Très malade, Ali Benhadj risque de mourir en prison

Algérie : le no 2 du FIS en danger

Très malade, Ali Benhadj risque de mourir en prison

D’après Reuters et AFP, 11 mai 2001

Le numéro deux du Front islamique du salut (FIS, dissous) Ali Benhadj, en prison depuis 1991, est gravement malade et risque de mourir: c’est ce qu’ont affirmé hier deux quotidiens algériens arabophones, citant son frère Abdelhamid. Isolé dans une cellule insalubre, Benhadj souffrirait de problèmes cardiaques, d’une anémie sévère, d’un rhumatisme articulaire et parlerait difficilement. Les visites de ses proches lui sont accordées au compte-gouttes et Abdelhamid a été empêché de le voir pendant sept semaines. Depuis juin 1991, Ali Benhadj purge une peine de douze ans à la prison militaire de Blida, tandis qu’Abassi Madani, «chef historique» du FIS, condamné à la même peine au même moment, a été libéré en 1997 et se trouve en résidence surveillée à Alger. Le frère de Benhadj entend demander au président Bouteflika d’aller se rendre compte en personne de son état.

Le chef de l’Etat, qui avait parlé peu après son arrivée aux affaires, de «dix mille disparus», s’est vu contredire, hier, par son ministre de l’Intérieur. Yazid Zehrouni a en effet revu ce chiffre à la baisse devant le Parlement en affirmant que «4.880 personnes sont déclarées « disparues »» depuis 1992. Ce bilan est très en deçà des estimations des avocats et des ONG qui l’évaluent à plus de 15.000. Chaque semaine, les mères de «disparus» manifestent à Alger pour obtenir de leurs nouvelles.

Ce dossier est sans doute, pour les autorités, l’un des plus brûlants d’une «sale guerre» qui n’en finit pas. Huit policiers des forces spéciales antiterroristes ont ainsi été tués et dépouillés de leurs armes, mercredi, dans une embuscade près de Tigzirt, en Kabylie.

Enfin, une nouvelle marche a eu lieu hier dans la capitale pour dénoncer la «répression sanglante» lors des récentes émeutes dans cette région. Ils étaient de trois à cinq mille, selon des témoignages concordants, à manifester à l’appel du MCB-coordination nationale (Mouvement culturel berbère, proche du RCD de Saïd Sadi) aux cris de: «L’Algérie est en danger, tout le monde est concerné», «Pas de pardon», «Les véritables terroristes ce sont les gendarmes», «Tamazight (berbère) à l’école». De très nombreux membres des GLD (Groupes de légitime défense), venus de Kabylie, participaient à ce défilé qui s’est déroulé dans le calme.

 

 

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