Mostaghanem: arrestation arbitraire suivie de disparition
LIGUE ALGERIENNE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE LHOMME
Relizane le 06 Décembre 2002
Monsieur le Ministre de la justice
Il est impérieux pour la mémoire collective de ne pas omettre le sort fait aux centaines de personnes emportées par la furie. Comme si un malheur ne suffisait pas et comme sils voulaient étancher une soif de sang et de larme certains services de la sécurité militaire poussés par un instinct sauvage continuent volontairement de ramer à contre courant d e la conscience publique.
Le 13 novembre 2002 à 16h 30 un groupe de 07 individus armés et en civiles se sont présentés au domicile de M BOUDAHRI Abdelkader demeurant cité CIA Bt 20 B 232 Mostaganem. Ces derniers qui ont refusé de décliner leurs identités, ont interpellé les deux fils BOUDAHRI. Mohamed et Kamel qui ont été menottés et brutalisés en présence de leurs mère (le père est en voyage à létranger) avant dêtre emmenés à bord de deux véhicules banalisés une Ford de couleur grise et une Peugeot 205 de couleur blanche pour une destination inconnue.
A 21h Mohamed a été ramené chez lui dans une situation déplorable. Après avoir subi un interrogatoire humiliant. A genoux et les mains sur la tête durant plusieurs heures.
Quant à Kamel un universitaire en 4ème année a été toujours gardé a vue.
De retour à la maison Mohamed dun air hébété, raconte à sa mère son événement fâcheux.
« Dés que je suis monté en voiture, ils mont mis un sac sur la tête en me demandant de baisser la tête et de ne pas bouger. Nous avons roulé presque une dizaine de minutes. Arrivée à destination ils mont fait descendre de voiture et mont ôté la cagoule. Jai reconnu les lieux. Il sagit de la caserne du secteur militaire ».
Le lendemain à deux heures du matin les mêmes éléments se sont présentés de nouveau au domicile de BOUDAHRI pour annoncer à la maman de Kamel que son fils sest enfui, et quils ont tiré sur lui mais il a réussi à séchapper.
La maman désemparée et dans le dénuement depuis lenlèvement de sa progéniture. Criant sa douleur en présence des ravisseurs de son enfant. Le responsable du groupe à défaut dargument pour convaincre, il na trouvé que le recours aux menaces à la mère de Kamel « tais toi et je te jure que si nous arrivons à larrêter (Kamel) je vais le tuer ».
De retour de voyage le père de la victime sest rendu au siège du secteur militaire pour senquérir sur le sort de son enfant. Reçu par le responsable de la garnison qui prétendit, que le jeune Kamel sest enfui et il a précisé par ailleurs que daprès les informations recueillies il se trouve que la victime en compagnie de deux autres recherchés, ont rejoint le maquis aux environs de la wilaya de Relizane.
Il est difficile pour les parents de la victime de leur faire croire que leur enfant a pu commettre une telle fuite que pour rejoindre le maquis.
On est persuadé que le scénario des pièces les plus sombres se met en place. Alors que le pays est en proie a une ébullition permanente pouvant déboucher sur de graves débordements dus le plus souvent à des dépassements déjà dénoncés et sans observer aucune réserve, face à la désapprobation quasi unanime de lopinion publique nationale et internationale
Monsieur le Ministre
Devant le poids croisant de larbitraire, je madresse a votre haute autorité pour interpeller votre esprit de justice et de vous demander de bien vouloir user de votre influence sur les services incriminés pour les contraindre à reconsidérer leurs positions sur les arrestations arbitraires et aberrantes et se conformer au respect des Lois de la république
Veuillez croire Monsieur le Ministre lexpression de mon profond respect.
Le Président du Bureau
M. SMAÏN
Copie à :
M le Président de la République
M le Président de la LADDH
M le Président de la CNCPPDH