Algérie: Chronologie d’une tragédie cachée ( 11 janvier 1992 – 11 janvier 2002 )

 L’Algérie 10 ans après le putsch     Les droits humains: Un bilan désastreux 

Chronologie d’une tragédie cachée

( 11 janvier 1992 – 11 janvier 2002 )

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette chronologie, loin d’être exhaustive, a été rédigée sur la base d’informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des témoignages de citoyens et de faits vécus par l’auteur. Elle retrace jour après jour la tragique guerre imposée à la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de blessés, de souffrances et de destructions. Notre intention n’est pas de dresser une indécente comptabilité macabre mais de simplement montrer à l’opinion publique qu’une véritable guerre se déroule en Algérie, guerre que les factieux auraient voulu – par une politique de désinformation et de manipulation – mener à huis-clos et cacher au monde.

1992 1993 1994 1995 1996 1997
(jan-juin)
1997
(juil-déc)
1998
(jan-juin)
1998
(juil-déc)
1999
(jan-juin)
1999
(juil-déc)
2000
(jan-juin)
2000
(juil-déc)
2001
(jan-juin)
2001
(juil-déc)
2002

1997

(juillet – décembre)

 

Mercredi 2 juillet 1997 : quatre personnes d’une même famille sont tuées et six filles kidnappées à Larbaâ (Blida) par un groupe d’une trentaine d’hommes selon El Watan.

Un vieux couple de Sidi Moussa (Blida) est tué par un groupe armé. Leur fille est kidnappée.

Mardi 3 juillet 1997 : Dix huit citoyens sont assassinés à Ouzra, village proche de Médéa par un groupe armé non identifié.

Vendredi 4 juillet 1997 : un couple de vieux cultivateurs est tué au douar Sidi Henni près de Mascara par un groupe armé non identifié. Cet acte criminel a entraîné un exode massif des habitants du douar vers la périphérie de la ville de Mascara.

Samedi 5 juillet 1997 : une voiture de supporters de l’équipe de football de l’USMA qui venait de remporter la coupe d’Algérie est interceptée à un barrage formé de faux policiers à Frais Vallon (Bab El Oued): trois jeunes citoyens sont tués (Charif Khaled, Bousebha Redouane et Mechik Toufik).

Une bombe est déposée au cimetière de Ouzra, près de Médéa, lors de la cérémonie de recueillement à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance : trois citoyens sont tués et plusieurs autres sont blessés.

Dimanche 6 juillet 1997 : Vingt sept personnes sont tuées par un groupe armé non identifié à Aïn Boucif (Médéa).

La presse privée annonce la mort de huit citoyens qualifiés de « terroristes » à Médéa.

Lundi 7 juillet 1997 : Ouverture du procès de Abdelkader Hachani, ingénieur et homme politique, après cinq années et demi de détention préventive et onze grèves de la faim. Il avait publié le 18 janvier 1992, au lendemain du coup d’Etat, un communiqué appelant les militaires à respecter le choix populaire exprimé à travers le suffrage universel. Le jour de son procès, il est violemment agressé dans sa cellule par deux civils alors qu’il venait de sortir du coma et d’une grève de la faim de vingt et un jours. Au tribunal et avant l’audience, il est agressé par les mêmes civils et est resté durant deux heures allongé à plat ventre, poignets ligotés derrière le dos. Il dénoncera au cours du procès les souffrances du peuple algérien sous la dictature militaire. « Personne n’a échappé à la répression du régime, dira-t-il. Des trotskistes aux islamistes, tout le monde a dormi dans les geôles froides des prisons parce que le régime ne tolère pas une idée contraire ou une opposition politique. » Il sera finalement condamné à cinq années de prison et trois années de privation de ses droits civiques. Le procureur général avait requis dix années de prison.

Un citoyen de 34 ans, Yacoub Nacer, marchand à la sauvette de pain au marché de Bachdjarah (Alger) est froidement exécuté par un policier pour avoir refusé de lui donner gratuitement une baguette de pain. (Témoignage du père).

Mardi 8 juillet 1997 : Libération de Abdelkader Hachani du bagne de Serkadji.

Explosion d’une voiture piégée devant un immeuble abritant des familles de policiers et le commissariat à Mascara. L’immeuble a pu être évacué à temps. Pas de victimes mais les dégâts matériels sont considérables.

Découverte de six cadavres dans la forêt à la périphérie de Mascara.

Alerte à la bombe sur la voie ferrée Alger-Boufarik. Importante perturbation du trafic ferroviaire.

Découverte de 9 cadavres à Frais Vallon (Bab El Oued)

Trois jeunes bergers tués près de Bougara (Blida) par un groupe armé.

Le Docteur Messaoud Ouziala, chirurgien, spécialiste de la greffe rénale est kidnappé par la police politique à sa sortie de l’hôpital Mustapha. Ex-maire élu en juin 1991 de la ville de Aïn Taya, il fut déporté en janvier 1992 au camp de concentration de Aïn M’guel où il séjourna jusqu’à décembre 1995. Le commissariat de police de Aïn Taya refuse d’enregistrer une plainte de ses parents sur son enlèvement.

Mercredi 9 juillet 1997 : Explosion d’une bombe au cinéma le Musset de Belouizdad (Alger) : Un mort et trente six blessés dont deux dans un état critique selon la presse. Sept morts selon des sources hospitalières.

Huit citoyens sont tués à Hattatba (Tipaza) par un groupe armé non identifié.

Jeudi 10 juillet 1997 : Une caserne de gendarmerie est attaquée par des maquisards à Guelma : huit gendarmes tués.

Vendredi 11 juillet 1997 : Quatorze personnes tuées au douar Balili (Bou Ismaïl-Tipaza) par un groupe armé non identifié.

Samedi 12 juillet 1997 : explosion d’une bombe devant un immeuble de fonctionnaires à Hameur El Aïn (Tipaza). Pas de victimes mais les dégâts matériels sont importants.

Sept personnes tuées et onze autres blessées lors de l’attaque d’un car à Dellys (Boumerdés) par un groupe armé.

Trente trois citoyens tués par un groupe armé non identifié au douar Fetha près de Ksar Boukhari (Médéa). Des femmes auraient été enlevées par les assaillants.

Sept citoyens tués au douar Aziz (Ksar Boukhari)

Quatre citoyens tués au douar Degua (Médéa) par un groupe armé.

Dimanche 13 juillet 1997 : Violents accrochages entre militaires et maquisards à Hattatba (Tipaza). Pas d’informations officielles sur les pertes en vies humaines.

Lundi 14 juillet 1997 : Explosion d’une bombe au marché de Baraki (Alger) : 31 morts et 92 blessés.

Un groupe armé déguisé en maquisards islamistes se présente au village de Tafraout (Ain Boucif. Médéa) pour réclamer de la nourriture. Après avoir été bien reçus et nourris, ils se retournent contre les villageois et en tuent douze.

Le général Abbés Ghéziel, commandant de la gendarmerie nationale est remplacé par Tayeb Derradji.

Un militant de l’ANR (alliance nationale républicaine de Rédha Malek) et ex-candidat aux législatives est tué à Baghlia (Boumerdés)

Trois miliciens sont tués à Hattatba (Tipaza).

Mardi 15 juillet 1997 : Le parquet du tribunal militaire de Blida annonce dans un communiqué laconique la libération conditionnelle du Cheikh Abassi Madani, président du FIS.

L’Instance exécutive du FIS à l’étranger dénonce les « mains perfides et criminelles » qui perpètrent des massacres et des attentats contre les populations acquises au mouvement islamique et s’interroge sur cette recrudescence de la violence à un moment où une lueur d’espoir de solution à la crise apparaît à travers la libération de Hachani et Abassi.

Procès au tribunal d’exception de Tizi Ouzou de Maître Mesli Rachid, avocat et militant des droits de l’homme (kidnappé le 31 juillet 1996 à Rouiba par la police politique sous le regard de son fils en bas âge et torturé au centre de Châteauneuf). Il sera condamné à trois années de prison ferme.

Embuscade meurtrière à Dréan (Tarf) : 10 militaires tués.

Mercredi 16 juillet 1997 : affolement et désarroi dans la presse éradicatrice à la suite de la « libération » de Abassi Madani.

El Watan :  » L’élargissement de Abassi a été accueilli comme une douche froide par les forces démocratiques algériennes (…) La liberté accordée au numéro un de l’ex-FIS suscite des inquiétudes légitimes ».

Ettahadi (Ex parti communiste algérien) :  » La libération de Abassi est tombée comme un couperet sur la tête de millions d’Algériennes et d’Algériens patriotes ».

RCD :  » La libération de Abassi Madani est une terrible faute politique qui consiste à vouloir ruser contre un fléau idéologique au lieu de lui opposer le projet patriotique et démocratique pour lequel se battent courageusement et quotidiennement les citoyens ».

Djazairouna « s’indigne fortement de la libération des criminels responsables des drames que subissent les familles quotidiennement. »

RAFD (groupuscule de femmes éradicatrices) : « dénonce une décision qui s’apparente à une trahison envers les aspirations de millions de jeunes, de femmes et de travailleurs qui continuent de croire et de bâtir le rêve d’une Algérie démocratique et moderne ».

Jeudi 17 juillet 1997 : Abassi Madani accorde de nombreuses interviews à la presse internationale (MBC, France 2, Radio BBC) où il souhaite l’arrêt de la violence et de l’injustice qui règne dans le pays. Il déclare être libre de ses mouvements et que cette liberté, il la doit à Dieu seul. Au sujet des auteurs des attentats crapuleux contre les populations innocentes, il répondra : « je vous invite à lire intelligemment la fable de La Fontaine. L’agneau peut-il dévorer le loup ? »

Accueil chaleureux de Abassi par des centaines de citoyens de Belouizdad près de la Mosquée Salah-Eddine Ayyoubi.

Explosion d’une bombe à Ouled Yaïch (Blida): un mort et un blessé.

Vendredi 18 juillet 1997 : Publication d’un arrêté du « ministre » de l’Intérieur interdisant à Abassi Madani de s’exprimer devant la presse et de participer à des réunions publiques.

Abassi Madani est arrêté par la police politique et transféré dans les locaux de la sécurité militaire à Hydra. Il sera libéré dans la soirée.

Samedi 19 juillet 1997 : Le quotidien privé El Watan annonce la mort de 60 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » et de deux miliciens dans un accrochage à Hattatba (Tipaza).

Dans une interview au quotidien londonien arabophone Eshark El awsset, Aït Ahmed déclare avoir des informations sûres sur la mort de près de 500 officiers et soldats depuis les « élections » législatives du 5 juin 97, sur l’attaque de plusieurs casernes et sur la désertion de plusieurs dizaines de militaires.

Dans une interview au quotidien français de droite, Le Figaro, Mahfoud Nahnah, affolé par la libération de Abassi Madani, déclare :

– que la libération de Hachani et de Abassi va entraîner un éclatement du FIS

– qu’il n’est pas favorable à une réhabilitation du FIS.

– qu’il approuvait l’annulation des élections législatives du 26 décembre 1991 : « si le processus n’avait pas été interrompu, l’Algérie aurait connu le même sort que l’Afghanistan ou le Burundi., l’Etat algérien se serait effondré ».

– que la création des milices armées par le gouvernement était une nécessité.

Explosion de deux bombes dans deux cafés de Tlemcen : deux morts et 20 blessés.

