Détérioration de létat de santé de Benhadj
Incident dans la prison militaire de Blida
Ali Benhadj molesté devant ses enfants
Par Mohamed Zaâf, Jeune Independant, 30 janvier 2002
Ali Benhadj a été molesté en présence de ses enfants, à la fin de la visite hebdomadaire de lundi dernier, réduite à 20 minutes au lieu de 1 h 30 auparavant, a affirmé hier, son fils aîné Abdelfattah au Jeune Indépendant. La réduction de la durée de visite, une décision remise en cause par le détenu, est à lorigine de lincident, explique-t-il. Une fois les 20 minutes écoulées, « deux malabars en tenue militaire sont venus mettre brutalement fin à la visite », raconte son fils aîné Abdelfattah. « Il (Ali Benhadj) a été brutalisé sous nos yeux, et jeté à terre lorsquil tentait dopposer la faible résistance que permettait son état physique déjà alarmant », témoignait-il encore. Une scène qui, selon lui, mettait en larmes lépouse et les cinq enfants du détenu (âgés entre 11 et 19 à ans). « Nétait le sacrifice du père dAli Benhadj (tombé en martyr) vous ne revêtiriez pas aujourdhui luniforme que vous portez », lançait dans ses reproches la famille du prisonnier en direction des militaires, dans lenceinte de la prison de Blida. « Nous étions tous révoltés, en pleurs » et la mine que faisaient les militaires et gendarmes présents sur les lieux, reflétait une forte désapprobation. « Ils paraissaient affectés et ne pouvaient masquer leur fort mécontentement » la tournure des évènements. Le frère dAli Benhadj, Lahbib, avocat de formation, compte saisir le procureur général du tribunal militaire, sur ces comportements « contraires aux lois », indique encore Abdelfattah, avouant par ailleurs, que « contrairement au passé, la famille nécarte plus la possibilité de soumettre le cas Benhadj aux instances internationales ».
Les restrictions se densifient et Ali Benhadj na plus droit aux journaux hormis El Khabar et Al Chaâb (lun indépendant, lautre public mais tous deux arabophones). Une situation qui introduit une gêne jusque chez le directeur de la prison qui, selon la famille de Benhadj, avouait, bien avant ce jour, son impuissance face au cas Benhadj. Le directeur, disait navoir aucune animosité personnelle vis-à-vis de Benhadj mais il navait comme possibilité que d »exécuter les ordres den haut », rapporte la famille Benhadj. Labsence, le jour de visite, lundi dernier, du directeur de la prison, qui précédemment accompagnait personnellement Benhadj au parloir, est significative à cet égard, relève-t-elle encore. De son côté, Abdelhamid, le frère de Benhadj, à qui les visites sont interdites depuis environ un semestre, avait saisi par écrit, samedi dernier, le tribunal militaire de Blida, pour alerter le procureur général sur la dégradation alarmante de létat de santé du prisonnier et les dures contraintes quil se voyait imposer. La famille Benhadj avait également alerté dans une correspondance, le président de la République, lexhortant à mettre fin au complot qui vise à liquider physiquement le détenu de Blida, par des « méthodes inhumaines et loin dêtre courageuses » M. Z.
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Détérioration de létat de santé de Benhadj
Kebir interpelle Bouteflika
Par Aït-Chaâlal Mouloud, Le Jeune Indépendant, 30 janvier 2002
Rabah Kebir, le chef de linstance exécutive du FIS à létranger, a interpellé lundi le président Bouteflika au sujet de la détérioration alarmante de létat de santé dAli Benhadj, lex-numéro deux du parti dissous incarcéré dans la prison militaire de Blida. Dans un communiqué rendu public, Kebir affirme : « Nous demandons avec force au président de la République dassumer ses responsabilités constitutionnelles et morales pour assurer les droits du détenu Ali Benhadj. » Lancien candidat à la députation dans la ville dEl-Qala, lors des élections de décembre 1991, a fait savoir quil a saisi les organisations de droits de lhomme dont la commission de lONU, pour intervenir auprès des autorités algériennes « afin que soient garantis les droits légitimes » du prisonnier de Blida. Le 10 janvier dernier, Kebir avait, dans un long plaidoyer, appelé à la libération de tous les détenus dopinion, à leur tête Abassi Madani et Ali Benhadj ; il y préconisait des moyens permettant la résolution de la crise que connaît le pays. Il y a quelques jours, la famille de Benhadj lançait un « dernier appel » au président de la République afin dintervenir et de mettre fin aux vicissitudes du détenu de Blida, qui serait, selon elle, mourant. Elle a exhorté Bouteflika à « mettre un terme à ceux qui planifient sa mort, usant de moyens inhumains ». Dans une réponse à Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs (PT), qui lavait interpellé elle aussi sur les conditions carcérales de Benhadj, le chef dEtat révélait avoir déjà pris une initiative en faveur du détenu mais admettait que ses directives nétaient pas respectées. Néanmoins, il avait promis de récupérer à Ali Benhadj tous les droits qui lui étaient reconnus par les lois de la République. A.-C. M.