Algérie: Chronologie d’une tragédie cachée ( 11 janvier 1992 – 11 janvier 2002 )

 L’Algérie 10 ans après le putsch     Les droits humains: Un bilan désastreux 

Chronologie d’une tragédie cachée

( 11 janvier 1992 – 11 janvier 2002 )

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette chronologie, loin d’être exhaustive, a été rédigée sur la base d’informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des témoignages de citoyens et de faits vécus par l’auteur. Elle retrace jour après jour la tragique guerre imposée à la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de blessés, de souffrances et de destructions. Notre intention n’est pas de dresser une indécente comptabilité macabre mais de simplement montrer à l’opinion publique qu’une véritable guerre se déroule en Algérie, guerre que les factieux auraient voulu – par une politique de désinformation et de manipulation – mener à huis-clos et cacher au monde.

1992 1993 1994 1995 1996 1997
(jan-juin)
1997
(juil-déc)
1998
(jan-juin)
1998
(juil-déc)
1999
(jan-juin)
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2000
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2000
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2001
(jan-juin)
2001
(juil-déc)
2002

1999

(janvier – juin)

 

Vendredi 1er janvier 1999 : 22 citoyens dont des femmes et des enfants sont horriblement massacrés par un groupe armé non identifié à Oued Laâtache, près d’El Bayadh.

Trois personnes retrouvées tuées dans la forêt d’El Hassania (Aïn Defla) après avoir été kidnappées par des hommes armés.

Dimanche 3 janvier 1999 : Important ratissage militaire dans les montagnes d’El Mayenne (Aïn Defla). Participation d’hélicoptères dans le bombardement du massif forestier.

Attentat contre deux policiers dans la ville de Médéa : un blessé.

Lundi 4 janvier 1999 : Embuscade contre une patrouille militaire à Koléa (Tipaza) : Un mort et un blessé.

D’importants renforts militaires et policiers sont signalés dans la région de Draa El Mizan (Tizi Ouzou), région qui a connu ces derniers mois de nombreux accrochages et attentats.

Mardi 5 janvier 1999 : Opération militaire à Timezguida (Médéa). Mortiers et hélicoptères bombardent les maquis de la région.

Trois personnes dont un milicien, tués à Oued El Abtal (Mascara) lors d’une attaque de maquisards.

Un milicien tué par un groupe armé dans la localité de Kerdjane (Sétif).

La presse privée rapporte la mort de 3 citoyens qualifiés de « terroristes » à Tarik Ibn Ziad près de Khemis Miliana (Ain Defla). .

Mercredi 6 janvier 1999 : La presse privée rapporte la mort de 40 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Aïn Defla, suite à un ratissage militaire.

Explosion d’une bombe à la rue Victor Hugo (Alger) : 2 blessés.

Des informations concordantes font état de nombreuses embuscades tendues à des convois militaires en Kabylie (Mizrana, Boghni), à Lakhdaria et dans la région de Tipaza.

Cinq miliciens tués et une dizaine d’autres blessés lors d’un accrochage au Haouch Tourbi, près de Hameur El Aïn (Tipaza).

Explosion d’une bombe à Sidi Bounouar, près de Remchi (Tlemcen) : pas de victimes.

Deux militaires tués à Jijel.

Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération militaire à Tazoult (Batna).

Un milicien tué à Oued El Abtal (Mascara).

Dix membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire dans les monts d’El Kadous (Tlemcen).

La presse éradicatrice et des associations de familles de victimes du terrorisme développent une campagne hystérique et haineuse contre la prétendue indemnisation des familles de citoyens victimes du terrorisme d’Etat (exécutions sommaires, disparitions). Certaines associations menacent le pouvoir d’une guerre civile et appellent à l’exécution des condamnés à mort pour « terrorisme ».

Jeudi 7 janvier 1999 : Trois miliciens tués à un barrage dressé par des maquisards à Aomar (Bouira).

Explosion d’une bombe à Bordj T’hour (Jijel) : 2 miliciens tués.

Trois miliciens tués à Medjdel (M’sila).

Manifestation des familles de disparus devant la chambre d’enregistrement de l’APN, au moment de la présentation du « programme » du énième « premier ministre », aux cris de : « Nous ne voulons ni indemnités ni statut, nous voulons nos enfants ».

Vendredi 8 janvier 1999 : Trois personnes tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Bourroumi, près de Mouzaïa (Blida).

Bombardements durant toute la journée par des hélicoptères des monts de Bouhanche (Jijel).

Samedi 9 janvier 1999 : Sept personnes tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Médéa.

Un adolescent de 15 ans tué par des hommes armés à Béni Slimane (Médéa).

Un citoyen retrouvé égorgé à Tiaret.

Deux miliciens tués près de Constantine.

Deux militaires et un milicien tués à Sidi Ali Bounab, près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Un policier tué au marché Clauzel (Alger Centre).

Un jeune citoyen du service national tué par un groupe armé à Bechloul (Bouira).

Trois jeunes hommes présentés comme des « terroristes armés » selon la presse privée (Himrane Ryad, Bouras Azeddine et Lounès Sofiane) tués par les forces de sécurité à Frais-Vallon (Alger).

Dimanche 10 janvier 1999 : Bélaïd Abdeslam, annonce son intention de se présenter aux « élections » présidentielles d’avril 1999. Nous rappellerons seulement pour l’Histoire que ce cacique du régime avait été désigné par l’armée comme « premier ministre » au lendemain de l’assassinat de Boudiaf avant d’être limogé quelques mois plus tard.

Lundi 11 janvier 1999 : La presse privée rapporte la mort de 9 citoyens qualifiés de « terroristes » à Chlef et à Mascara.

Cinq citoyens tués à Théniet Ben Djellal, près de Sour El Ghozlane (Bouira) par un groupe armé non identifié.

Deux miliciens tués et trois autres blessés lors de l’explosion d’une bombe près de Skikda.