Massacre de 10 citoyens au village Dhira près de Sour El Ghozlane (Bouira) par un groupe armé non identifié.

Ouverture au tribunal d’exception de Tizi Ouzou du procès de Mr Saïdani Amar, procureur général adjoint auprès de la Cour de Blida, arrêté en septembre 1996, pour avoir exercé dignement son métier et refusé de condamner des citoyens sur de faux aveux arrachés sous la torture. Le procureur requiert une peine de vingt ans de prison. Il sera acquitté par la courageuse présidente du tribunal car selon ses avocats, son dossier était vide.

Dimanche 20 juillet 1997 : La famille de Ali Benhadj, homme politique condamné à 12 ans de prison et mis au secret absolu depuis trois ans, adresse une énième lettre au général Zeroual, lui demandant de lui permettre de rendre visite à son parent.

Lundi 21 juillet 1997 : Passant outre les intimidations du pouvoir militaire et l’arrêté du « ministre » de l’Intérieur lui interdisant toute déclaration, Abassi Madani déclare dans une interview au quotidien londonien Eshark El Awsset « qu’il ne doit sa libération qu’à Dieu et à lui seul et que l’Algérie est en situation de guerre ».

De Beyrouth, Ahmed Ben Bella demande au général Zeroual de libérer tous les prisonniers politiques.

Le quotidien L’Authentique annonce triomphalement la mort de 90 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » à Hattatba (Tipaza). Des citoyens de la même région, cités par l’agence Associated Press (AP) déclarent n’avoir rien remarqué d’anormal.

Explosion d’une bombe télécommandée au passage de miliciens à Makouda (Tizi Ouzou) : quatre morts et six blessés.

Massacre de 21 citoyens au douar M’ghita, à Chréa (Blida) par un groupe armé non identifié.

Huit citoyens sont tués au douar Benachour (Blida) par un groupe armé non identifié.

Cinq membres présumés d’un groupe armé tués à Ouled Ali, près de Khemis El Khechna (Boumerdés) lors d’une opération militaire.

Explosion d’une bombe à Makouda (Tizi Ouzou) : 4 morts.

Mardi 22 juillet 1997 : Actes de sabotages sur plusieurs châteaux d’eau de Tlemcen (Sidi M’djahed, Bouhlou) privant la population d’eau durant 24 heures.

Le Docteur Messaoud Ouziala, kidnappé le 8 juillet dernier est libéré par la police politique après 15 jours de séquestration et de mise au secret. Il aurait été torturé lors de sa séquestration arbitraire.

Jeudi 24 juillet 1997 : la presse éradicatrice revient sur les accrochages de Hattatba (Tipaza). Elle parle de plus de cent morts et de trois cent redditions.

El Khabar et Liberté annoncent la mort d’un certain Antar Zouabri, chef du « GIA ».

Explosion d’une bombe dans un café du quartier El Medress à Tlemcen : pas de victimes.

Plus de trente citoyens des douars de Sidi Ghiat et Oued Bouhradoun (Hadjout – Tipaza) dont des enfants et des femmes sont assassinés par un groupe armé non identifié.

Vendredi 25 juillet 1997 : Le conseil des ministres tchèque s’oppose à la vente de 100 chars de type T72 au pouvoir militaire d’Alger en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire.

Samedi 26 juillet 1997 : El Watan parle de 135 à 400 morts lors des accrochages de Hattatba (Tipaza). La désinformation bat son plein.

Treize citoyens du douar de Sidi Salem près de Omaria (Médéa) sont sauvagement assassinés par un groupe armé non identifié.

Dimanche 27 juillet 1997 : un militant du RCD, Dr Benyahia, psychiatre de profession est tué dans son cabinet médical à Constantine.

La presse privée rapporte de nombreux ratissages dans la région de Tipaza, de Aïn Defla et en Kabylie.

Trente six citoyens sont sauvagement assassinés dans le quartier Si Zerrouk à l’entrée sud de la ville de Larbaâ (Blida), situé à moins de cent mètres d’une caserne militaire et d’une brigade de gendarmerie selon la presse. Le courant électrique avait été coupé dès l’après-midi de dimanche. Le groupe armé aurait utilisé des bombes pour dynamiter les maisons.

Vingt deux citoyens sont tués à Omaria (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Lundi 28 juillet 1997 : explosion d’une bombe à Sidi Moussa (Blida) : trois citoyens blessés.

Explosion d’une bombe à Maassouma (Blida) : trois citoyens sont tués.

Mardi 29 juillet 1997 : Explosion d’une bombe place Emir Abdelkader à Sidi Bel Abbés : un mort et onze blessés.

Explosion d’une bombe près de Larbaâ (Blida) sur la route de Chréa : deux morts.

Massacre de 39 citoyens dont des femmes et des enfants au douar Matmata (Aïn Defla) par un groupe armé non identifié.

Mercredi 30 juillet 1997 :Explosion d’une bombe près d’un bar (l’Universal) situé au boulevard Bougara à El Biar (Alger) : huit morts et près de trente blessés.

Embuscade meurtrière au quartier La Glacière (Hussein-Dey) contre une patrouille de police : deux morts et deux blessés graves.

Massacre de 38 citoyens au village de Sidi Madani (Blida) par un groupe armé non identifié.

Massacre de 22 citoyens à Larbaâ (Blida) par un groupe armé non identifié.

Jeudi 31 juillet 1997 : Un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères échappe à un attentat près de son domicile à Bouzaréah (Alger).

Un citoyen, sexagénaire est découvert tué à la basse Casbah d’Alger.

Vendredi 1er août 1997 : Sabotage de plusieurs stations de pompage d’eau à Djelfa. Perturbation de la distribution d’eau dans cette ville et ses environs.

Samedi 2 août 1997 : Explosion d’une bombe au passage d’un train à Mouzaïa (Blida) : plusieurs blessés et dégâts matériels importants.

Quatre policiers sont tués dans une embuscade à Bab El oued (Alger)

Assassinat d’un commerçant, Bourghiba Méziane au col de Tirourda (Tizi Ouzou) par un groupe armé selon El Watan.

Dimanche 3 août 1997 : Violente explosion dans la ville de Djelfa. Le lieu exact n’a pu être précisé.

Massacre de 19 jeunes citoyens à Amroussa (Blida) par un groupe armé. Il s’avérera que ces citoyens étaient des islamistes ayant appartenu au FIS.

Un groupe armé non identifié mitraille un autocar à Hammam Mélouane (Blida) : huit passagers sont tués et 15 autres blessés.

Vingt cinq citoyens sont massacrés par un étrange groupe armé dans les villages de Mzaourou et Oued El Had (Aïn Defla). En effet ces criminels, déguisés en islamistes avaient le crâne, les sourcils et la moustache rasés selon de nombreux témoins rescapés de la tuerie. Ils arboraient des bandeaux portant l’inscription : »El Ghadhidoun aâla Allah » (les fâchés contre Dieu) et se comportaient comme des drogués.

Une bombe explose devant le local de la milice de Aïn Hamra (Bordj Menaiel) : 4 miliciens tués.

Cinq villageois de Aïn Hamra (Bordj Menaiel) sont massacrés par les miliciens conduits par leur chef G. Rabah, en représailles à un attentat dont ils ont fait l’objet, dans la matinée. Non contents de ce forfait criminel, ils incendient six habitations et détruisent onze autres. Ces citoyens massacrés avaient des enfants qui avaient pris le maquis.

Lundi 4 août 1997 : importante opération de ratissage dans les montagnes de Larbaâ (Blida). Des hélicoptères participent aux bombardements. De nombreux incendies de forêts sont signalés par les habitants de la région.

Mardi 5 août 1997 : De nombreux témoins fuyant la région de Tablat (Médéa) rapportent des informations alarmantes selon lesquelles un étrange groupe armé de plus de quarante personnes rôde depuis une semaine dans la région, repérant les villages et les habitudes des citoyens. Les témoins sont catégoriques, ces éléments sont totalement étrangers à la région et n’appartiennent pas aux groupes islamiques. Il n’est pas étonnant que dans quelques jours, la presse éradicatrice (qui s’est spécialisée dans ce type d’informations) rapporte des massacres dans la région.

La capitale est secouée durant la nuit par deux explosions. Il s’agirait de bombardements des montagnes de Larbaâ par l’armée.

Huit citoyens sont massacrés au douar Ouled Yahia (Tiaret) par un groupe armé non identifié.

Sept membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à la ferme Germain, près de Blida.

Mercredi 6 août 1997 : la capitale est secouée durant la nuit par deux explosions. Aucune information n’a filtré sur leur origine.

Une famille de 9 personnes est assassinée par un groupe armé à la cité Benomar près de Larbaâ (Blida).

Quatre jeunes citoyens sont égorgés près de Tiaret.

Deux adolescents sont retrouvés égorgés à Bab Taza près de Nédroma (Tlemcen).

Jeudi 7 août 1997 : vingt et une personnes sont massacrées au village Zeboudja (Médéa).

Deux citoyens sont arrêtés et égorgés par un groupe armé à un barrage dressé à Ouettem, sur la route Bousaâda-Biskra.

Samedi 9 août 1997 : Le quotidien privé l’Authentique annonce la mort de dix sept citoyens algériens qualifiés de « terroristes » à Larbaâ (Blida)

Une bombe explose dans un café de Djelfa : 12 morts et plus de 50 blessés.

Dimanche 10 août 1997 : explosion d’une bombe au passage d’un train à Blida : plusieurs passagers blessés.

Quatre citoyens sont tués lors d’un barrage dressé par un groupe armé non identifié près de Tlemcen.

Un minibus est mitraillé par un groupe armé non identifié à Baghlia (Boumerdés) : trois occupants sont tués et plusieurs autres blessés.

Dans une interview à la chaîne de télévision arabophone MBC de Londres, l’ancien premier ministre Abdelhamid Brahimi désigne le pouvoir militaire algérien comme commanditaire des massacres ignobles contre les villageois et des explosions de voitures piégées dans les quartiers populaires des grandes villes algériennes. Il met au défi ce même pouvoir d’accepter la création d’une commission d’enquête internationale sur ces crimes crapuleux.

Lundi 11 août 1997 : La Fédération Internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dépose son rapport à la 49e session de la sous-commission des experts indépendants (organe subsidiaire de la commission des droits de l’homme de l’ONU) sur les atteintes graves de ces droits en Algérie. Vives critiques de ce rapport et de la FIDH par « l’ambassadeur » algérien auprès de l’ONU à Genève, le sieur Dembri.

Mardi 12 août 1997: massacre de 29 citoyens au douar Hraouat à Ain Defla par un groupe armé non identifié.

Des informations concordantes signalent que Abassi Madani, est pratiquement en résidence surveillée au domicile de ses parents à Belouizdad.

Mercredi 13 août 1997 : L’AFP rapporte un nouveau massacre au douar Ouled Djillali, près de Douéra (Alger) perpétré par un groupe armé non identifié contre des familles ayant fui les massacres de Jijel et de Médéa. Bilan : quinze morts dont des femmes et des enfants.

Jeudi 14 août 1997 : Sept personnes sont tuées dans la localité de Bouferdjoun (M’sila) par un groupe armé non identifié.

Deux techniciens de Sonatrach tués à Mascara.

Samedi 16 août 1997 : neuf personnes sont tuées lors d’un barrage dressé par des hommes armés sur la route Mascara-Oran.

