Et va pour les effets dannonce !
la suite dune plainte introduite par le SNAPAP
Le Bureau international du travail saisit le gouvernement algérien
Le BIT rappelle au gouvernement algérien quil est signataire de la convention n°87 sur la liberté syndicale et quil est tenu, à cet effet, de respecter ses engagements en veillant au respect des droits syndicaux
Par Lyes Malki, La Tribune, 8 avril 2002
Le Bureau international du travail (BIT) vient de donner gain de cause à la plainte déposée par le SNAPAP contre le gouvernement algérien portant sur les harcèlements antisyndicaux, lentrave à la constitution dune confédération syndicale et à lexercice des droits syndicaux dont le SNAPAP se dit victime. Dans une correspondance parvenue au syndicat samedi dernier, le comité de la liberté syndicale du BIT affirme avoir élaboré un rapport approuvé par le conseil dadministration lors de sa dernière session tenue à Genève le mois dernier. Le rapport rappelle, tout dabord, que le gouvernement algérien a ratifié la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical ainsi que la convention n°98 sur le droit dorganisation et de négociation collective de 1949. Il demande à cet effet au gouvernement «de prendre les mesures nécessaires afin de sassurer que les travailleurs membres du SNAPAP puissent constituer des fédérations de leur choix et de sy affilier». En outre, le BIT demande au gouvernement de lui faire parvenir «sans tarder» ses observations relatives aux accusations spécifiques du SNAPAP concernant «linterdiction dinstallation de section syndicale dans des centres hospitaliers, de sanctions, de suspensions, dagressions physiques, de mutations et dintimidations de syndicalistes et dirigeants syndicaux et de fermeture de bureau syndical». Par ailleurs, tout en exprimant ses vives préoccupations, la même instance internationale prie le gouvernement de lui faire parvenir également et «sans tarder» ses observations concernant les accusations du SNAPAP selon lesquelles «depuis le dépôt de la plainte devant le BIT, les autorités algériennes lui auraient refusé tout contact et se seraient désengagées de promesses faites antérieurement à ce dernier».Concernant laccusation de favoritisme des autorités à légard du syndicat UGTA, le BIT note que le gouvernement «na pas fourni dobservations spécifiques à ce sujet». Il lui rappelle à cet effet qu«en favorisant ou en défavorisant une organisation donnée par rapport aux autres, [le gouvernement] pourra influencer le choix des travailleurs en ce qui concerne lorganisation à laquelle ils entendent appartenir. En outre, un gouvernement qui, sciemment, agirait de la sorte, porterait aussi atteinte aux principes établis dans la convention n°87, selon lequel les autorités publiques doivent sabstenir de toute intervention de nature à limiter les droits consentis par cet instrument ou à en entraver lexercice légal». Lorganisation «veut croire que le gouvernement tiendra pleinement compte de ces principes à lavenir». Notons que cest la deuxième plainte que le BIT reçoit contre le gouvernement algérien après celle introduite par le syndicat des enseignants du supérieur. Le Bureau international du travail, rappelons-le, est un ancien organisme international créé en 1919. Il est chargé de poser, sur le plan international, les principes dune législation sociale satisfaisante. Il a été remplacé en 1948 par lOrganisation internationale du travail et en constitue depuis lorgane administratif.Enfin, le SNAPAP annonce quil tiendra une conférence de presse demain au sujet de la grève quil entend déclencher avec cinq autres syndicats autonomes les 14, 15 et 16 du mois en cours.