Mardi 12 janvier 1999 : 3 miliciens tués et 2 autres blessés lors du mitraillage d’un café à El Bouni, près de Annaba.

Selon la presse privée, un citoyen qualifié de « terroriste » aurait été tué à coup de couteau par un menuisier à Guelma.

Mercredi 13 janvier 1999 : un milicien tué au village de Bourchaid, dans la commune de Aouana (Jijel).

Deux policiers tués à Alger, l’un dans le quartier des Tagarins, l’autre à Bab Ezzouar.

Un milicien est tué aux Ouacifs (Tizi Ouzou).

Quatre militaires kidnappés à un barrage dressé par des hommes armés au niveau des Gorges de Lakhdaria, au lieu dit Ouled Djemaâ. Le cadavre de l’un d’eux sera retrouvé par la suite, non loin du lieu du rapt.

Un membre présumé d’un groupe armé tué à Constantine.

Un milicien tué à Haïzer (Bouira).

Jeudi 14 janvier 1999 : Une citoyenne tuée et une autre kidnappée à El Marsa (Ténès) par des hommes armés.

La campagne hystérique contre le décret d’indemnisation des familles de disparus et de citoyens exécutés sommairement par le terrorisme d’Etat, bat son plein. Des associations de familles de victimes du terrorisme se réunissent au niveau de la Centrale syndicale de l’UGTA à la place du 1er mai pour « exiger » :

– L’abrogation immédiate du décret.

– L’arrestation et la présentation devant la justice des groupes en trêve (AIS).

– l’installation d’un tribunal spécial pour juger les crimes contre l’humanité.

Ils prévoient une marche sur la présidence de la République.

Vendredi 15 janvier 1999 : Explosion d’une bombe à Tiaret : 2 morts et 18 blessés.

Un citoyen tué à un barrage dressé par des hommes armés à Ouled Rached (Bouira).

Samedi 16 janvier 1999 : Une bombe désamorcée à la gare routière de Tiaret.

Quatre personnes tuées et une autre blessée au douar Hamzat (Aïn Defla) par un groupe armé.

Embuscade contre une bande de miliciens à Sendjas (Chlef) : 1 mort et 4 blessés.

Un milicien tué à Kadiria (Bouira).

Dimanche 17 janvier 1999 : Le Ramadhan qui se termine aujourd’hui, a encore une fois emporté des centaines de citoyens dans cette guerre meurtrière. Plus de 2OO citoyens auraient été tués durant ce mois de jeûn, selon un décompte de presse non exhaustif.

Embuscade meurtrière contre une patrouille militaire au lieu dit Mazer près de Tigzirt (Kabylie) : 9 morts et une dizaine de blessés.

7 militaires tués et 9 autres blessés dans une embuscade à Tagempt, près de Tiaret.

Un militaire et un civil tués à un barrage dressé par des hommes armés à Bechloul (Bouira).

Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule à Souk El Khemis : 4 blessés graves. On ignore l’identité des victimes.

Lundi 18 janvier 1999 : Deux militaires tués par l’explosion d’une bombe à Mossadek (Chlef).

Embuscade contre un véhicule de miliciens à Chréa (Blida) : 2 morts et 1 blessé.

Mardi 19 janvier 1999 : 4 miliciens tués à Boufarik (Blida).

Mercredi 20 janvier 1999 : Explosion d’une bombe à l’entrée du cimetière de Mossadek (Chlef) : 2 morts.

Jeudi 21 janvier 1999 : Une bande de miliciens est attaquée par des maquisards à Haï Fergane, près de Sidi Lekbir (Blida) : 5 morts et un blessé.

Explosion d’une bombe au domicile d’un milicien à El Omaria (Médéa) : Un mort et trois blessés.

Vendredi 22 janvier 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un bus sur la route de Médéa : pas de victimes.

Deux militaires tués et un milicien blessé à un barrage dressé par un groupe armé à Rhoda, près de Bouira, sur la route Alger – Constantine.

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués dans la commune de Oudjana (Jijel).

Samedi 23 janvier 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule à Aïn Tagouraït (Tipaza) : 3 blessés graves. On ignore l’identité des victimes.

Importante opération militaire dans la région de Mizrana (Tizi Ouzou). Des centaines de militaires dont des parachutistes sont déployés dans la région. Des hélicoptères de combat bombardent les maquis pour la énième fois.

Un milicien tué à M’chedallah (Bouira).

Dimanche 24 janvier 1999 : un citoyen qualifié par la presse de « dangereux terroriste recherché » tué par les services de sécurité à Chorfa (Chlef).

Mardi 26 janvier 1999 : Sept personnes sont tuées à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de Lakhdaria (Bouira). On ignore l’identité des victimes.

Mercredi 27 janvier 1999 : Embuscade meurtrière contre un convoi militaire près de Relizane : 7 morts et une dizaine de blessés.

Deux membres présumés d’un groupe armé tués à Bab Ezzouar (Alger).

Plus d’un millier de soldats, selon la presse, dont des parachutistes ainsi que des blindés et des hélicoptères de combat investissent la région de Lakhdaria et de Draa El Mizan dans une énième opération de ratissage.

Sept membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à Kadiria (Bouira).

Jeudi 28 janvier 1999 : accrochage entre militaires et maquisards à Beni-Rached, près de Gouraya (Tipaza) : 4 morts dont deux islamistes et 6 militaires blessés. Des hélicoptères de combat bombardent la zone.

Deux citoyens qualifiés par la presse de « terroristes » tués à Tadmaït (Tizi Ouzou).

Un militaire tué et 6 autres blessés lors d’une embuscade tendue au lieu dit Gouraya (Relizane).

Un milicien du nom de Smaïl Hached se tue « accidentellement » à Tizi Hibel (Tizi Ouzou).

Vendredi 29 janvier 1999 : Six bergers égorgés dans la commune de Herenfa (Chlef).