De nombreux convois militaires se dirigent vers la région de Sidi Moussa (Alger) où un important ratissage serait en préparation. De nombreuses explosions ont lieu à la périphérie de la ville.

Dimanche 17 août 1997 : Explosion d’une bombe près du tribunal d’Oran : trois blessés et dégâts matériels importants.

Quatre membres présumés d’un groupe armé tués dans la localité de Tachta (Ain Defla) lors d’une opération militaire.

Lundi 18 août 1997 : L’UGTA appelle à des marches contre le « terrorisme » pour le 20 août 1997.

La télévision reprend ses spots publicitaires vantant le mérite des miliciens.

Un groupe armé fait irruption au domicile de Zaamiche Chaabane (dont deux de ses enfants auraient rejoint les maquis) situé à la ferme Sidi Zouhi (Hadjout. Tipaza) et égorge quatre personnes dont deux enfants.

Mardi 19 août 1997 : Dans un discours radiotélévisé le général Zéroual dénonce les « traîtres, criminels et autres mercenaires » et annonce la fin prochaine du « terrorisme ».

Vingt citoyens sont massacrés à Faïd El Batma (Djelfa) par un groupe armé non identifié.

Mercredi 20 août 1997 : Des centaines d’employés et de travailleurs sont libérés de leur travail pour participer aux marches « spontanées » contre le « terrorisme » à travers le territoire national sur injonction du pouvoir militaire et sous couvert de l’UGTA. Echec de la marche d’Alger où moins de 200 personnes ont répondu à l’appel. Les citoyens ont fini par comprendre malgré la désinformation et le conditionnement que tout cela n’était que manipulations.

Un milicien est tué par des maquisards islamiques à Ouled Taffer (Jijel).

Cinq cadavres de citoyens sont retrouvés mutilés à l’entrée de Tiaret.

Plus de soixante citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés au douar Souhane près de Tablat (Médéa) selon des informations recueillies auprès de survivants blessés par balles et hospitalisés à l’hôpital Zmirli d’El Harrach. Les témoins racontent qu’un groupe étrange rodait dans la région depuis près d’un mois et visitait plusieurs douars de la région de Tablat. Ils se faisaient passer pour des maquisards et demandaient argent et aliments aux villageois. Ces témoins sont formels : ces éléments étaient étrangers à la région, portaient d’étranges déguisements et n’appartenaient pas aux maquis islamiques.

Ali Tankhi, technicien réalisateur de cinéma est tué près de son domicile à Baïnem (Alger)

Trois manifestants contre le « terrorisme » sont interceptés lors de leur retour sur la route Blida-Médéa par des « terroristes » et tués.

Jeudi 21 août 1997 : la presse privée rapporte que 13 citoyens qualifiés de « terroristes » auraient été tués dans les régions de Blida et de Tipaza.

Une bombe explose dans un bar de Bab El Oued (Alger) : 5 blessés.

Dix citoyens sont massacrés à Aïn Mabed (Djelfa) par un groupe armé non identifié.

Vendredi 22 août 1997 : une bombe explose dans un marché à bestiaux de la ville de Médéa : 2 morts et plus de 10 blessés.

Samedi 23 août 1997 : explosion de deux bombes au passage d’un train de voyageurs à El Affroun (Blida) : huit morts et plus de trente blessés.

Le collectif d’avocats de Ali Benhadj, homme politique condamné à 12 ans de prison et gardé au secret depuis plus de deux ans, s’inquiète, dans un communiqué diffusé à la presse, du sort de son mandant et dénonce l’Etat de non droit qui se permet de garder arbitrairement au secret un citoyen le privant des visites de ses avocats et de sa famille.

24 citoyens de la commune de Béthia (Ain Defla) sont massacrés par un groupe armé non identifié. Cette commune est connue pour ses sympathies avec le mouvement islamique.

Dimanche 24 août 1997 : Neuf citoyens sont tués à Hraoua (Sidi Moussa, Alger) par un groupe armé non identifié.

Une famille de neuf personnes est massacrée par un groupe armé non identifié à Aïn Defla.

La presse privée rapporte que 10 citoyens qualifiés de « terroristes » ont été tués à Blida et Médéa.

6 citoyens sont tués à un barrage dressé par un groupe armé à l’entrée de Médéa.

29 citoyens sont massacrés au douar Ouamri (Médéa) par un groupe armé non identifié.

10 citoyens sont massacrés au douar El Euchba près de Tlemcen.

Un quotidien londonien arabophone, Escharq El Awssat, parle de contacts secrets entre le pouvoir et le FIS.

Lundi 25 août 1997 : Explosion d’une bombe près d’un arrêt de bus à El Biar (Alger). Le nombre de victimes n’a pu être précisé.

Explosion d’une bombe dans un marché d’El Biar (Alger) : 12 morts et plus de 50 blessés selon des sources hospitalières.

Découverte de 7 cadavres de citoyens qui avaient étés enlevés dans la matinée à Frais Vallon (Bab El Oued. Alger).

Le Département d’Etat américain demande à ses ressortissants de ne pas se rendre en Algérie en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.

Six personnes d’une même famille sont massacrées à Zahara (Tlemcen) par un groupe armé non identifié.

Douze citoyens du village de Mechra Sfa (Tiaret) enlevés par des hommes armés.

Mardi 26 août 1997 : L’AFP rapporte le massacre de 64 citoyens dont une trentaine de femmes au douar Beni Ali près de Chréa (Blida) par un groupe armé.

Une bombe explose près d’un café à Beni Messous (Alger) : pas de victimes.

Explosion d’une bombe à Khemis Miliana (Ain Defla) : un berger tué et un autre blessé.

Explosion d’une bombe au village d’ El Omaria (Médéa) : deux citoyens sont tués et une dizaine d’autres blessés.

Quatre jeunes bergers sont découverts égorgés au douar Hamidia (Cherchell).

Six citoyens sont arrêtés et tués à un barrage dressé par un groupe armé sur la route Mascara-Oran.

Mercredi 27 août 1997 : une famille composée de 9 personnes est massacrée à Hachem (Mascara) par un groupe armé non identifié.

La presse privée rapporte la mort de 16 citoyens dans les régions de Tiaret et Saïda, suite à l’incursion dans leurs villages de groupes armés non identifiés.

Jeudi 28 août 1997 : explosion d’une bombe près de la Mosquée Kéchaoua, dans la basse Casbah d’Alger : 15 citoyens trouvent la mort et plus d’une trentaine sont blessés selon un décompte hospitalier.

Au même moment une bombe est désamorcée au marché Meissonnier en plein centre d’Alger.

Explosion d’une bombe au bar Le Panorama, au centre d’Oran : 11 morts et plus de vingt blessés.

Effroyable massacre au quartier Erraïs situé de Sidi Moussa (Alger). Des hommes puissamment armés débarquent à 23 heures 45 d’un convoi de camions à quelques centaines de mètres d’un campement militaire et procèdent à une boucherie. Plus de trois cent citoyens sont tués et deux cent autres blessés. L’un des témoins rescapé de la tuerie racontera à l’hôpital Mustapha qu’avant d’être blessé par l’un des hommes armés, il arrivera à lui asséner un coup de poing au visage et lui arracher sa fausse barbe. L’armée n’interviendra qu’à 6 heures du matin, soit deux heures après la fin du carnage. Les groupes armés portaient pour certains des cagoules et d’autres de fausses barbes. Ils étaient munis de kalachnikovs sur lesquelles étaient fixées des torches électriques, de poignards de « commandos » et de haches.

Cinq cadavres de citoyens découverts à Frais Vallon (Bab El Oued).

Massacre de plus de trente personnes au village de Maâlba près de Djelfa par un groupe armé.

Vendredi 29 août 1997 : Six bergers sont découverts égorgés à la sortie de la ville de Tiaret.

Trois bombes explosent à quelques minutes d’intervalle dans le quartier d’El Guelaa à Tlemcen : deux citoyens sont tués et plusieurs autres blessés.

La ville de Berrouaghia (Médéa) est privée de gaz suite au sabotage de la conduite principale à l’explosif.

Sabotage de la cimenterie de la ville de Chlef par des explosifs.

Un citoyen tué par des hommes armés à Zedine (Ain Defla).

Samedi 30 août 1997 : Le secrétaire général de l’ONU dénonce les massacres de civils en Algérie, déclarant qu’il ne s’agissait plus d’une affaire intérieure et appelant à la tolérance et au dialogue.

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Abassi Madani se déclare prêt à participer de manière efficace à l’arrêt de l’effusion de sang et appelle à un dialogue sérieux.

L’instance exécutive du FIS à l’étranger dénonce les massacres contre des innocents commis par une poignée de criminels assoiffés de sang au sein du pouvoir militaire, déclarant se tenir aux côtés du peuple martyrisé et promet de donner les noms des commanditaires de ces crimes crapuleux dans les prochains jours.

Anouar Haddam, président de la délégation parlementaire du FIS à l’étranger appelle à la constitution d’une commission d’enquête internationale sur les massacres perpétrés contre la population.

Une panique générale s’empare des citoyens des quartiers populaires de Bourouba (Hussein Dey) et de Baraki suite à des coups de feu et à des rumeurs d’arrivée des hordes criminelles déguisées en islamistes. Des hommes, femmes et enfants sortent dans la rue en criant et en s’enfuyant vers la capitale. Des militaires procèdent à des tirs de sommation pour tenter de les faire rentrer chez eux.

Le « gouvernement » algérien proteste énergiquement contre les déclarations du secrétaire général de l’ONU qu’il considère comme une immixtion dans les affaires intérieures de l’Etat et demande des « explications » au secrétariat général de l’ONU.

Trois femmes dont une technicienne de la télévision, Zoubida Berkane, sont découvertes mortes dans la forêt de Bouchaoui (Alger) après avoir été kidnappées.

Dimanche 31 août 1997 : 19 citoyens, membres de deux familles sont massacrées à Bologhine, en pleine capitale, par des hommes armés non identifiés.

14 citoyens sont tués près de Khemis Miliana (Ain Defla) dans un barrage dressé par des hommes armés non identifiés.

32 citoyens sont massacrés dans la région de Tissemsilt.

La presse privée rapporte la mort de 15 citoyens qualifiés de « terroristes » à Mahelma (Alger).

Des informations sur de violents bombardements des monts de Chréa (Blida) sont rapportées par de nombreux témoins. Des incendies de forêts sont provoqués dans la région par ces bombardements.

Lundi 1er septembre 1997 : Mr Abassi Madani est mis en résidence surveillée au domicile de ses parents à Belouizdad suite à la lettre adressée au secrétaire général de l’ONU. Il est menacé par le « ministère » de l’intérieur d’être remis en prison en cas de nouvelle intervention publique ou médiatique. Satisfaction des milieux éradicateurs.

Mouvement de panique au sein des quartiers populaires de Zghara sur les hauteurs d’Alger-ouest et de Bains Romains où les citoyens fuient leurs domiciles de crainte d’être assassinés par les groupes criminels armés pour se réfugier dans des mosquées.

Mardi 2 septembre 1997 : L’instance exécutive du FIS à l’étranger dénonce la mesure arbitraire prise à l’encontre de Abassi Madani et annonce l’envoi d’une délégation à l’ONU afin de l’informer des réalités de la situation algérienne.

