Depuis quelque temps, des atteintes aux libertés se multiplient

Le secrétariat national réuni sous la présidence du Premier secrétaire national ce jour le mardi 25 juillet a procédé à l’analyse de la situation politique.

A l’issue de la réunion, le secrétariat national a rendu public une déclaration.

DECLARATION

Le pays est confronté depuis quelques jours à une nouvelle recrudescence de la violence et du terrorisme qui touche plusieurs régions du pays. Le FFS condamne ces actes inqualifiables et lâches qui visent des populations livrées à elle-même. Le FFS dénonce le discours mensonger du chef de l’Etat qui prétend que la sécurité est rétablie à 90%; car si tel était le cas pourquoi alors maintenir l’état d’urgence ?

Le discours officiel conduit en fait à une grave banalisation de la mort. Le FFS a toujours refusé de s’inscrire dans une logique qui veut imposer au pays un seuil tolérable de violence et que le pouvoir, en prise avec des contradictions internes, module à sa guise selon ses intérêts de conjoncture. Le FFS considère que la politique dite de « concorde civile » contient en elle-même les germes d’une relance de la terreur et qu’une année après avoir été mise en ouvre, le pays ne connaît ni la paix, ni la sécurité. Au contraire, ses effets dévastateurs sont manifestes dans tous les secteurs de la vie sociale, engendrant une paralysie totale qui risque de provoquer des ruptures violentes, fatales pour la pays.

Privilégiant sa survie au détriment de la nation, le pouvoir, au lieu et place d’un dialogue avec les partis en vue d’une issue politique et démocratique à la crise, a préféré pactisé avec des chefs terroristes pour s’assurer la pérennité et poursuivre le bradage des richesses nationales. L’APN censée contrôler la gestion du gouvernement, continue d’applaudir une politique antisociale et antinationale. Le récent projet de loi portant privatisation des P et T illustre de l’indigence d’une « assemblée » au service exclusif du Pouvoir. Pour le FFS, la question des privatisations ne doit pas relever du dogme. Mais en l’absence d’un parlement légitime et représentatif, en mesure d’exercer un vrai contrôle sur toute action du gouvernement, « les privatisations », qui ne doivent en aucune manière concerner les secteurs stratégiques, ne sauraient profiter à l’économie nationale et à la société, mais plutôt au pouvoir et à ses clientèles qui agissent dans l’opacité la plus totale. Le FFS demeure convaincu qu’en l’absence de véritables réformes politiques qui permettront au peuple algérien d’exercer sa souveraineté à travers l’élection d’une assemblée constituante, aucune possibilité de relance économique n’est possible. L’embellie financière due à la remontée des cours du pétrole ne profitera en définitive qu’aux Barons du système et aux parrains de l’économie informelle, tandis que des entreprises continuent d’être fermées et des milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi et sans ressources pour s’assurer le minimum vital. Une situation tragique qui, parfois, les amène jusqu’à se donner la mort !

Le FFS affirme toute sa solidarité avec les travailleurs qui luttent pour préserver leurs droits légitimes et qui s’émancipent d’une centrale syndicale de l’UGTA, totalement inféodée aux sphères maffieuses du pouvoir. Ce sont ces travailleurs qui constituent la principale base du changement démocratique.

Le FFS constate que les atteintes aux libertés se multiplient dangereusement. Le pouvoir ne se soucie même plus des formes et des apparences qu’il a pourtant longtemps entretenues. Des marches pacifiques organisées par les familles de disparus, les victimes du terrorisme ou la Fondation Matoub ont été sévèrement réprimées ; des journalistes, hommes politiques ou artistes, tels que Aïnouche et Baaziz, sont victimes de la violence d’Etat que se soit sous la forme d’arrestations illégales, de condamnations ou de menaces de mort pour s’être exprimé librement . Le FFS tout en condamnant avec force ces pratiques, assure les victimes de la répression de sa solidarité agissante.

Le FFS considère que le combat pour la démocratie et les libertés est un combat de principe, qui ne doit souffrir d’aucunes concessions ni compromissions.

Ce combat historique ne peut être conjoncturel ou répondre à certains intérêts partisans ou claniques. Dans ce cadre, Le FFS ne manquera pas de rappeler l’attitude de certains acteurs et personnalités politiques qui, sous prétexte de lutte « anti-terroriste », ont cautionné, qui par le silence qui par le soutien, les dérives successives du pouvoir avec leurs lots d’interdictions, de répressions systématiques et de violations massives des droits de l’homme. Dérives qui, en définitive, ont fait, et continuent de faire le jeu des islamistes intégristes.

Ceux qui s’éveillent aujourd’hui au combat pour les libertés doivent faire la preuve de leur engagement réel et total et qui consiste, d’abord, à défendre son adversaire quand il est privé de ses droits. C’est parce que cette évidence a été ignorée que le pouvoir agit aujourd’hui en toute impunité et s’en prend de manière brutale et flagrante à tous ceux qui contredisent le discours officiel.

Le FFS reste déterminé à participer aux cotés des forces sociales à l’édification d’une alternative capable de propulser notre pays dans la démocratie et la modernité, uniques garanties pour accéder au bien être social. Il est vital pour les forces démocratiques de converger sur le terrain des luttes pour faire barrage pacifiquement à toutes les formes d’embrigadement de la société et à s’opposer dans un large front social et démocratique à la confiscation des libertés et à la privatisation des richesses du peuple algérien.

P/Le Secrétariat national

Le Premier secrétaire national

Ali KERBOUA