Samedi 30 janvier 1999 : La presse privée rapporte la mort de 33 citoyens qualifiés de « terroristes » au cours des trois derniers jours dans les régions de Kabylie, de Chlef et de Mascara.

Deux membres présumés d’un groupe armé tués lors d’un affrontement avec des miliciens dans la localité de Smiha, près de Dellys (Boumerdés).

Dimanche 31 janvier 1999 : 20 bergers égorgés dans la commune de Sidi Abderrahmane près de Ténès (Ain Defla). Sept autres kidnappés.

Deux membres présumés d’un groupe armé tués par des miliciens à Rahouia (Tiaret).

Lundi 1er février 1999 : Un retraité de la police est tué par balles par des hommes armés à Sidi Brahim, à la sortie ouest de la ville de Annaba. Selon la presse qui rapporte l’information, son fils, milicien, avait été tué il y a quelques années à Kharaza, dans la daïra d’El Bouni (Annaba).

Bouteflika annonce officiellement, dans une conférence de presse à l’hôtel Aurassi, sa candidature à « l’élection » présidentielle d’avril 1999.

Quatre membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à Ouled Selam (Relizane).

Mercredi 3 février 1999 : La presse privée rapporte la mort de 40 citoyens qualifiés de « terroristes » dans une opération militaire menée dans la région de Bouira durant la semaine écoulée.

Le Docteur Ahmed Taleb Ibrahimi, annonce officiellement sa candidature à la présidentielle d’avril 1999 pour la « restauration d’un Etat démocratique et social dans le cadre des principes Islamiques » dans le sillage de la proclamation historique du 1er novembre 1954 selon sa déclaration.

Jeudi 4 février 1999 : Le congrès extraordinaire du FFS désigne, après un vote à bulletin secret, Hocine Aït Ahmed, à la candidature à la présidentielle d’avril 1999. Aït Ahmed prône la paix et la réconciliation.

Said Sadi annonce le boycott des élections présidentielles par son parti. Il déclare que ces élections ressemblent étrangement à celles de décembre 1991!!

Des informations concordantes font état d’opérations d’intimidation contre les citoyens qui accordent leur signature au Docteur Ahmed Taleb El Ibrahimi, candidat aux présidentielles d’avril 1999. A El Mouradia et El Biar (Alger), les formulaires de légalisation sont gardées illégalement durant 48 heures au niveau de l’APC. A Collo (Jijel) ce sont des miliciens armés qui dissuadent les citoyens.

Dimanche 7 février 1999 : 7 personnes massacrées au lieu dit Safsafa (Laghouat).

Lundi 8 février 1999 : explosion d’une bombe à Bou Haroun (Tipaza) : un gendarme tué et deux autres blessés.

Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération militaire près de M’Chedallah (Bouira).

Mardi 9 février 1999 : un militant du RCD et membre de l’assemblée de wilaya de Bouira grièvement blessé par des hommes armés circulant à bord d’un véhicule, entre les localités d’Ighrem et de M’Chedallah.

La presse rapporte la découverte d’un énième charnier dans la localité d’Ouled Allel, près de Sidi Moussa (Alger). Il contiendrait une cinquantaine de corps.

Importante opération militaire dans la région de Sidi Ali Bounab (Tizi Ouzou). La forêt est intensément bombardée pour la énième fois durant toute la journée par des hélicoptères de combat.

Mercredi 10 février 1999 : Invité à une émission de la chaîne satellitaire qatarie El Djazira, le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi, candidat aux élections présidentielles, développe son programme pour la paix et la réconciliation.

Vendredi 12 février 1999 : Convocation du corps électoral par le général Zeroual. Dans un discours ferme et menaçant, il s’en prend à ceux qui se permettent de parler au nom des institutions. Une menace à peine voilée contre Nezzar.

Samedi 13 février 1999 : La presse privée rapporte la mort de six citoyens qualifiés de « terroristes » dans la forêt de Sidi Ali Bounab (Tizi Ouzou).

Deux membres présumés d’un groupe armé tués à Lakhdaria (Bouira).

Opération militaire de grande envergure contre les maquis de Oued Roumane (Chlef). Des hélicoptères et des blindés pilonnent les montagnes environnantes.

Mardi 16 février 1999 : La presse éradicatrice, angoissée par les « élections » présidentielles d’avril 99 et le « risque » de paix et de réconciliation prônée par la majorité des candidats, verse dans l’invective et la désinformation. C’est ainsi que le président Benyoucef Benkhedda est accusé de soutenir le Docteur Ahmed Taleb El Ibrahimi. Le soutien à ce candidat est assimilé par une certaine presse à un crime ! Benkhedda, à travers son avocat-conseil dément.

Mercredi 17 février 1999 : L’hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné publie un compte-rendu d’écoutes téléphoniques des « services » français, de conversations entre le général Smaïl Lamari, n°2 de la sécurité militaire et du général Sanhadji, attaché militaire à l’ambassade d’Algérie à Paris où le premier demanderait à l’attaché militaire d’intervenir auprès de Ghozali pour retirer sa candidature afin de ne pas gêner Bouteflika.

Jeudi 18 février 1999 : Alors qu’une importante opération militaire de ratissage avec bombardement des maquis est menée dans la région, des hommes armés non identifiés dressent un barrage au lieu dit Matmar près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou) tuant un citoyen et blessant grièvement un autre.

Violent accrochage entre maquisards et miliciens dans la région de Yanane, près de Tadmaït (Tizi Ouzou)). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes de part et d’autre.

Dans une réunion devant une dizaine de citoyens de Tiaret, El Hachemi Chérif, responsable du parti Ettahadi (parti communiste), demande au Conseil Constitutionnel de « ne pas valider la candidature du Dr Ahmed Taleb El Ibrahimi du fait que d’ores et déjà, il promet l’amnistie générale pour les terroristes ». Il fustigera également Aït Ahmed qui « servira d’escabeau à l’islamisme ». Il appellera au boycott massif des élections.

