Comité de soutien à Mohamed Smain

ALGERIE : SOUTIEN A Mohamed SMAÏN

militant des droits de l’Homme à RELIZANE

Le 24 février 2002 le verdict est tombé : Mohamed SMAÏN est condamné en appel à une peine d’un an de prison ferme et au paiement de dommages et intérêts de 30 000 DA pour chacun des neuf plaignants. Il se pourvoit en cassation.

C’est un nouveau coup dur pour les militants des droits de l’Homme. À l’approche des élections législatives en Algérie prévue pour le 30 mai prochain, l’avertissement est clair : le régime ne veut pas de vagues.

Mohamed continue de subir harcèlements, répressions et condamnations de plus en plus lourdes. Son histoire est connue depuis 1998. Responsable de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme) pour l’Ouest du pays, il était accusé de diffamation pour avoir fait connaître la réalité des charniers à RELIZANE en défendant les droits des familles des disparu(e)s à obtenir une réponse correcte à la question : « que sont devenus nos enfants, où sont nos enfants « 

Pourtant, Mohamed SMAÏN est victime d’un faux procès destiné à étouffer la vérité tout en favorisant l’impunité. La réalité est celle d’un groupe paramilitaire (le GAT, groupe antiterroriste) organisé par Hadj FERGANE vers 1993 et placé sous le contrôle direct de la DRS (Direction « renseignement et sécurité » de l’armée nationale populaire) au niveau de la wilaya de RELIZANE. Le groupe est responsable d’enlèvements suivis de disparitions et d’assassinats à grandeéchelle, selon les témoignages directs des proches des victimes.

Le « crime » de Mohamed SMAÏN a été d’entreprendre des recherches au nom des familles de disparu(e)s, de découvrir des charniers, de reconnaître avec d’autres témoins la responsabilité de Hadj FERGANE avec son groupe et de les dénoncer publiquement aux algériens et à l’opinion publique internationale.

En 1998, Hadj FERGANE et six de ses compagnons sont mis en accusation par la population. Le groupe est mis aux arrêts le 27 mars 1998 puis libéré quinze jours plus tard. La réaction officielle est qu’une information judiciaire, ouverte le 11 avril 1998 sous le numéro 885/257/98, est toujours pendante devant la juridiction militaire d’ORAN.

La célérité avec laquelle Mohamed SMAÏN est poursuivi et condamné contraste avec la lenteur de l’instruction intentée à l’encontre de Hadj FERGANE et de son groupe. Il s’agit là de la preuve manifeste d’une justice aux ordres.

Un comité de soutien à Mohamed SMAÏN, qui vient de se mettre en place, salue son courage de défenseur des droits de l’Homme et se tient à ses cotés pour obtenir sa relaxe et sa réhabilitation. Le vrai procès de RELIZANE est celui des charniers, de l’établissement de leur réalité et du jugement des vrais coupables et de leurs commanditaires.

Le comité de soutien appelle associations, militants et sympathisants de la défense des droits de l’Homme à le rejoindre.

Vous pouvez contacter le comité à l’adresse suivante :
[email protected]