Les militants de la « famille révolutionnaire » (Organisation des Moudjahidines, des enfants des Moudjahidines et des Martyrs de la guerre de libération) tiennent un meeting à la salle Ibn Khaldoun d’Alger pour fustiger l’attitude de Abassi Madani (envoi d’une lettre au SG de l’ONU) et de Koffi Annan et pour soutenir le pouvoir militaire dans sa politique de « normalisation ».

Vingt deux citoyens dont dix enfants sont massacrés au village Ouled Larbi près de Médéa par un groupe armé non identifié.

Mercredi 3 septembre 1997 : A son tour Mr Aït Ahmed du FFS adresse une lettre au secrétaire général de l’ONU lui demandant de mettre en œuvre les voies et moyens pour trouver une solution à la tragédie algérienne.

La presse privée annonce la mort de 62 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » à Sidi Bel Abbés et Blida.

Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille de police à Baïnem (Alger) : trois policiers sont blessés.

Quatre citoyens, gardes forestiers sont tués dans la forêt de Baïnem. Il s’agit de messieurs Nuissi Madjid, Guergua Moussa, Laïch Boudjemaâ et Sif El Hadj.

Onze citoyens sont tués par un groupe armé à Hounet près de Saïda.

Le quotidien français Libération fait état de négociations avancées entre le FIS et le pouvoir militaire en vue d’un cessez-le-feu.

Jeudi 4 septembre 1997 : Explosion d’une bombe dans une rue commerçante de Bouzaréah (Alger) : quatre citoyens sont tués et une dizaine de blessés selon les sources hospitalières.

Le Département d’Etat américain soutient les efforts personnels du secrétaire général de l’ONU en vue d’une solution pacifique à la crise algérienne.

Rabah Kebir fait état de contacts entre l’AIS et le pouvoir militaire dans une interview à la chaîne de télévision londonienne arabophone MBC.

Vendredi 5 septembre 1997 : Le quotidien français Le Monde fait état de profondes dissensions entre les différents clans de la junte algérienne quant au dialogue avec l’AIS.

Massacre de plus de 70 citoyens du quartier populaire de Sidi Youcef à Beni Messous (Alger) par un groupe armé venu à bord de camions. De nombreux enfants et femmes sont effroyablement mutilés avant d’être assassinés.

Quatre citoyens, militants du PRA (parti du renouveau algérien) et candidats aux « élections » municipales sont tués à Hounet dans la wilaya de Saïda. Il s’agit de messieurs Malek Ali, Mahi Abdelkader, Affane Djelloul et Benaouda Bekhti.

Vent de panique dans la ville de Aïn Benian (Alger) où des citoyens en entendant des coups de feu, fuient leurs domiciles par crainte d’être massacrés. La psychose s’installe dans plusieurs quartiers populaires de la capitale et de sa banlieue.

Explosion d’une bombe dans un bus à Bouarfa (Blida) : 5 citoyens sont tués.

Samedi 6 septembre 1997 : Six citoyens sont tués au village de Sidi M’barek près de Saïda par un groupe armé non identifié.

Quatre cadavres mutilés et poignets ligotés sont jetés sur la route nationale de Médéa.

Deux citoyens tués à Ain Benian (Alger).

Dans un communiqué publié à Bonn, le ministre allemand des affaires étrangères appelle à la réconciliation entre algériens et dénonce les horribles massacres perpétrés contre les innocents.

Dans une interview au quotidien Le Monde, le directeur exécutif d’Human Rights Watch américain se félicite de la courageuse position du secrétaire général de l’ONU et s’interroge sur le refus du pouvoir militaire d’Alger d’autoriser une enquête sur les massacres des populations.

Le délégué exécutif communal (maire non élu) de la commune de Boualem (wilaya d’El Bayadh) est kidnappé par trois hommes armés. Il est à signalé que ce délégué est candidat aux « élections » communales d’octobre 1997 sur la liste du parti présidentiel du RND.

Alors que les citoyens assassinés à Beni Messous sont enterrés en toute hâte sans le moindre respect aux morts, la télévision nationale n’en souffle pas un mot et préfère s’attarder sur les funérailles de la princesse Diana.

Dimanche 7 septembre 1997 : Scènes de panique dans plusieurs quartiers d’Alger (Beni Messous, Bachdjarah, Eucalyptus, Baïnem, Bouzaréah) et de sa périphérie (Staouéli, Bab Ezzouar, Draria, Chéraga) où des dizaines de familles fuient leurs habitations pour rejoindre le centre de la capitale suite à des rumeurs d’irruption éminente des groupes criminels armés.

Le pouvoir militaire interdit la marche du FFS contre la violence politique prévue pour le 11 septembre 1997 sans donner d’explications.

Explosion d’une bombe à Baghlia (Boumerdés) : un mort.

Trois fellahs tués et leur compagnon enlevé à Sidi Moussa (Alger) par des hommes armés portant des tenues militaires.

Lundi 8 septembre 1997 : Le représentant du FIS au Danemark en appelle à la conscience internationale pour sauver le peuple algérien de cette politique d’extermination menée par certains clans du pouvoir militaire.

Mardi 9 septembre 1997 : la presse privée rapporte la mort de 70 à 120 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » dans les montagnes de Chréa (Blida). Des témoins rapportent effectivement que les monts de Chréa ont été le théâtre d’un important ratissage militaire durant près de 15 jours. Des hélicoptères auraient bombardé plusieurs zones, provoquant de nombreux incendies.

Neuf personnes appartenant à une même famille massacrées à Larbaâ (Blida) par un groupe armé.

L’instance exécutive du FIS à l’étranger lance un appel au peuple algérien à la résistance et à l’autodéfense face aux hordes criminelles lâchées par le clan du pouvoir militaire partisan de la solution finale.

Le ministre des affaires étrangères du Danemark déclare que la situation en Algérie est très grave et charge son ambassadeur en Algérie d’une mission d’évaluation exacte de la situation.

Dans une interview à une radio périphérique française (BEUR FM), Me Abdenour Ali Yahia confirme que des négociations ont bien eu lieu entre le pouvoir militaire et le FIS.

Création à Copenhague d’une association de défense des victimes du terrorisme d’Etat algérien pour dénoncer les crimes commis par les putschistes contre le peuple algérien.

Mercredi 10 septembre 1997 : Explosion d’une bombe à Sidi Rais (Alger) : deux morts.

Jeudi 11 septembre 1997 : six citoyens du village de Sidi Larbi (Tlemcen) massacrés par un groupe armé non identifié.

Explosion d’une bombe au passage d’un train à El Affroun (Blida) : Un mort et plusieurs blessés.

Vendredi 12 septembre 1997 : un violent accrochage a lieu entre des maquisards et une patrouille militaire près de la mosquée de Cherarba (Alger) qui durera près de 24 heures. L’armée utilisera des hélicoptères et des lance-roquettes pour venir à bout des maquisards. La mosquée a été en grande partie détruite par les tirs de roquettes. Des agences d’information avancent les chiffres de 8 à 11 morts.

Abdeldjalil Bourouis, imam et militant d’Enahda est froidement abattu par un homme armé cagoulé, en pleine prière du Vendredi dans une mosquée de Constantine.

Six jeunes citoyens tués par un groupe armé dans la localité de Mazar (Tlemcen).

Explosion d’une bombe à Bouinan (Blida) : un mort et trois blessés.

Samedi 13 septembre 1997 : Explosion de deux bombes dans la cité administrative de Djelfa. On dénombre plusieurs blessés.

Un policier est tué à Bir Mourad Rais (Alger).

Lundi 15 septembre 1997 : la presse privée rapporte le massacre de 22 citoyens dans les régions de Beni Slimane (Médéa) et de Saïda durant le week-end.

Explosion d’une bombe dans le quartier Ktiten de Médéa : plusieurs blessés.

Deux cent familles de « disparus » manifestent devant l’hôtel Aurassi d’Alger où se tient un « colloque » sur la violence « terroriste » sous l’égide de l’ONDH (observatoire national des droits de l’homme). Elles réclament des informations sur le sort de leurs enfants enlevés par les services de sécurité et disparus depuis. Elles seront sévèrement réprimées par ces mêmes services pour atteinte à l’ordre public. Cette courageuse initiative est le début d’un long combat pour la vérité sur le sort de plus de 6000 « disparus » enlevés par les services de sécurité.

Mardi 16 septembre 1997 : plusieurs centaines de citoyens musulmans manifestent devant la représentation de l’ONU à Londres à l’appel du Comité de Solidarité avec le Peuple Algérien (CSPA) pour réclamer la constitution d’une commission d’enquête internationale sur les crimes odieux et barbares perpétrés contre le peuple algérien.

Alger est secouée durant l’après-midi par de nombreuses explosions. Il s’agirait de bombardements dans la région de Sidi Moussa (Alger).

Mercredi 17 septembre 1997 : Trois citoyens sont retrouvés égorgés à Djelfa.

Violent accrochage à Bouira entre des maquisards islamiques et les militaires.

Jeudi 18 septembre 1997 : Dans une interview au quotidien français Le Figaro, Rachid Boudjedra, membre du PAGS (parti communiste algérien) réfugié à Paris déclare que seule la solution militaire contre les islamistes est à même de ramener la paix en Algérie. !!!

Le HCR (Haut Comité aux Réfugiés) lance un appel aux gouvernements occidentaux pour assouplir les procédures d’asile politique pour les réfugiés algériens et d’éviter les expulsions des déboutés du droit d’asile en regard de la situation des droits de l’homme en Algérie.

Sept membres présumés d’un groupe armé tués dans la région de Lakhdaria (Bouira) lors d’une opération militaire.

Vendredi 19 septembre 1997 : Trois citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés à la sortie de la ville de Tlemcen.

Sept citoyens, membres d’une même famille sont massacrés au village Ibouyène (Maghnia) par un groupe armé non identifié.

Quatre membres présumés d’un groupe armé tués à Oued Ouchayeh (Alger) lors d’une opération militaire.

Samedi 20 septembre 1997 : violent accrochage entre des hommes armés et des militaires dans les rues de Bab El Oued (Alger). Aucune information sur les pertes de part et d’autre.

Plus de cinquante citoyens sont massacrés à Beni Slimane, près de Tablat (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Dimanche 21 septembre 1997 : La presse privée rapporte la mort de 21 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » dans les régions d’Alger, Bouira, Tizi Ouzou et Lakhdaria.

Dans une émission télévisée, le « chef du gouvernement » Ahmed Ouyahia déclare que le dossier du FIS est clos et que le terrorisme n’est que résiduel.

Lundi 22 septembre 1997 : Effroyable massacre au quartier Bentalha, dans la banlieue est d’Alger. Durant toute la nuit, des dizaines d’assaillants s’acharnent de manière méthodique sur les habitants sans défense. Les militaires se postent à l’entrée du quartier sans intervenir. 85 citoyens sont tués selon la version officielle et plus de 253 selon des sources hospitalières et plus de 120 blessés. Scènes d’horreur dans ce quartier décimé par cet odieux massacre. L’hôpital Selim Zmirli d’El Harrach est submergé de morts et de blessés. Voir dossier

Une bombe explose au centre de Tlemcen : quatre citoyens sont blessés.

Une bombe explose dans un magasin à Telagh (Sidi Bel Abbés) : un mort. Dans cette même ville les cadavres de deux femmes sont découverts. Il s’agit d’épouses de maquisards.

Amnesty International dénonce les massacres contre les civils innocents et regrette que le pouvoir militaire refuse l’envoi d’une commission d’enquête internationale.