Samedi 20 février 1999 : la presse privée rapporte la mort de deux citoyens qualifiés de « terroristes » à Bouhanifia (Mascara).

Un car de voyageurs est mitraillé à Timiridjen près d’El Aouana (Jijel) à un barrage dressé par des hommes armés. Pas de victimes.

Dans une interview au quotidien londonien El Hayat, le frère de Antar Zouabri, chef apparent des « GIA » qui aurait fuit l’Algérie pour demander l’asile politique en Grande-Bretagne, déclare que son frère n’a rien à voir avec les massacres de civils et que cette thèse n’est qu’une vaste machination pour discréditer les islamistes qui combattent le pouvoir.

Ghozali, dans une conférence de presse, reconnaît avoir été contacté par des proches de Bouteflika, afin de retirer sa candidature.

Dimanche 21 février 1999 : La presse éradicatrice annonce le transfert en urgence en Suisse de Bouteflika pour une intervention chirurgicale. Le staff du candidat dément cette information qu’il qualifie d’intox.

Cette même presse annonce la découverte par les éléments de la protection civile de 70 cadavres dans un charnier à Ouled Allel (Alger). La protection civile dément catégoriquement cette information.

Des habitants de Tala Bounan (Tizi Ouzou), où fut tué le chanteur Matoub Lounès, adressent une lettre aux organisations internationales des droits de l’Homme et à la presse internationale où ils dénoncent les manipulations de la sinistre sécurité militaire et l’utilisation de quatre prétendus « islamistes repentis » (dont ils citent les noms) qui dresseraient de faux barrages dans la région pour terroriser la population.

Mardi 23 février 1999 : explosion d’une bombe au restaurant Le Zaccar de Khemis Miliana (Ain Defla) : 4 morts et plus de 20 blessés.

Une campagne insidieuse est menée par certains milieux et une certaine presse pour le report des élections présidentielles anticipées. Cela rappelle étrangement la campagne orchestrée au lendemain du 1er tour des législatives de décembre 91 par les mêmes milieux.

Trois membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération des services de sécurité près de Tadmaït (Tizi Ouzou).

Mercredi 24 février 1999 : Explosion d’une bombe à la place Audin (Alger) : 5 blessés.

Une bombe est désamorcée devant le siège de l’APC d’Alger Centre.

Accrochage entre maquisards et miliciens à Bourchaïd (Jijel) qui aurait duré toute la nuit. Pas d’informations sur d’éventuelles victimes.

Invité dans le cadre des élections présidentielles à un débat sur la chaîne satellitaire arabe ANN, Bélaid Abdeslam appelle les citoyens à voter pour lui et promet de leur présenter son programme après son élection !!!

Jeudi 25 février 1999 : La presse privée rapporte la mort de 3 citoyens qualifiés de « terroristes » à Tadmaït (Tizi Ouzou).

Neuf citoyens dont des femmes et des enfants, massacrés au douar Zitouni, dans la commune de Birbouche (Aïn Defla) par des hommes armés non identifiés.

Une bombe est désamorcée à Belouizdad et une autre près du cinéma Monaco, aux environs de la rue Ben M’hidi (Alger).

Explosion d’une bombe dans la région de Aïn Defla : 2 miliciens et deux civils blessés.

Violent accrochage entre maquisards et miliciens dans la région de Drag (Médéa) : Dix miliciens et un militaire y trouvent la mort.

Samedi 27 février 1999 : Deux maquisards et deux militaires tués au cours d’un accrochage dans la forêt de Stamboul (Mascara).

Un milicien et un militaire tués près de Dellys (Boumerdés) lors de l’explosion d’une bombe au passage de leur véhicule.

Dimanche 28 février 1999 : La presse privée rapporte la mort de 4 citoyens qualifiés de « terroristes » à Ouzra (Médéa).

Dans son rapport annuel, Human Rights Watch dresse un bilan accablant de la situation des Droits de l’Homme en Algérie. Le contenu de ce rapport est jugé par le porte-parole du pouvoir militaire d’Alger de « contrevérités ».

Lundi 29 février 1999 : Un milicien tué sur la route de Bouira.

Deux citoyens tués par l’explosion d’une bombe à Blida.

Un citoyen de 70 ans est tué par des hommes armés à Aïn Defla.

Mars 1999 : publication du rapport d’Algeria-Watch : Les « disparitions » en Algérie suite à des enlèvements par les forces de sécurité.

Mardi 2 mars 1999 : Amnesty International publie un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme et plus particulièrement des disparus (citoyens kidnappés par le terrorisme d’Etat) en Algérie qu’elle estime à 3000 sous le titre : « Le mur du silence se fissure ».

Rezag Bara, président de l’Observatoire national des droits de l’Homme répondra à Amnesty : « les 3000 disparus sont des gens qui ont rejoint les maquis ou quitté l’Algérie clandestinement ».

Deux citoyens, un directeur d’école et un enseignant tués à Larbaâtache (Boumerdés) par des hommes armés.

Cinq citoyens tués à Skikda par un groupe armé. Quatre autres enlevés par les assaillants.

Mercredi 3 mars 1999 : Sept personnes dont trois miliciens, interceptées et tuées à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de Sidi Rached (Tipaza).

La presse privée rapporte la mort d’un citoyen qualifié de «dangereux terroriste » du nom de Boudjenah, à l’entrée de Tizi-Ouzou. Il serait selon la presse l’un des auteurs de l’assassinat de Matoub Lounès.

Cinq jeunes citoyens qui venaient d’accomplir leur service national tués au douar Bouhanche (Tamalous. Skikda) par un groupe armé.

Jeudi 4 mars 1999 : trois bergers tués et deux autres blessés par un groupe armé à Sidi Ameur (Mascara).

