nous a encore expliqué la victime. Habituellement, et à l’image des mères d’Alger, les familles des disparus se regroupent chaque semaine au niveau du centre-ville de Constantine pour porter leurs revendications relatives au sort réservé à leurs proches ; le dossier des disparus étant toujours ouvert. Boudjemaâ Ghechir vient, au nom de la LADH, de saisir par écrit le premier responsable de la Direction générale de la sûreté nationale, Ali Tounsi, sur ces faits. Il déposera aujourd’hui plainte au niveau du tribunal de Constantine.