Graves accusations contre Réda Malek

 

Echourouk revient sur le dossier des disparus

Graves accusations contre Réda Malek

Par Mohamed Zaâf, Le jeune Indépendant, 24 août 2002

Le journal arabophone Echourouk a exprimé mercredi dernier de fortes présomptions sur la responsabilité de Réda Malek, dans le cas des disparitions, se basant sur une étude faisant ressortir que le nombre de disparus avait atteint son pic durant la période où il occupait justement le poste de chef de gouvernement. L’étude effectuée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) de M. Ksentini révèle que durant le passage de M. Malek à la tête du gouv
ernement, 3 257 disparitions ont été comptabilisées alors que le chiffre total des cas traitées au niveau de la commission s’élève à 4 700. Ce chiffre est contredit par d’autres organisations qui évaluent le nombre de disparus entre 15 et 20 000. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait fait état pour sa part de 10 000 disparus alors que le ministre de l’Intérieur, M. Yazid Zerhouni, avançait de son côté le chiffre de 7 000.

Le quotidien Echourrouk qui tient Réda Malek pour «le premier responsable» dans les disparitions et l’accuse d’avoir «conduit des milliers de jeunes innocents en prison et dans les camps de concentration […] pour assouvir son désir de vengeance contre un projet de société choisi par le peuple lors d’un scrutin intègre (allusion aux élections remportées par le FIS avant d’être interdit)». Une démarche qui, selon le journal, se trouve à l’origine de la haine engendrée par la politique du tout-sécuritaire
dont le peuple continue aujourd’hui à en payer le prix. Echourrouk qui rappelle la fameuse phrase de M. Malek «la peur doit changer de camp» s’interroge sur le fait que le témoignage de Réda Malek n’ait jamais été requis alors que «les chiffres que nous détenons démontrent qu’il est le premier responsable sinon l’unique» des disparitions en Algérie. Un dossier dont M. Ksentini s’est dit déterminé à boucler «quel qu’en soit le prix» avant la fin de l’année en cours, rapporte le quotidien. M. Z.