Vendredi 5 mars 1999 : Trois membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire dans la région de Chlef.

Samedi 6 mars 1999 : 6 bergers tués au lieu dit Arab, dans la commune de Mossadegh (Chlef) par des hommes armés.

Importante opération militaire dans la forêt de Stamboul, à la limite de la wilaya de Sidi Bel Abbés. Participation d’hélicoptères de combat dans l’opération de bombardement.

Dimanche 7 mars 1999 : Embuscade meurtrière contre un convoi militaire sur le tronçon de route Bordj Khriss – Sour El Ghozlane (Bouira) : 16 militaires tués dont un capitaine, 21 autres blessés. Une importante quantité d’armes aurait été récupérée par les assaillants, selon la presse.

Un milicien du nom de Bouaziz Belaïd, tué à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de M’Chedallah (Bouira).

Un membre présumé d’un groupe armé tué dans la localité de Refafsa (Mascara).

Mardi 9 mars 1999 : Explosion d’une bombe au centre-ville d’El Khemis (Ain Defla) : 3 morts et plus de 30 blessés.

Un cadre financier, Lahrèche Mahieddine est tué par balles à la cité Benboulaïd de Constantine. Selon des informations non confirmées, il aurait été tué par le fils du maire de la ville.

Trois membres présumés d’un groupe armé tués dans la localité de Moulay Slissen (Sidi Bel Abbés).

Deux militaires tués et quatre autres blessés suite à l’explosion d’une bombe dans la forêt de Stamboul (Sidi Bel Abbés).

Deux miliciens tués par l’explosion d’une bombe à Oued Roumane (Chlef).

Un policier tué près du complexe olympique du 5 juillet d’Alger.

Un membre présumé d’un groupe armé tué près de Bordj Ménaïel (Boumerdés).

Mercredi 10 mars 1999 : Cinq personnes tuées par un groupe armés au lieu dit Krachiche (Tiaret) selon un communiqué officiel qui ne donne aucune information sur l’identité des victimes ni sur les circonstances du drame.

Accrochage armé en plein centre d’Alger, près du commissariat Central d’Alger : deux jeunes citoyens qualifiés de « terroristes » auraient été tués et deux policiers blessés.

Trois citoyens de la même famille, tués et deux autres blessés au lieu dit Sidi Abdelkader, près de la ville d’El Khemis (Aïn Defla) par un groupe armé.

Quatre citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Bouharoun (Tipaza).

Un milicien tué et deux autres blessés à Boufhaïma, près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Un milicien tué et un autre blessé à Aomar (Bouira).

Un citoyen tué par un groupe armé à Tébessa.

Vendredi 12 mars 1999 : Six citoyens dont des enfants massacrés à Hattatba (Tipaza) par des hommes armés.

Deux militaires tués et quatre autres blessés dans une embuscade tendue dans la région de Mascara.

Samedi 13 mars 1999 : la presse rapporte la mort de 14 citoyens qualifiés de « terroristes » dans le centre et le Sud du pays.

Dimanche 14 mars 1999 : un policier tué à Médéa.

Six personnes (dont deux miliciens) tuées et dix autres blessés à Sidi Lekbir (Blida) par un groupe armé.

Deux militaires et un milicien (vice-président d’APC) tués et dix autres grièvement blessés lors d’une embuscade tendue à Souk El Khemis (Bouira).

Lundi 15 mars 1999 : attentat contre un policier à Bachdjarah (Alger).

Mardi 16 mars 1999 : une personne tuée par des hommes armés à Aomar (Bouira).

Un milicien tué à Jijel.

Deux jeunes citoyens enlevés à Didouche Mourad (Constantine) par un groupe armé puis exécutés.

Mercredi 17 mars 1999 : La presse privée rapporte la mort d’un citoyen nommé Larari Mohamed qualifié de « dangereux Emir » à Sidi Yahia près d’Aïn Bessem (Bouira).

Un bus communal est brûlé par des hommes armés à un barrage dressé près du village de Tazrout, dans la commune de Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Jeudi 18 mars 1999 : Dix citoyens dont un policier et un milicien tués à un barrage dressé par des hommes armés au lieu dit Mouilah (Chlef). Deux femmes auraient été enlevées selon la presse privée par les assaillants.

Importante opération militaire de ratissage dans la région de Bouira. Participation d’hélicoptères dans le bombardement des maquis.

Vendredi 19 mars 1999 : Un citoyen est tué à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Lakhdaria (Bouira).

Samedi 20 mars 1999 : Accrochage entre maquisards et militaires à Aouana (Jijel) : deux militaires et deux maquisards tués et sept militaires blessés.

Quatre citoyens tués à un barrage routier dressé par des hommes armés à Frenda (Tiaret).

Explosion de deux bombes au lieu dit El Houdh (Tébessa) : un âne tué et 5 citoyens blessés.

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » sont tués à Béni Ahmed (Jijel). Leurs cadavres seront exposés durant toute la journée devant la mairie.

Poursuite de l’opération militaire contre les maquis de Bouira. Des hélicoptères participent aux bombardements.

Le chef du parti MDS (parti communiste) appelle de Paris les algériens à faire la « grève du vote le jour de l’élection présidentielle ».

Dimanche 21 mars 1999 : Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à Hassi Bahbah (Djelfa).

Violent accrochage entre maquisards et militaires dans la région de Timzrit près de Bordj Ménaïel (Boumerdés).Huit maquisards tués selon la presse. .

Trois membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à Hattatba (Tipaza).

Des miliciens sont surpris à dresser de faux barrages près de Bouira braquant et rackettant les malheureux citoyens au nom du « GIA ». Des arrestations auraient été opérées par la gendarmerie.

Mardi 23 mars 1999 : La presse privée rapporte la mort de 15 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Lakhdaria.