Mardi 23 septembre 1997 : explosion d’une bombe dans un café de Réghaia (Alger) : trois morts et six blessés.

Cinq gendarmes sont tués dans une embuscade à Baraki (Alger).

L’instance Exécutive du FIS à l’étranger dénonce avec vigueur et fermeté le massacre de Bentalha qui vise encore une fois un quartier connu pour ses sympathies avec le FIS.

Huit citoyens sont interceptés et tués à un barrage dressé par des hommes armés habillés en policiers à Aïn Benian (Alger)

L’armée islamique du salut (AIS) décrète une trêve unilatérale à compter du 1er octobre et ce, suite à de longues négociations secrètes avec la sécurité militaire. La télévision officielle et la presse gouvernementale et privée s’empressent de reproduire – fait inhabituel et étrange – le communiqué de l’AIS dans son intégralité.

Le parti écologique allemand dévoile, dans une conférence de presse un accord secret entre le gouvernement allemand et le pouvoir militaire d’Alger concernant la vente d’armes.

Huit jeunes filles en hidjab sont kidnappées dans le quartier de Maquaria (ex-Leveilley; Alger), quartier connu pour ses sympathies islamiques.

Mercredi 24 septembre 1997 : Pour la première fois depuis le début de la guerre, la tragédie algérienne est évoquée à la tribune de l’assemblée de l’ONU par le ministre allemand des affaires étrangères, Klaus Kinkel qui dénonce le silence de la communauté internationale devant les massacres de populations.

Les ministres américain et français des affaires étrangères se concertent en marge des travaux de l’assemblée des Nations Unies à New York en vue d’une éventuelle initiative commune concernant le drame algérien.

De nombreux hommes politiques français (Léotard, De Charrette, François Hollande) appellent à une internationalisation du drame algérien.

Le pouvoir militaire refuse de délivrer des visas aux journalistes de la chaîne privée française TF1 pour couvrir les dramatiques évènements. Il est à rappeler que cette même chaîne avait participé largement à la propagande du pouvoir militaire en diffusant amplement des témoignages de miliciens en 1995 et 96.

Jeudi 25 septembre 1997 : Explosion d’une bombe devant un immeuble de fonctionnaires à Ouled Yaïch (Blida) : trois morts et plusieurs blessés.

Une famille de huit personnes est massacrée par un groupe armé non identifié à la ferme Bouninou près de Hameur El Aïn (Tipaza).

Six personnes sont retrouvées égorgées à Sidi Bel Abbés. .

L’organisation américaine Human Right Watch réclame la désignation d’une commission internationale d’enquête sur les massacres en Algérie.

Vendredi 26 septembre 1997 : sept personnes sont tuées à El Affroun par un groupe armé non identifié.

Un tract odieux signé du sinistre GIA revendique les massacres en Algérie et menace l’ONU, les USA et la France de représailles. Il termine son texte par des termes indécents : « du sang, du sang, des destructions, des destructions. » Ce tract est amplement médiatisé en Algérie et en France.

Un autre tract signé d’un autre groupe armé (Djamaates de la 2e région militaire) dénonce les massacres d’innocents. Il est passé sous silence par les médias nationaux et français. La manipulation continue !

Plus d’une vingtaine de citoyens sont massacrés au village de Aïn El Hadj près de Djelfa par un groupe armé non identifié.

Samedi 27 septembre 1997 : Alger est secouée à la mi-journée par une dizaine d’explosions. Il s’agirait de bombardements par l’armée de la région de Sidi Moussa (Oued Allel).

L’Instance exécutive du FIS à l’étranger appelle à son tour à une trêve pour « démasquer les criminels» et exige du pouvoir militaire :
– la libération de tous les détenus politiques.
– une amnistie des combattants de la résistance islamique.
– L’indemnisation de toutes les victimes.
– une levée de l’état d’urgence.
– une conférence nationale de réconciliation.

Douze personnes dont onze femmes auraient été assassinées sur la route de Shamda près de Sfisef (Sidi Bel Abbés) à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés.

Dimanche 28 septembre 1997 : L’armée utilise des blindés, de l’artillerie lourde et des hélicoptères pour bombarder le village de Ouled Allel, situé dans la région de Sidi Moussa (Alger). Selon de nombreux témoins, le village aurait été totalement rasé. Des explosions étaient entendues d’Alger depuis samedi. Un important incendie de forêt est provoqué par les bombardements. Les villes de Baraki et de Sidi Moussa sont couvertes par la fumée des incendies. Très vaste médiatisation de cette opération qui apparaît aux yeux de nombreux observateurs comme douteuse.

La presse privée passe sous silence la déclaration de l’instance exécutive du FIS.

La famille Ferhah de Tabaïnet (Chebli) constituée de 47 membres, dont quatre fils auraient rejoint le maquis selon les témoignages recueillis, est massacrée par un groupe armé. Femmes, enfants et vieillards sont décimés à coups de haches et de poignards. Les cinq sœurs des maquisards sont enlevées.

Un chantier des travaux publics de la société Cosider situé à Bouzaréah (Alger) et plus précisément au quartier dit Puits des zouaves, est investi par un groupe armé. Dix ouvriers sont tués.

Huit personnes sont tuées au quartier Sidi El Kebir (Bouzaréah) sur les hauteurs d’Alger par un groupe armé non identifié.

Lundi 29 septembre 1997 : un groupe armé investit en plein jour le quartier de Sidi Youcef à Beni Messous (Alger) et tue quatre personnes d’une même famille dont l’un des fils est un maquisard.

Six personnes d’une même famille sont massacrées au village Rabahia près de Saïda.

Trois citoyens sont tués par un groupe armé non identifié près de Tlemcen.

Quatre journalistes étrangers dont un de l’AFP sont expulsés pour avoir couvert les massacres de Bentalha et divulgué le nombre exact de victimes.

Lionel Jospin, dans une interview à TF1 dénonce « l’opposition fanatique et violente et la violence du pouvoir qui utilise la force de l’Etat. »

Mardi 30 septembre 1997 : Le haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme, Marie Robinson déclare après son entrevue avec le « ministre » algérien des Affaires Etrangères, être très préoccupée de la détérioration des Droits de l’Homme en Algérie. Elle précise que les Droits de l’Homme n’ont pas de frontières et que ce qui se passe en Algérie ne peut être considéré comme une affaire intérieure. Ces propos entraînent de vives protestations de la part du pouvoir militaire à travers son « ambassadeur » auprès de l’ONU qui crie à l’ingérence.

L’organisation Médecins du Monde lance un appel au secrétaire général de l’ONU pour qu’il prenne une initiative afin de protéger les populations civiles en Algérie. Une vaste campagne dans ce sens est entreprise dans les principaux journaux occidentaux par cette organisation.

Mercredi 1er octobre 1997 : entrée en vigueur de la trêve unilatérale décrétée par l’Armée Islamique du Salut.

La presse du pouvoir se déchaîne contre le premier ministre français pour avoir mis sur le même pied d’égalité les groupes armés islamistes et les terroristes de l’Etat.

Le général Zeroual choisit le jour-même de l’entrée en vigueur de la trêve unilatérale de l’AIS, pour déclarer en conseil des « ministres » que le dossier du FIS était depuis longtemps clos et pour démentir tout contact avec les responsables de ce parti.

Trois policiers tués à Oran.

Quatre membres d’une même famille sont tués par un groupe armé non identifié à Saïda.

Sept cadavres mutilés sont découverts dans un puits à Tiaret.

Jeudi 2 octobre 1997 : Quatorze personnes sont massacrées au village de Kharouba près d’Oran.

Trente sept personnes sont massacrées au village de Melaha (Blida)

Trente deux citoyens sont assassinés au village de Ouled Sidi Aïssa (Médéa)

Treize membres d’une même famille dont des femmes et des enfants sont massacrés à Seghouane (Médéa)

Vendredi 3 octobre 1997 : 22 cadavres sont retrouvés sur le pont de Khemis Miliana (Ain Defla), mutilés et criblés de balles.

Plusieurs quartiers de Blida sont attaqués au lance-roquettes artisanal (Habhab) à partir des montagnes de Chréa, entraînant une panique indescriptible dans la ville. Plus de dix morts sont à déplorer et près de 80 blessés.

Samedi 4 octobre 1997 :La presse privée rapporte la mort de 100 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » dans la région de Tiaret, suite à un ratissage de l’armée.

Le pouvoir militaire « convoque » l’ambassadeur d’Italie à Alger pour lui demander des « explications » sur la déclaration du ministre italien des affaires étrangères sur le drame algérien où il proposait une médiation entre les parties en conflit.

Dimanche 5 octobre 1997 : Quatre miliciens sont tués suite à l’explosion d’une mine à Bouinan (Blida).

Un car de transport d’écoliers est mitraillé à Bouinan (Blida) : 16 écoliers et le chauffeur du bus sont tués.

Une dizaine de cadavres de citoyens mutilés sont retrouvés dans la commune de Maamoura (Saïda). Il est à noter que cette région avait été le théâtre d’une vaste opération de ratissage de l’armée durant la semaine écoulée.

Un sit-in est organisé par des jeunes du RAJ (rassemblement algérien de la jeunesse) et des députés du FFS devant la chambre d’enregistrement de l’APN pour commémorer le 9e anniversaire de la tragédie du 5 octobre 1988. La police charge et procède à de nombreuses arrestations. Le matériel d’un journaliste de la chaîne de télévision française F2 est confisqué.

Dixième jour de la vaste opération militaire contre le village de Ouled Allel (Alger). L’aviation, les blindés et l’artillerie lourde sont mis à contribution pour raser le village où se seraient retranchés un « groupuscule terroriste » selon la phraséologie officielle. La presse nationale est invitée à suivre cette opération hautement médiatisée.

Lundi 6 octobre 1997 : massacre de 15 personnes dans la commune de Zoubiria (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Explosion d’une bombe au passage d’un train à Drezzine (Tlemcen) : 3 morts et 10 blessés.

Ahmed Zaoui, membre du conseil consultatif du FIS et réfugié politique à Bruxelles déclare ne plus reconnaître l’autorité de l’Instance exécutive du FIS à l’étranger, instance à laquelle il reproche son empressement à approuver la trêve unilatérale de l’AIS sans consultation de la direction politique. Il annonce la création d’un Conseil de coordination du FIS à l’étranger.

Mercredi 8 octobre 1997 : Noureddine Naït, militant de Hamas et candidat aux « élections » communales est tué dans son magasin à Constantine (Cité Ziada) par un groupe armé.

Découverte d’un charnier à Ouled Allel, près de Sidi Moussa.

Jeudi 9 octobre 1997 : Mme Mary Robinson, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme réitère son appel à la communauté internationale pour s’engager à mettre un terme aux massacres en Algérie. Elle réaffirme que les droits de l’homme n’ont pas de frontières.

Neuf personnes appartenant à une même famille, massacrée à Souagui, près de Tablat (Médéa) par des hommes armés.

Vendredi 10 octobre 1997 : explosion de deux bombes dans deux mosquées de Bouzaréah (Alger) en pleine prière du vendredi : 7 morts et plus de 30 blessés.

La Ligue Islamique de la Daawa et du Djihad, groupe d’opposition armé opérant dans la région de Médéa, annonce une trêve des actions militaires à compter de ce jour et exige la libération de Abassi et de Ali Benhadj.

Explosion d’une bombe au cimetière de Houaoura (Sidi Moussa) : un mort et quatre blessés.

