Ahmed Djeddaï a été l’objet d’un guet-apens avorté
FFS
Front des Forces Socialistes
Alger, le 15 avril 2002
A Son Excellence Abdelaziz Bouteflika
Monsieur le Président,
Il est de mon devoir moral et politique de vous informer que le Premier Secrétaire du Front des Forces Socialistes, le Docteur Ahmed Djeddaï, a été l’objet d’un véritable guet-apens, le samedi 13 avril 2002 à 10h15 devant son cabinet médical, sis au 11 rue Hassiba Ben Bouali.
La relation détaillée que vient de m’adresser le premier secrétaire de cet événement gravissime témoigne à la fois d’une préméditation et d’une détermination criminelles. Deux éléments essentiels suffisent pour démontrer le caractère éminemment professionnel de la préparation du drame projeté : Celle-ci a d’abord commencé, deux jours auparavant par la reconnaissance insolite des lieux, par deux individus. A la suite de quoi, ces deux individus – ou bien d’autres, à chacun sa spécialité- mirent soigneusement en place un dispositif perfide qui a bloqué toutes les issues susceptibles de donner une chance à la victime virtuelle.
Mon ami et collaborateur le Docteur Djeddaï ne doit sa vie qu’à la présence imprévue de l’un de ses voisins, un témoin gênant.
Excellence,
Je prends la liberté de vous rappeler que vous occupez, en principe, la magistrature suprême de notre pays. Vous êtes, par conséquent, tenu par les obligations juridique et politique de faire la lumière et de rendre justice dans cette affaire qui aurait débouché sur des conséquences échappant à toute maîtrise.
Pour ma part, l’intention étant réputée pour l’acte envisagé – que celui-ci soit manqué ou non – il doit de toute façon être jugé et condamné.
En tant que Président du Front des Forces Socialistes et en tant que citoyen, j’ai décidé d’entamer des poursuites judiciaires contre X, pour tentative criminelle contre le militant et dirigeant d’un parti qui, contre vent et marées, lutte et garde la foi dans une Algérie unie et libérée de toutes les violences.
Veuillez agréer, l’expression de mes sentiments respectueux.
Hocine Aït-Ahmed
Président du Front des Forces Socialistes
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FFS
Front des Forces Socialistes
Alger, le 14 avril 2002
A l’attention de M. Hocine Aït-Ahmed
Président du FFS
Monsieur le président, Cher camarade,
Je suis au regret de devoir avoir à porter à votre connaissance que le samedi 13 avril 2002 à 10h15 en arrivant à mon cabinet médical, sis au 11 rue Hassiba Ben Bouali, j’ai vécu une situation alarmante.
En effet, à mon arrivée, j’ai été surpris par le fait que la porte à deux battants de l’immeuble soit fermée, situation inhabituelle puisque l’immeuble abrite outre mon cabinet deux agences de transit ainsi que des locataires permettant un mouvement incessant de personnes.
Devant mon insistance, le battant droit de la porte fut ouverte par une personne de sexe masculin, âgé environ de 25 ans, posté derrière le battant gauche et tenant sa main droite derrière le dos alors qu’une deuxième personne, du même âge et du même sexe se trouvait sur le premier palier de l’immeuble, face à la porte.
La personne qui m’accompagnait, m’ayant précédé dans l’immeuble, les a visiblement surpris et dérangé, eux qui s’attendaient me voir seul probablement. Ce qui m’a permis d’ouvrir brutalement le deuxième battant de la porte derrière lequel se tenait le premier individu. Questionné sur leur présence insolite, celui-ci répondit être venu voir une personne travaillant dans l’agence de transit puis ils partirent précipitamment.
Renseignements pris, la personne déclinée par les deux individus affirme ne pas les avoir reçu ni les connaître.
Autre information : la présence suspecte dans l’immeuble, deux jours auparavant, de deux jeunes étrangers au quartier a été remarquée.
Cher camarade, le déroulement de cette opération présente, de mon point de vue, toutes les caractéristiques d’un guet-apens avorté. Cet événement est d’autant plus significatif qu’il a été précédé de nombreuses rumeurs colportant mon assassinat qui s’était multiplié ces derniers temps et qu’il survient dans un contexte politique marqué par l’aggravation de l’insécurité et la banalisation de la mort.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président et cher camarade, l’expression de mon profond respect.
Le Premier secrétaire
Ahmed Djeddaï
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