Le chef du réseau Chalabi à Marseille dans l’attente d’une expulsion
Mohamed Chalabi à nouveau hospitalisé à Marseille
MARSEILLE (Reuters, 8 novembre 2001) – Le leader présumé d’un réseau islamiste, Mohamed Chalabi, qui fait l’objet d’une mesure d’expulsion vers l’Algérie, a été hospitalisé pour la seconde fois en vingt-quatre heures à Marseille.
« Il a fait un nouveau malaise dont on ne connaît pas l’origine. Auparavant, une altercation a éclaté avec des policiers de son escorte, dont l’un a été assez sérieusement touché au nez », a déclaré un porte-parole de la préfecture de région.
Mohamed Chalabi avait quitté jeudi en fin de matinée l’hôpital Nord de marseille où il avait passé la nuit pour une surdose d’insuline.
Il devait embarquer à bord d’un ferry d’une compagnie maritime algérienne devant appareiller à midi pour Alger.
La préfecture de région avait confirmé dans la matinée que Mohamed Chalabi devait être expulsé vers l’Algérie « dans les meilleurs délais ».
« Les mesures d’éloignement de Mohamed Chalabi sont en cours d’exécution. Par avion ou par bateau, cette expulsion sera effective dans des délais très rapprochés », avait déclaré un porte-parole.
Mohamed Chalabi a été condamné en 1999 à huit ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Il est soupçonné d’être le responsable du groupe islamiste armé (GIA) chargé notamment de la création de réseaux terroristes en Europe entre 1994 et 1996.
Libéré de prison il y a six mois, il a été récemment interpellé à Angers où il se cachait pour éviter une mesure d’expulsion.
Appel de la LDH
« Sa condamnation a été assortie d’une interdiction définitive du territoire français. Cette mesure a été confirmée le 31 octobre par le parquet de Paris qui a délivré à son encontre une ordonnance de réquisition exécutoire », a encore précisé la préfecture.
Pour son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre, Mohamed Chalabi n’a fait l’objet « d’aucun arrêté d’expulsion » et n’a pas, à Marseille, la possibilité d’exercer les recours légaux, ni de choisir son pays de destination.
Elle a ajouté qu’il a été condamné à mort en Algérie. « Un nouveau pas vient d’être franchi dans le déshonneur de la France avec l’enlèvement de Mohamed Chalabi, emmené de force à la PAF maritime de Marseille, porte de départ des bateaux de la mort vers l’Algérie », a écrit l’avocate dans un communiqué.
Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l’homme, a écrit pour sa part au ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, pour le mettre en garde contre les « traitements inhumains » encourus par Chalabi en Algérie.
« En procédant à l’expulsion de M. Chalabi, vous violerez sciemment, et sous votre responsabilité, l’ensemble des conventions internationales dont la France est signataire et plus simplement les règles mêmes du droit interne », écrit-il.
Michel Tubiana insiste sur le fait que le risque de « traitements inhumains et dégradants » est « avéré », notamment si le ressortissant algérien « est mis au secret » à Alger, à l’instar du précédent responsable islamiste expulsé par Paris.
Il souligne que Mohamed Chalabi est né en France et est parent d’enfants français.
Mercredi, ce dernier avait été admis à l’hôpital marseillais pour une « surdose d’insuline ». « Diabétique, Chalabi s’est administré trois doses d’insuline au lieu d’une », a-t-on confié de source policière.
Selon la préfecture, l’hôpital marseillais a transmis jeudi matin au préfet les certificats médicaux certifiant que son « état de santé » ne présentait « aucun risque de danger ».
Le 11 octobre, l’expulsion de Nacer Hamani avait déjà provoqué des remous sur le port de Marseille avant que le militant islamiste ne soit finalement expulsé par avion vers l’Algérie.
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Le chef du réseau Chalabi à Marseille
dans l’attente d’une expulsion
MARSEILLE (AP, 8 novembre 2001) — Mohamed Chalabi, chef du réseau algérien basé en France qui porte son nom, une organisation de soutien logistique proche du Groupe islamique armé (GIA), se trouvait jeudi à Marseille en vue d’une expulsion vers l’Algérie pouvant intervenir à tout moment, selon des sources concordantes.
M. Chalabi, qui avait été condamné le 22 janvier 1999 à huit ans de prison ferme et à une interdiction définitive du territoire par la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, avait été libéré il y a six mois. Depuis cette date, il se cachait à Angers où il a été interpellé par les gendarmes en début de semaine.
Mohamed Chalabi, qui devait être expulsé mercredi, a finalement été placé en observation à l’Hôpital Nord de Marseille à la suite d’un malaise. Ce terroriste chargé notamment de la création des réseaux intégristes en Europe entre 1994 et 1996, est diabétique. Selon plusieurs sources, une trop forte dose d’insuline, qu’il se serait lui-même délibérément administrée, serait à l’origine de cet ennui de santé.
Mohamed Chalabi a été conduit jeudi sur le navire »Hoggar » en vue de son expulsion à destination de l’Algérie. Le capitaine de ce bateau a dans un premier temps refusé de l’embarquer pour raisons de sécurité, mais a dû finalement s’y résoudre après en avoir reçu l’ordre des autorités.
Le chef du réseau intégriste a alors été pris d’un nouveau malaise, et a donc été conduit à nouveau à l’Hôpital Nord. Il s’est rebellé avec violence à bord d’un véhicule de police. L’un des fonctionnaires devant le conduire à l’hôpital a eu le nez cassé à cette occasion.
Selon la préfecture, une nouvelle tentative d’expulsion vers l’Algérie sera effectuée dans la journée de vendredi. Le 1er mars 2000, M. Chalabi avait déposé une requête devant la cour d’appel de Paris afin d’obtenir la suppression de la mesure d’interdiction du territoire prise à son encontre. Cette démarche n’avait pas abouti.