Neuf personnes dont des enfants et des femmes sont tuées à Haouch Bou Amrous (Boufarik) par un groupe armé. Cinq personnes appartiennent à la famille Hedjadjam dont le fils aurait rejoint les maquis selon les témoignages recueillis.

Deux personnes, dont un militaire, tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Tagdemt (Tiaret).

Trois personnes tuées et trois autres blessées à un barrage dressé par des hommes armés à Keddara (Boumerdés).

Jeudi 25 mars 1999 : La presse privée rapporte la mort de 18 citoyens qualifiés de « terroristes » durant la semaine écoulée dans la wilaya de Boumerdés.

Importante opération militaire dans la localité de Beggas près de Lakhdaria (Bouira).

Vendredi 26 mars 1999 : Des citoyens signalent des barrages dressés par des maquisards à la recherche de miliciens dans la région des Ouacifs (Tizi Ouzou).

Six citoyens dont des miliciens sont tués et six autres blessés à un barrage dressé par un groupe armé à Chaabet Lakhdar (Tiaret)

Samedi 27 mars 1999 : Attentat à l’explosif contre le gazoduc Hassi R’mel – Dellys au niveau du village d’Aomar (Bouira).

Dimanche 28 mars 1999 : Trois membres d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Lundi 29 mars 1999 : Explosion d’une bombe au cimetière de Hassasna (Saida) : un mort.

Mardi 30 mars 1999 : Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Hattatba – El Affroun (Blida).

Violent accrochage entre militaires et maquisards à Hameur El Aïn (Tipaza). De nombreuses pertes seraient à dénombrer de part et d’autre.

Mercredi 31 mars 1999 : Un policier tué à un barrage dressé par un groupe armé près de Bouira.

Un membre présumé d’un groupe armé tué aux Attafs (Ain Defla).

Jeudi 1er avril 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire près d’Arzew : 8 militaires blessés.

Vendredi 2 avril 1999 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués à Afir, près de Dellys (Boumerdés) au cours d’une opération militaire.

Samedi 3 avril 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire à Béni Sekfal près d’El Aouana. (Jijel) : un mort et trois blessés.

La presse rapporte la mort de neuf citoyens qualifiés de « terroristes » et de deux militaires à Hameur El Ain (Tipaza).

Violent accrochage entre maquisards et militaires à Melaha, sur les monts de Chréa (Blida). On parle d’une vingtaine de morts dans les deux camps.

Dimanche 4 avril 1999 : La presse privée rapporte la mort de 10 citoyens qualifiés de « terroristes » en divers endroits du territoire national.

Des informations font état de l’arrivée d’importants renforts militaires sur les monts de Chréa (Blida). De nombreux hélicoptères de combat survolent durant toute la journée les maquis.

Trois bergers tués par un groupe armé dans la région de Sidi Bel Abbés.

Mercredi 7 avril 1999 : Un communiqué officiel fait état de la mort de 19 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Hammam Melouane (Bougara. Blida).

Saadi Djatri, enseignant, tué à l’intérieur de l’enceinte universitaire de Béjaïa où il enseignerait selon la presse.

Vendredi 9 avril 1999 : Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération des services de sécurité près de Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou).

Quatre militaires tués lors d’une embuscade près de Chlef.

Samedi 10 avril 1999 : Deux jeunes citoyens, libérés du service national tués à Constantine par des hommes armés non identifiés.

Un militaire tué à Kadiria (Bouira).

Un policier tué à Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Deux gendarmes blessés lors d’une embuscade près de Aïn Bessem (Bouira).

Un gazoduc est partiellement détruit à l’explosif à Aomar (Bouira). Il s’agit du énième sabotage de cette installation dans la région.

Dimanche 11 avril 1999 : Trois militants du FFS sont arrêtés à Gdyel (Oran) par des gendarmes pour « distribution de tracts infamant un symbole historique » selon la presse. Le « symbole historique » ne serait autre que….Bouteflika !

Un citoyen tué par un groupe armé à Boghni (Tizi Ouzou).

Lundi 12 avril 1999 : Dix citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés au lieu dit Guergour, près de Zelamta (Mascara).

Accrochage entre miliciens et maquisards à Ouled Yaïch (Blida) : un milicien et deux maquisards tués.

La campagne électorale se termine aujourd’hui. Un immense espoir renaît dans les milieux populaires. Trois candidats (Aït Ahmed, Hamrouche et Taleb) haussent le niveau politique et drainent les grandes foules. La campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika se déroule comme au temps des « colonels » : libération des travailleurs et des écoliers qui sont transportés dans des bus vers les lieux des meetings.

Un sondage réalisé par la sécurité militaire fait apparaître l’arrivée de Taleb en première position suivi de Hamrouche et d’Aït Ahmed. Le candidat du pouvoir est relégué à la 4e place.

L’oligarchie affolée par la campagne des trois principaux candidats et les résultats du sondage de la SM, décide de mettre en branle le processus de « coup d’Etat par les urnes ». Encore une fois la volonté populaire sera confisquée.

Mardi 13 avril 1999 : Des représentants des candidats sont interdits d’accès dans certaines casernes où débute le scrutin pour les corps constitués. Des informations font état de menaces de miliciens dans certains villages à l’encontre de citoyens qui se tromperaient dans le « choix » des candidats. Des cartes de vote vierges circulent dans de nombreuses localités.

Les six candidats à « l’élection » présidentielle se réunissent en urgence au siège du FFS. Les rapports venant des différentes régions du pays sont accablants. Le feu vert pour une fraude massive est donné par les officines de l’oligarchie. Les six décident de demander une entrevue en urgence avec le général Zeroual.

Des tracts portant atteinte à l’honneur de certains candidats, plus particulièrement Taleb, Hamrouche, Aït Ahmed et Khatib, circulent dans l’Est du pays et dans la capitale.

Le pouvoir militaire refuse la délivrance du visa à de nombreux journalistes étrangers de renom, pour couvrir les « élections » présidentielles.