Samedi 11 octobre 1997 : Le tribunal d’exception d’Alger condamne à mort par contumace 11 citoyens algériens pour « subversion » et « constitution de groupes armés ».

Quatorze personnes appartenant aux familles Boutazalt et Kerdacha demeurant à Haouch Souidani Boudjemaâ (Boufarik) sont massacrées par un groupe armé non identifié.

Dimanche 12 octobre 1997 : Le quotidien Sunday Independent de Johannesburg révèle la signature d’un contrat d’achat d’équipements militaires par le pouvoir militaire d’Alger auprès du fabriquant d’armes sud-africain Denel. Des hélicoptères de combat de haute technologie Rooivalk, des véhicules télécommandés de type Seeker, des avions sans pilote font partie de cet arsenal qui servira à tuer des algériens.

Une marche est organisée à travers la Suisse par le « Comité pour la paix en Algérie » pour dénoncer les massacres de populations.

Neuf automobilistes sont tués à un barrage dressé par des hommes armés en tenue militaire sur la route Seghouane-Medjbeur (Médéa).

Quarante trois voyageurs sont tués à un barrage dressé par des hommes armés au village de Sidi Daoud près de Sig (Oran).

Un magistrat du tribunal de Annaba est tué à Chétaïbi par l’explosion d’une bombe au passage de son véhicule.

Trois citoyens dont deux enfants sont tués au village Fidjel (Saïda) par des hommes armés non identifiés.

Lundi 13 octobre 1997 : L’Instance exécutive du FIS à l’étranger appelle les algériens à boycotter les « élections » communales du 23 octobre organisées par le pouvoir militaire.

L’organisation mondiale contre la torture lance un appel à la commission des droits de l’homme de l’ONU pour la convocation d’une session extraordinaire afin d’étudier la situation dramatique des droits de l’homme en Algérie.

Mme Simone Veil, ex-ministre et présidente du comité national français de l’intégration appelle à une conférence internationale sur l’Algérie.

L’Institut International des Etudes Stratégiques de Londres estime dans son rapport annuel que les dépenses militaires du pouvoir algérien représentent 17% des dépenses publiques soit 4% du PIB. Il précise que les dépenses pour l’année 1996 se sont élevées à 1,4 milliards de dollars et à 1,9 milliards de dollars pour 1997.

Mardi 14 octobre 1997 : Quatre organisations internationales (Human Rights Watch, Amnesty International, Fédération internationale des droits de l’homme et Reporters sans frontières) appellent à la création d’une commission internationale d’enquête sur les massacres de populations en Algérie et demande à leur tour à la commission des droits de l’homme de l’ONU de convoquer une session extraordinaire pour examiner la situation en Algérie.

Explosion d’une bombe au passage d’un train à Khemis Miliana (Ain Defla) : deux morts et plusieurs blessés. Les dégâts matériels sont importants.

Mercredi 15 octobre 1997 : la presse éradicatrice s’en prend aux quatre organisations internationales qui réclament une commission d’enquête internationale sur les massacres. Elle crie à l’ingérence !

L' »ambassadeur » du pouvoir militaire auprès de l’ONU juge inopportune une éventuelle visite en Algérie du Haut Commissaire des droits de l’homme, Mary Robinson et considère que la situation en Algérie « sort du cadre de ses prérogatives ».

Le Front Islamique du Djihad Armé (FIDA), groupe armé d’opposition, annonce à son tour une trêve à l’appel de l’AIS et de l’instance exécutive du FIS.

Quatre lauréats du prix Nobel de la paix (Dalaï Lama, Desmond Tutu, Oscar Arias et José Ramos Horta) lancent un appel pour la paix en Algérie et dénoncent les ignobles massacres contre les civils.

Jeudi 16 octobre 1997 : un candidat du RND aux « élections » communales et son frère, tués par l’explosion d’une bombe dans leur domicile de Ouled Allel (Sidi Moussa).

Vendredi 17 octobre 1997 : une bombe qui devait exploser au moment de la prière est désamorcée in extremis à la mosquée de Bologhine (Alger).

Samedi 18 octobre 1997 : la presse privée rapporte la mort de 19 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » à Oran et Guemmar durant la semaine écoulée.

Explosion d’une bombe dans un centre commercial de Ben Aknoun (Alger) : un mort et trois blessés.

Explosion d’une bombe dans une cafétéria d’El Biar : deux blessés.

Onze personnes appartenant à deux familles sont massacrées par un groupe armé à Saïda.

Le secrétaire d’Etat américain ordonne une révision de la politique américaine vis à vis de l’Algérie et charge personnellement le sous-secrétaire d’Etat, Thomas Pickring, d’étudier le dossier.

Explosion d’une bombe à Robiaï, près de Berrouaghia : 5 morts et plusieurs blessés.

Un candidat de Hamas aux « élections » communales est tué à Constantine par des hommes armés.

Dimanche 19 octobre 1997 : Deux miliciens sont tués à jijel.

Une importante opération de ratissage est entamée par l’armée dans la forêt de Baïnem, dans la banlieue ouest d’Alger. Des bulldozers sont utilisés pour abattre les arbres. Cinq membres présumés d’un groupe armé tués lors de cette opération.

Cinq femmes sont tuées par un groupe armé au village Laâlam près de Béjaïa.

L’Instance exécutive du FIS à l’étranger prend acte de l’éveil des consciences et des prises de position occidentales devant le massacre des populations en Algérie.

Lundi 20 octobre 1997 : Une violente explosion secoue le centre d’Alger entraînant un vent de panique dans la population. L’origine n’a pu être déterminée.

Explosion d’une bombe près du local du PRA (Parti du Renouveau Algérien) à Oran : un blessé.

Plusieurs familles de « disparus » manifestent devant la Grande Poste d’Alger, brandissant des photos de leurs enfants kidnappés par les services de sécurité et les miliciens. Elles sont sévèrement réprimées par la police qui disperse les manifestantes à coup de matraques sous les caméras des médias étrangers. De nombreuses arrestations seront opérées.

La presse privée rapporte la mort de 17 citoyens algériens qualifiés de « terroristes », à Médéa.

Un candidat de Hamas aux « élections » communales et trois autres membres du parti tués à El Oued par des hommes armés.

Treize miliciens tués lors d’une embuscade tendue par un groupe armé à Chlef.

Mardi 21 octobre 1997 : Dans une interview au quotidien français Le Monde, un dirigeant du FIS qui préfère garder l’anonymat déclare que seule une solution négociée pourra mettre un terme au drame algérien et que malheureusement à l’état actuel, les militaires bloquent toute initiative. Les observateurs semblent reconnaître Hachani comme auteur de cette interview.

Jeudi 23 octobre 1997 : la mascarade électorale des APC et des APW est marquée par une abstention massive (60%), une fraude généralisée et la main mise des miliciens du RND sur les bureaux de vote, usant de leurs armes pour imposer leur loi. Des « élections » dignes des républiques bannières.

– Dans la commune d’El Karimia (Chlef), la voiture du candidat de Hamas est mitraillée par un milicien du RND.

– A Baba Hassan (Alger) des miliciens et candidats du RND utilisent leurs kalachnikovs pour intimider des militants du FFS qui protestaient contre les fraudes patentes dans cette commune.

– Toujours à Baba Hassan, un milicien candidat « indépendant », utilise son arme pour expulser des militants d’autres partis du bureau de dépouillement.

– Dans la commune d’Aomar (Bouira), deux candidats indépendants sont blessés par balles par des miliciens.

– A Hameur El Aïn (Tipaza) un milicien blesse à coups de crosse un militant du FFS, lui ouvrant l’arcade sourcilière.

– Tahar Sellami, milicien de Boufarik en 1995, est candidat du RND et tête de liste à la wilaya de Blida.

– Hamed Bensaâda « député » de Hamas qui voulait suivre le déroulement du « scrutin » à Guerguour (daïra de Ouled Alleug) est tabassé à coups de crosse par des militaires.

– Djillali Djelatou, « député » de Hamas est tabassé par des miliciens à Beni Tamou (Blida) alors qu’il surveillait le scrutin dans la région.

– Deux candidats de Hamas sont arrêtés à Souahlia (Ghazaouet).

– A Cherchell des miliciens du RND menacent de leurs armes à feu des manifestants du FLN.

– Dans un centre de Chenoua (Tipaza), ce sont des miliciens qui activent dans les bureaux de vote.

– une bombe est désamorcée dans le quartier de Bab Essebt de Blida.

– Deux candidats du parti des travailleurs sont tués par des miliciens à Tlemcen et à El Kadiria (Bouira).

Explosion d’une bombe dans la localité de Ghrira (Tébessa) : 5 morts et une dizaine de blessés.

Samedi 25 octobre 1997 : Six membres d’une même famille du douar Tadmat, près de Saïda sont tués par un groupe armé non identifié.

Seize membres d’une même famille, dont des femmes et des enfants du village Bir El Djir (Médéa) tués par un groupe armé non identifié.

Explosion d’une bombe près d’une mosquée à Aïn Fezza (Tlemcen) : un mort et trois blessés.

Les ministres des Affaires Etrangères des 15 réunis dans la capitale luxembourgeoise condamnent les massacres de populations en Algérie et appellent le général Zeroual à élargir le dialogue à toutes les forces politiques du pays. Ils chargent le ministre luxembourgeois de prendre contact avec le « ministre » des AE du pouvoir militaire d’Alger.

La presse fait état de la découverte d’un charnier à Bentalha, près de Baraki (Alger). Aucune enquête sérieuse ne sera menée pour connaître l’identité exacte des victimes.

Dimanche 26 octobre 1997 : l’ambassadeur du Luxembourg en Algérie est convoqué au ministère des affaires étrangères pour « s’expliquer » sur la prise de position de son ministre des AE sur l’Algérie.

Une bombe est désamorcée près de la Mosquée Ketchaoua, dans la basse Casbah d’Alger.

L’Instance exécutive du FIS dénonce la fraude massive aux « élections » municipales et rappelle que la seule issue à la crise reste la négociation.

Lundi 27 octobre 1997 : deux à trois mille citoyens manifestent au centre d’Alger à l’appel du FFS pour dénoncer la fraude massive lors des « élections » municipales.

Trois citoyens sont tués à Agla, près de Tébessa et trois autres à Sig par des hommes armés non identifiés.

Une famille de huit personnes est exterminée par un groupe armé non identifié à Saïda.

Les cadavres de six paysans sont retrouvés à Hennaya (Tlemcen), criblés de balles.

Deux miliciens et trois militaires sont tués à Jijel.

Mardi 28 octobre 1997 : quatre membres d’une même famille sont tués par un groupe armé non identifié à Mascara.

Six personnes sont tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Mascara.

Dembri, « ambassadeur » du pouvoir militaire d’Alger auprès de l’Onu à Genève demande l’expulsion d’Amnesty International et de la Fédération Internationale des droits de l’homme (FIDH) de la Commission des droits de l’homme de l’ONU et les accuse de pratiquer du « terrorisme médiatique » !!!

Jeudi 30 octobre 1997 : Robert Fisk du quotidien londonien The Independent publie les témoignages de deux officiers de police et d’un militaire qui ont fuit l’Algérie. Ils décrivent les tortures et les exécutions sommaires pratiquées par leurs collègues et les massacres de populations sympathisantes du FIS par les militaires déguisés en islamistes. Des témoignages horribles.

