Les autorités algériennes refusent obstinément de traiter la question des disparu(e)s
Collectif
des
familles
de
disparu(e)s
COMMUNIQUE
LES AUTORITES ALGERIENNES REFUSENT OBSTINEMENT DE TRAITER LA QUESTION DES DISPARU(E)S
Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie et SOS-Disparus sont révoltés par lattitude des autorités algériennes qui traitent avec indifférence et négligence la question des disparus sans jamais entendre les revendications de leurs proches.
Alors que les autorités algériennes ont lobligation denquêter et de révéler le sort de leurs citoyens disparus, celles-ci sont toujours incapables de fournir des informations cohérentes sur le sujet, et tentent de fermer ce dossier avant même de lavoir ouvert.
La déclaration du 10 Mars 2002 à la radio algérienne de Monsieur Ahmed Ouyahia, Ministre de la Justice, en est une preuve supplémentaire. Celui-ci indiquait en effet quil y aurait entre 3200 et 3300 disparus, parmi lesquels 600 terroristes :
Cette déclaration contredit les précédentes informations rendues publiques. A lAssemblée Nationale, le 10 mai 2001, le Ministre de lIntérieur faisait état de 4880 disparus recensés à la date du 30 mars 2001.
En tout état de cause, cette marge derreur (entre 3200 et 3300 disparus) indique clairement que les disparus sont considérés par les autorités algériennes davantage comme des chiffres, des statistiques, plutôt que comme des personnes humaines des victimes dont on a violé les droits les plus élémentaires.
Par ailleurs, Monsieur Ksentini, Président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de lHomme (CNCPPDH), qui daprès ses récentes déclarations, a reçu 4670 dossiers de lObservatoire national des droits de lHomme (ONDH) remplacée par la CNCPPDH, déclarait le 26 Avril 2002, à la télévision algérienne, quun projet dindemnisation des familles de disparus était à létude.
Certes, des indemnisations représenteraient sans doute une réponse aux problèmes matériels urgents des familles, mais ne résoudraient en aucun cas le problème des disparitions forcées en Algérie. Car cela ne se résume pas à un problème économique.
En effet, les familles des disparus ont le droit de connaître le sort de leurs disparus et lendroit où ils se trouvent, et les lois internationales font obligation aux autorités algériennes de leur répondre. Sans quoi les indemnisations ne représenteraient quune humiliation de plus à toutes celles que les autorités algériennes ont déjà infligées aux familles de leurs concitoyens disparus.
Paris, Alger, le 3 mai 2002
P/ Le Collectif des familles de disparu(e)s
Nassera Dutour