Manifestation de familles algériennes de disparus devant le siège de la commission des droits de l’homme à Genève.

Mercredi 14 avril 1999 : Zeroual refuse de recevoir les six candidats à la présidentielle.

Les six candidats à l’élection présidentielle décident, après avoir constaté la mise en branle du processus de fraude massive, de se retirer, laissant le candidat de l’oligarchie militaro-financière seul sur l’arène.

Surpris de la décision de retrait, le général Zeroual, dans un discours radiotélévisé improvisé, décide de poursuivre le « processus électoral ». La fuite en avant se poursuit.

Le local de la milice de Haïzer (Bouira) est le siège d’un attentat à la bombe : un mort et deux blessés.

Un couple de vieillards est tué par des hommes armés à Tizi Oucheikh (Aïn Defla).

Explosion d’une bombe dans un café appartenant à un milicien au village Ouled Bounoua, près de Cap Djinet (Bordj Ménaïel) : dégâts matériels importants. Destruction de nombreux pylônes électriques dans la même localité.

De nombreux pylônes électriques sont détruits à l’explosif entre Birine et Aïn Oussara, près de M’Sila.

Plusieurs pylônes électriques sont également détruits dans la région de Had Shari (Aïn Defla).

Jeudi 15 avril 1999 : Début de la mascarade électorale. La télévision continue sa campagne de propagande pour tromper l’opinion publique nationale sur la réalité du terrain (abstention massive). Le pouvoir militaire annonce un chiffre surréaliste de participation de 65,25 %.

Des tracts sont distribués à Alger mettant en cause le Dr Khatib Youcef durant la guerre de libération, l’accusant d’avoir passé des accords secrets avec le général De Gaulle, au nom de la wilaya IV.

D’autres tracts circulent à Sétif portant atteinte au passé historique de Taleb, Aït Ahmed et Khatib

Des tracts faxés de Paris sont placardés sur les murs de Tébessa dénonçant le passé de Taleb, Hamrouche, Aït Ahmed, Khatib et Sifi. Le fax portait le n° 331 45 26 51 97.

Un tract « signé » par Hamrouche, Taleb, Aït Ahmed et Djaballah, apportant leur « soutien » au candidat du pouvoir circule dans la wilaya de Tébessa ! !! Ambiance surréaliste !!

Le gazoduc Hassi-R’Mel-Alger est détruit à l’explosif dans la localité de M’Chedallah (Bouira).

Explosion d’une bombe au niveau du pipeline Hassi Messaoud-Alger au niveau de la localité de Kadiria (Bouira). Dégâts matériels importants.

Une vingtaine de poteaux téléphoniques sont détruits sur la route El Asnam-Bechloul (Bouira) ainsi que dans la localité de Souk Khemis, dans la même wilaya.

Une patrouille de gendarmerie est attaquée au mortier artisanal à Baghlia, près de Dellys (Boumerdés) : 3 morts et 8 blessés.

Explosion d’une bombe au douar Sidi Rabia, près de Boucherahil (Médéa) : 4 morts.

Vendredi 16 avril 1999 : Le candidat du pouvoir est « élu » par 74% des voix annonce le « ministre » de l’intérieur.

Des sources militaires sûres font état à la presse internationale d’un taux de participation ne dépassant pas 25 %.

Hamrouche et Taleb dénoncent la mascarade électorale et déclarent ne pas reconnaître la légitimité du nouveau « président ».

La place du 1er mai à Alger est bouclée dès les premières heures de la matinée par des brigades anti-émeutes pour empêcher une marche de protestation à laquelle ont appelé cinq des six candidats à l’élection présidentielle. Des bus de citoyens sont refoulés à dix kilomètres à la ronde du lieu de rassemblement par des barrages policiers et de gendarmerie. Malgré tout ce dispositif répressif, près de 200 citoyens et citoyennes arrivent à se rassembler à 14 heures à la place du 1er mai. La police charge avec violence les manifestants. De nombreuses arrestations sont opérées.

Plus de 10 000 citoyens entament une marche de protestation contre la mascarade électorale de la veille à Tizi-Ouzou et Béjaïa, à l’appel des cinq candidats contestataires. Les forces de répression se font très discrètes.

La France se déclare « préoccupée » et les Etats Unis « déçus » de la tournure qu’ont pris ces « élections ». Mais ils finiront par s’adapter.

Trois citoyens qualifiés de « terroristes » tués à Tipaza.

Samedi 17 avril 1999 : Un tronçon du pipeline Alger – Hassi R’mel est détruit à l’explosif à Boulbah (Bouira).

Dimanche 18 avril 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une bande de miliciens à Lakhdaria (Bouira) : Un mort et trois blessés.

Cinq citoyens tués par un groupe armé dans la localité d’Ouled Brahim (Médéa).

Lundi 19 avril 1999 : Quatre membres présumés d’un groupe armé tués près de Sfisef (Sidi Bel Abbés).

Cinq des six candidats ayant refusé la mascarade électorale du 15 avril appellent à une grève d’une heure, le jour de la prestation de serment du nouveau « président » de la République et à une marche nationale de protestation le 26 avril 1999.

Le FFS appelle à un rassemblement à la place du Trocadéro, à Paris le 28 avril pour dénoncer la mascarade électorale du 15 avril.

Mardi 20 avril 1999 : La presse privée fait état de la mort de 29 citoyens, dont 18 qualifiés de « terroristes » depuis le début de semaine en divers endroits du pays.

Dans un communiqué rapporté par l’AFP mais non authentifié, la direction politique du FIS, dont Abassi, Hachani et Djeddi, dénonce les élections truquées, appelle à la libération des prisonniers politiques et à la réunion d’un congrès national pour la réconciliation.

Grève générale dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa à l’occasion du 19e anniversaire des événements de 1980 en Kabylie. Des milliers de manifestants fustigent le pouvoir et le nouveau président de la République traité de « Boutesrika » (voleur).