Vendredi 31 octobre 1997 : Dans un discours télévisé, à l’occasion du 43e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, le général Zeroual annonce :

1 – la fin de la crise politique avec le parachèvement du processus électoral (truqué).

2 – Que le dossier du FIS était définitivement clos.

3 – Que L’Algérie était riche sur le plan économique grâce au rééchelonnement !!!

3ème trimestre 1997 : Publication du rapport de l’Observatoire national de défense des droits de l’Homme pour l’année 1996

Samedi 1er novembre 1997 : Dans une lettre ouverte adressés à l’ONU, Anouar Haddam, président de la délégation parlementaire du FIS en exil, demande la création d’une commission d’enquête internationale sur les graves violations des droits de l’homme en Algérie.

Explosion d’un bombe près d’un cimetière de Blida : un mort et trois blessés.

Les cadavres de quatre citoyens égorgés sont découverts sur la route de Mascara.

Dimanche 2 novembre 1997 : explosion d’un bombe dans un marché de Staouéli (Alger) : deux morts et dix blessés.

Cinq membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire dans la région de Médéa.

Mardi 4 novembre 1997 : explosion d’une bombe dans une rue de Khemis El Khechna (Boumerdés) : six blessés.

Douze cadavres sont découverts à l’entrée de la ville de Sidi Moussa (Alger)

Mercredi 5 novembre 1997 : Découverte de huit cadavres de citoyens égorgés et mutilés à la périphérie de Tlemcen.

Quatre citoyens sont égorgés à Aouf (Mascara).

Jeudi 6 novembre 1997 : explosion d’une bombe au marché de Bab El Oued : 12 blessés.

Explosion d’une bombe au Bon Marché de la rue Ben M’Hidi (Alger) : 11 blessés.

Explosion d’une bombe devant un arrêt de bus à Baïnem : un mort et plusieurs blessés.

Quatre citoyens sont tués par l’explosion d’une bombe à Tlemcen.

Cinq personnes sont tuées par un groupe armé non identifié à Sabha, près de Boukadir (Chlef).

Un ex-comédien de l’ENTV (télévision d’Etat), Aziz Anik est tué par balles à Alger. Ce malheureux avait été utilisé dans un spot publicitaire sur les « élections » présidentielles en novembre 1995.

Vendredi 7 novembre 1997 : découverte de 7 cadavres en décomposition avancée dans un champ à Baraki. (Alger).

Plus de 22 personnes sont massacrées à un barrage dressé par un groupe armé non identifié à Tajmout (Tlemcen).

Samedi 8 novembre 1997 : trois bombes explosent à Beni Slimane et Médéa dans un lycée et un bus de transport : 2 morts et 12 blessés.

26 citoyens sont massacrés au village H’Malit sur les monts de Chréa (Blida) par un groupe armé non identifié.

Trois « élus » du RND aux élections communales et un chef de milice sont tués à un faux barrage à l’entrée de la commune de Guerrouma (Lakhdaria)

Dimanche 9 novembre 1997 : Se basant sur le témoignage d’un officier déserteur de la sécurité militaire, l’hebdomadaire britannique The Observer affirme que :

– les attentats odieux perpétrés à Paris durant l’été 95 ayant provoqué la mort de huit personnes et plus de 200 blessés, seraient l’œuvre de la sécurité militaire algérienne.

– les massacres des populations seraient l’œuvre de sections spéciales de la sécurité militaire sous la direction des généraux Tewfik et Smaïl.

– l’assassinat des 7 marins italiens sur le port de Djendjen (Jijel) en 1994 serait l’œuvre également de la SM.

– de nombreux journalistes et parlementaires français auraient été corrompus par la SM pour se faire les avocats du régime militaire sur la scène internationale. Il déclarera avoir remis personnellement une valise de 500 000 FF à un ex-député et ancien patron du contre-espionnage français (qui ne serait autre que le sieur Yves Bonnet selon les observateurs). lien

Explosion d’une bombe dans un marché de Bab El Oued (Alger) : un blessé.

Lundi 10 novembre 1997 : Découverte de trois cadavres de femmes dans la foret de Bainem (Alger).

Un citoyen et son épouse tués au Caroubier (Alger). L’auteur du double crime aurait été tué à son tour par les services de sécurité.

Une journée de mobilisation pour l’Algérie est organisée à travers le territoire français avec un appel à la création d’une commission d’enquête internationale sur les massacres de populations. Plus de 25 000 citoyens participent à la marche parisienne.

En Italie, la radio nationale lance une pétition contre les massacres en Algérie et pour la création d’une commission internationale d’enquête. Elle recueille en quelques jours plus de 20 000 signatures.

« L’ambassadeur » d’Algérie en Italie est convoqué au ministère italien des affaires étrangères pour s’expliquer sur les révélations de l’hebdomadaire The Observer sur l’implication de la sinistre sécurité militaire dans l’assassinat crapuleux des 7 marins italiens à Djendjen (Jijel) en 1994.

La justice italienne décide de rouvrir le dossier des 7 marins assassinés à Djendjen à la lumière des révélations de l’hebdomadaire The Observer et désigne une commission rogatoire pour interroger l’officier algérien déserteur de la SM, réfugié à Londres.

Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, membre très actif du lobby néo-colonial et ex-député, accusé d’avoir reçu 500 000 FF de la part de la SM, récuse ces accusations mais reconnaît sur la chaîne de télévision F2 avoir des contacts fréquents et étroits avec les « services » d’Alger.

Mardi 11 novembre 1997 : Le quotidien parisien Le Monde publie à son tour le témoignage d’un officier déserteur de la sécurité militaire qui confirme les révélations de son collègue de Londres selon lesquelles la SM serait derrière certains attentats en France, l’assassinat de certains étrangers et des massacres en Algérie. Il révèle que :

– au moins deux attentats parisiens (Saint Michel et Maison Blanche) étaient l’œuvre de la SM.

– le nommé Boualem Bensaïd était un agent de la SM qui avait recruté de jeunes islamistes pour perpétrer les attentats parisiens.

– le nommé Zitouni, le tristement célèbre « Emir » du GIA avait été retourné par la SM après sa libération en 1992 du camp de concentration du Sud et qu’il avait été exécuté, après la fin tragique des 7 moines de Tibhirine, pour avoir outrepassé les ordres de la SM.

– la pseudo-opération militaire de ratissage de la « base arrière » du GIA à Ouled Allel (Sidi Moussa) qui fut amplement médiatisée n’était qu’un second Timisoara à l’algérienne. En effet il s’agirait en fait d’une liquidation d’un groupe armé infiltré, entretenu et armé par la SM et qui avait refusé de perpétrer d’autres massacres.

Jeudi 13 novembre 1997 : Massacre d’une famille de 12 personnes au village Hammama près de Miliana (Ain Defla) par un groupe armé non identifié.

Vendredi 14 novembre 1997 : Explosion d’une bombe à l’intérieur de la mosquée El Djillali de Staouéli (Alger) lors de la grande prière : 3 morts et 39 blessés.

Dimanche 16 novembre 1997 : 300 citoyens belges et ressortissants algériens manifestent à Bruxelles pour réclamer une commission internationale d’enquête sur les massacres en Algérie.

Deux jeunes citoyens sont tués à la place des Martyrs d’Alger par des policiers en civil. Le lendemain, la presse privée parlera de deux « terroristes abattus alors qu’ils s’apprêtaient à perpétrer un attentat ».

Huit cadavres de citoyens égorgés sont découverts à Maghnia (Tlemcen). Trois autres sont découverts à M’sila.

Sept membres d’une famille demeurant à Sidi Medjbeur (Bouzaréah-Alger) sont massacrés par un groupe armé non identifié.

Lundi 17 novembre 1997 : la presse privée rapporte la mort de 15 citoyens qualifiés de « terroristes » à Khemis El Khechna (Boumerdés).

Dans un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme en Algérie publié au siège de l’ONU à New York, Amnesty International appelle à la constitution d’une commission internationale d’enquête sur les massacres. Elle estime le nombre de victimes de la guerre à 80 000.

L’UNICEF appelle à son tour à la création d’une Commission internationale d’enquête. Elle insiste sur la protection des femmes et des enfants algériens et appelle à considérer les écoles et les lieux de soins comme des zones de paix.

Cinq personnes d’une même famille sont massacrées au village de Tadjenant (Chlef).

Mercredi 19 novembre 1997 : Cinq membres présumés d’un groupe armé tués à Larbaâ (Blida) lors d’une opération militaire.

Jeudi 20 novembre 1997 : les cadavres de deux femmes égorgées sont découverts à la basse-Casbah d’Alger.

Huit cadavres de citoyens mutilés sont découverts à Médéa.

Vendredi 21 novembre 1997 : une villa située à Frais Vallon (Bab El Oued) est attaquée par des hommes armés : deux morts et deux blessés.

Samedi 22 novembre 1997 : Le tribunal d’exception d’Alger condamne à mort par contumace 20 citoyens algériens dont des responsables du FIS (Anouar Haddam, Ahmed Zaoui) pour « trafic d’armes ».

Six cadavres en décomposition sont découverts sur la plage de Padovani (Bab El Oued) en contrebas de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Mardi 25 novembre 1997 : Explosion d’une bombe à Toualbia près de Jijel : quatre morts et sept blessés.

Trois cadavres de citoyens criblés de balles et mutilés sont découverts à Frais Vallon (Alger).

Importante opération militaire dans le secteur Larbaâ -Tablat. Utilisation d’hélicoptères et de l’artillerie dans le bombardement des maquis.

Jeudi 27 novembre 1997 : Vingt deux citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés à un barrage dressé par des hommes armés à Sakamody, sur la route Larbaâ -Tablat alors qu’au même moment d’importantes troupes militaires ratissaient le secteur.

Quatre citoyens sont interceptés à un barrage dressé par des hommes armés puis exécutés à El Affroun (Blida).

Une dizaine de cadavres en décomposition avancée sont retrouvés à la sortie des égouts de la crique de Bologhine.

Vendredi 28 novembre 1997 : Huit cadavres mutilés sont retrouvés sur la plage de Bordj El Kiffan.

Explosion d’une bombe à Bourkika (Tipaza) : un mort et six blessés.

Une bombe est désamorcée près du marché de Staouéli.

Samedi 29 novembre 1997 : Près d’une trentaine de citoyens dont des femmes et des enfants du village de Hassi Labed (Saïda) sont massacrés par un groupe armé non identifié.

La presse privée rapporte la mort de 50 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » lors d’une opération militaire menée près de Larbaâ (Blida).

Lundi 1er décembre 1997 : trois paysans sont tués par un groupe armé non identifié à Berrine près de Médéa.

Mardi 2 décembre 1997 : explosion d’une bombe à Ouled Aïssa (Boumerdés) : quatre morts et neuf blessés.

Importante opération militaire dans les monts de Sidi Bel Abbés. Utilisation de l’artillerie et des hélicoptères contre les maquis.

Un citoyen, commerçant de profession, tué au centre-ville de Constantine.

Mercredi 3 décembre : Parution d’un livre noir sur les droits de l’homme en Algérie, simultanément en Suisse, en Belgique et en France. Il s’agit d’un recueil des rapports d’Amnesty International, de l’Human Rights Watch, de la FIDH et de Reporters sans frontières.

Des témoignages concordants de citoyens rapportent qu’une embuscade meurtrière a eu lieu à Bouira, contre un convoi militaire. Plus de trente militaires auraient été tués.

Jeudi 4 décembre 1997 : Explosion d’une bombe au quartier Erraïs à Sidi Moussa : trois morts et plusieurs blessés.

Importante opération de ratissage dans les montagnes de Zbarbar (Lakhdaria) avec utilisation de blindés et d’hélicoptères, suite à l’embuscade tendue par les maquisards dans la région de Bouira.

Samedi 6 décembre 1997 : Le général-président Zeroual annonce lors de l’ouverture de l’année « judiciaire » que l’Algérie était définitivement entrée et de manière irréversible dans l’ère de la démocratie grâce à ses institutions « démocratiquement élues ».

De manière synchrone le ministre français des Affaires Etrangères déclarait que « le problème de la pérennité du pouvoir algérien qui se posait il y a deux ou trois années ne se posait plus maintenant ». L’ambassadeur de France en Algérie déclarait le même jour que « la situation sécuritaire s’était nettement améliorée ».

Dimanche 7 décembre 1997 : Deux fonctionnaires de la wilaya de Bouira sont tués par des hommes armés à leur sortie de leur lieu de travail.

Lundi 8 décembre 1997 : Un ex-diplomate de l’ambassade d’Algérie en Libye, réfugié politique à Londres, M. Larbi Zitout, affirme que les odieux massacres perpétrés contre des civils innocents sont l’œuvre de la sécurité militaire pour terroriser la population. Il confirme les témoignages des officiers déserteurs dans la presse britannique et française.

Une citoyenne tuée et six autres personnes blessées à un barrage dressé par des hommes armés dans les gorges de la Chiffa (Blida).

Explosion d’une voiture piégée à Zabana (Oran) : un mort et plusieurs blessés.

Mardi 9 décembre 1997 : La presse privée rapporte la mort de six citoyens dont deux femmes qualifiés de « terroristes » à Dar El Beida suite à l’assaut donné à leur appartement par les militaires.

Explosion d’une bombe à l’entrée d’un lycée de Blida : deux lycéennes tuées et plus d’une dizaine de blessés.

Un policier est tué près de l’ambassade du Mexique à Alger.

Trois citoyens sont tués par un groupe armé non identifié à Frenda.

Mercredi 10 décembre 1997 : Le commissariat de police de la ville de Djelfa est bombardé au mortier artisanal. Pas de victimes.

Jeudi 11 décembre 1997 : Cinq citoyens travaillant dans une boulangerie du village de Ferroukha (Blida) sont tués par un groupe armé non identifié.

Trois têtes sans corps retrouvées devant un abribus de Cheraga (Alger).

Vendredi 12 décembre 1997 : Trois miliciens sont tués suite à l’explosion d’une bombe à Ouled Allel (Sidi Moussa. Alger).

Samedi 13 décembre 1997 : Deux miliciens sont tués à Bouzaréah.

La justice d’exception condamne 17 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » à 15 années de prison pour « tentative de sabotage » des installations pétrolières de Hassi Messaoud.

Deux familles de 14 personnes sont massacrées par un groupe armé non identifié à Chéraga (Alger). Ces familles étaient venues se réfugier dans cette ville après avoir échappé aux massacres dans leur village situé dans les monts de Chréa (Blida).

Huit personnes sont interceptées et assassinées à un barrage dressé par des hommes armés à Khemis Miliana (Ain Defla).

Dimanche 14 décembre 1997 : Les cadavres de quatre femmes égorgées sont découverts dans un ancien marché désaffecté de Chéraga (Alger).

Mercredi 17 décembre 1997 : Madame Salima Ghezali, directrice de rédaction de l’hebdomadaire La Nation (suspendu depuis décembre 96), reçoit le Prix Sakharov des droits de l’homme au cours d’une cérémonie au parlement européen de Strasbourg. Dans son discours, elle lance à son tour un appel à la création d’une commission internationale d’enquête sur les massacres en Algérie. Lors de la cérémonie, un député français quitte la salle en signe de protestation.

Mary Robinson, haut-commissaire des droits de l’homme de l’ONU, demande au pouvoir militaire d’Alger, d’accepter l’envoi d’un rapporteur de l’ONU sur les tortures et les exécutions sommaires.

Une bombe explose au passage d’un camion à Baraki (Alger) : 5 morts et 3 blessés.

Une bombe est désamorcée sous le pont de Chevalley (Alger).

Quatre citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à Beni Amrane (Boumerdés).

Jeudi 18 décembre 1997 : 31 citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés et 20 autres blessés par un groupe armé non identifié à Larbaâ (Blida).

Dix nomades tués à Aflou par des hommes armés. Des femmes auraient été enlevées.

Plus de 20 personnes sont tuées à un barrage dressé dans les gorges de Lakhdaria par des hommes armés. Un vent de panique s’installe sur ce tronçon de route où des automobilistes affolés tentent de faire demi-tour, créant des carambolages et une pagaille indescriptible.

Vendredi 19 décembre 1997 : Deux bombes explosent dans un marché de Blida : 5 morts et huit blessés.

L' »ambassadeur » du pouvoir militaire d’Alger auprès de l’ONU à Genève « met en garde » Mme Mary Robinson contre tout envoi de rapporteur ou de commission d’enquête sur les atteintes aux droits de l’homme en Algérie. Silence et huis-clos ! Le pouvoir militaire ne doit pas être troublé dans son œuvre de « pacification » !!

Samedi 20 décembre 1997 : Dix cadavres décapités sont découverts à Laabaziz, un douar situé près de Bougara (Blida).

Une bombe explose à Sidi Moussa (Alger) : 3 morts et six blessés.

Massacre de 15 citoyens du village El Bordj (Tlemcen) par un groupe armé non identifié.

Six membres présumés d’un groupe armé tués au cours d’une opération militaire à Ain Defla.

Dans un communiqué publié ce jour la délégation parlementaire du FIS à l’étranger soutient la décision du haut-commissaire des droits de l’homme de l’ONU d’envoyer les rapporteurs sur la torture et les exécutions sommaires en Algérie et se dit prête à collaborer pour faire éclater la vérité sur les massacres, la torture et les exécutions sommaires.

Dimanche 21 décembre 1997 : Explosion d’une voiture piégée à Bentalha (Baraki, Alger) : 8 morts et 12 blessés.

Explosion de deux bombes à Tlemcen. Aucun bilan des victimes n’est donné.

Explosion d’une bombe à Ouled Hadria, dans la commune de Souagui (Médéa) : plusieurs blessés.

Explosion d’une bombe à Baghlia (Boumerdés) près du cantonnement de miliciens : trois morts et plusieurs blessés.

Lundi 22 décembre 1997 : Explosion d’une bombe dans une villa à Ouled Allel (Sidi Moussa) : 9 morts et trois blessés.

Une famille de cinq personnes est massacrée par un groupe armé non identifié près de la station balnéaire de Moretti (côte ouest d’Alger).

Quatre citoyens sont tués par des hommes armés à Chéraga.

Six citoyens sont tués à Tlemcen. Il s’agirait selon certaines sources de bergers.

Mardi 23 décembre 1997 : Carnage dans deux villages situés entre les wilayas de Tiaret et Tissemsilt (Sidi Antri et Shari) : 84 citoyens dont des femmes, enfants et vieillards sont massacrés à l’arme blanche par des hommes armés non identifiés.

Lors de la visite des lieux du carnage, le général Abderrahmane Kamal, chef de la IIe région militaire, aurait déclaré aux survivants et selon la presse privée : »l’armée ne peut mettre un soldat devant chaque maison. La seule solution qui vous reste est de vous armer individuellement ou de quitter vos villages ». !!!!

Tuerie dans la forêt de Baïnem, à l’ouest d’Alger : 11 citoyens appartenant à deux familles sont massacrées par des hommes armés non identifiés. Il est à signaler que l’armée avait effectué un ratissage qui avait duré plus de trois semaines et n’avait quitté les lieux que depuis deux jours.

Trois membres présumés d’un groupe armé tués au quartier de La Glacière (Alger).

Mercredi 24 décembre 1997 : Massacre de 26 citoyens dont des femmes et des enfants au village de Zouabria (Tiaret) par des hommes armés non identifiés.

Fusillade à Bouzaréah : des hommes armés tirent sur des citoyens dans les cités Celesto et Fanta. Trois morts et plusieurs blessés.

Des rumeurs alarmantes circulent dans Alger. De nombreux véhicules auraient été volés. Des tracts douteux sont affichés dans certains quartiers populaires promettant larmes et sang durant le mois de Ramadhan. On parle de couvre-feu imposé à partir de 18 heures dans la Casbah par des groupes se réclamant du « GIA ». Cela rappelle étrangement la même campagne en 1993, à Berrouaghia où des dizaines de citoyens furent enlevés, égorgés et jetés sur les bords des routes par les escadrons de la mort déguisés en islamistes qui avaient imposé un couvre-feu dans cette région.

Explosion d’une bombe dans une école à Sidi Ali, près de Larbaâ (Blida) : trois miliciens tués.

Vendredi 26 décembre 1997 : La presse française (France-Soir et Libération) nous apprend la visite en catimini de deux « idéologues » français de l’éradication (Claude Cheysson et Bernard Henri-Levy) en novembre 1997 en Algérie. Ces deux individus auraient été reçus par le général Zeroual et auraient rencontré de nombreux politiciens. Dans une interview à France-soir, Claude Cheysson déclare de manière éhontée : » On n’arrivera à agir contre les violences dans le bled, en dehors des grandes villes, que grâce aux milices. Le président Zeroual joue cette carte ».

Massacre de trois familles au village de Ouled Moussa (Médéa) : 21 morts dont trois femmes et sept enfants.

Samedi 27 décembre 1997 : 25 citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés au douar Safsaf, près de Mascara par des hommes armés non identifiés.

Neuf personnes sont assassinées à Ouled Sly (Chlef) par des inconnus armés.

Trois personnes dont deux enfants tués par l’explosion d’une bombe à Hassi Bahbah (Djelfa).

Deux citoyens sont tués par l’explosion d’une bombe à Sebra (Tlemcen).

Dimanche 28 décembre 1997 : Quarante sept prisonniers politiques, survivants du carnage de la prison de Serkadji du 21 février 1995 (109 morts) comparaissent devant le tribunal d’exception d’Alger pour complicité de meurtre, après avoir échappé au meurtre organisé par les services spéciaux. Le collectif d’avocats se retire de l’audience suite à des vices de procédure et au refus de la Cour d’entendre des témoins à décharge tels que Abdelkader Hachani.

Lundi 29 décembre 1997 : Quatorze citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés à Sidi Bel Abbès.

Trente quatre citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés au douar Faoudj (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Mardi 30 décembre 1997 : Horrible carnage en ce premier jour de Ramadhan dans trois villages situés à quelques kilomètres de Relizane (Kherarba, Ouled Sahnine et Ouled Tayeb) : 386 citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés par des hommes armés, selon des estimations hospitalières. La presse privée parle de 412 morts. Plus de 120 autres ont été blessés.

Comme par hasard et au moment où se déroulent d’horribles carnages, la rumeur organisée de certaines officines annonce la levée de la censure sur les informations sécuritaires dans les imprimeries d’Etat.

Mercredi 31 décembre 1997 : Explosion d’une bombe au passage d’un train à Saïda : 10 blessés.

Explosion d’une bombe au passage d’un bus dans les gorges de la Chiffa : 6 blessés.

 

Retour Sommaire