Un milicien, militant du RCD, tué à un barrage dressé par des maquisards à Takhoukht (Tizi-Ouzou).

Mercredi 21 avril 1999 : D’importants mouvements de troupes sont signalés dans la région de Souk El Khemis (Bouira). Des hélicoptères de combat bombardent durant toute la matinée les maquis de la localité.

Huit citoyens blessés lors de l’explosion d’une bombe au passage d’un bus sur la route de Médéa.

Deux miliciens blessés par l’explosion d’une bombe dans la localité de Sidi Youcef (Saida).

Dans un communiqué commun, les six ex-candidats à « l’élection » présidentielle réaffirment l’illégitimité du nouveau président de la République.

Jeudi 22 avril 1999 : Une cérémonie « d’adieu » au général Zeroual est organisée au ministère de la défense. Le chef d’Etat-major offre comme cadeau à l’ex-général-président une kalaschnikov. Tout un symbole !

Vendredi 23 avril 1999 : Cinq citoyens sont découverts égorgés à Sidi Naâmane (Aïn Defla).

Une bombe explose à la mosquée de Khemis Miliana (Ain Defla). Pas de victimes.

Amnesty International adresse une requête au gouvernement américain lui demandant de proposer au pouvoir d’Alger la mise en place d’une commission d’enquête sur les disparitions dont elle estime le nombre à 3000.

Mme Hillary Clinton reçoit à Washington une délégation de mères de disparus algériens.

Samedi 24 avril 1999 : La presse privée rapporte la mort de 9 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Bouira.

Dimanche 25 avril 1999 : Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués par la police à la rue Khelifa Boukhalfa (Alger).

Lundi 26 avril 1999 : La place du 1er mai à Alger est bouclée très tôt dans la matinée par les brigades anti-émeutes pour empêcher une marche contre la fraude électorale. De nombreux barrages sont érigés à la périphérie d’Alger, plus particulièrement sur la route de Blida et de Tizi-Ouzou. Des centaines de citoyens sont empêchés de rentrer sur Alger.

Cinq citoyens tués au douar Tizrine près de Tiaret par un groupe armé non identifié.

Un milicien tué par un groupe armé dans la localité d’ouled Saber, près de Dellys (Boumerdés).

Un milicien tué à Afir (Boumerdés).

Explosion d’une bombe à Maamoura (Saida) au passage d’une patrouille militaire : un mort et un blessé.

Mardi 27 avril 1999 : Explosion d’une bombe à El Aouidja (Aflou) : un mort et deux blessés.

Deux membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire dans les maquis de Fergoug (Relizane).

Mercredi 28 avril 1999 : un milicien de Lamroudj (Bouira) tue avec son fusil un citoyen qui avait été libéré de prison six mois auparavant. Ce dernier, militant du Fis avait été arrêté pour « soutien aux islamistes » et avait purgé une peine de 3 ans de prison.

Cinq membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à Ksar Chellala. (Tiaret).

Jeudi 29 avril 1999 : La presse privée rapporte la mort de 8 citoyens qualifiés de « terroristes » à Lakhdaria (Bouira), suite à une opération menée par une bande de miliciens.

Opération militaire dans les maquis de la région de Tiaret avec participation d’hélicoptères. Pas d’informations sur d’éventuelles pertes.

L’oligarchie au pouvoir interdit une marche de citoyens et un meeting à Alger auxquels avaient appelé 5 ex-candidats aux « élections » présidentielles.

Vendredi 30 avril 1999 : Neuf personnes dont six enfants sont massacrées au douar Ghasmi, dans la commune de Nadora (Tiaret). Quatre femmes de la même famille sont kidnappées.

Samedi 1er mai 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une bande de miliciens à Jijel : un blessé.

Les familles de disparus adressent une lettre ouverte à Bouteflika attirant son attention sur le sort de leurs enfants enlevés par les services de sécurité.

Dimanche 2 mai 1999 : La presse privée rapporte la mort suite à des opérations militaires de six citoyens qualifiés de « criminels » à Tiaret.

Embuscade meurtrière à Tadmaït (Tizi-Ouzou) contre un convoi militaire : 7 morts.

Les « spécialistes » es-terrorisme de la presse éradicatrice font état du remplacement de Hassan Hattab par un certain Dicho.

Mercredi 5 mai 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire près de Tlemcen : 6 militaires blessés.

Des informations font état d’une importante concentration de troupes en Kabylie, dans la région de Sidi Ali Bounab. Des hélicoptères bombardent pour la énième fois les maquis. De nombreux incendies sont signalés dans les forêts de la région.

Jeudi 6 mai 1999 : Embuscade contre une bande de miliciens à Kadiria (Bouira) : un milicien tué et deux autres blessés.

Deux militaires tués et dix autres blessés lors d’une embuscade à Larbatache (Boumerdés).

The Committee to protect Journalists (CPJ), organisation américaine de protection des journalistes lance un appel au pouvoir d’Alger pour diligenter une enquête sur la « disparition » de Djamal Fahassi et Aziz Bouabdellah, journalistes kidnappés par la police politique respectivement en 1995 et 1997.

Vendredi 7 mai 1999 : Un milicien du nom de Yacoubi H’Mida, tué par des hommes armés à Sidi Ali, près de Ténès.

Dimanche 9 mai 1999 : La presse privée rapporte la mort de 5 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la forêt de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou) suite à un bombardement des maquis par des hélicoptères.

Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire à Morghane près de Texenna. (Jijel) : 3 morts et plusieurs blessés.

Quatre miliciens sont tués à Batna et Sétif.

Lundi 10 mai 1999 : La presse privée rapporte la mort de 20 citoyens qualifiés de « terroristes » lors d’un ratissage en Kabylie.

Mardi 11 mai 1999 : La presse fait état de la découverte de charniers à Larbaâ (Blida) et à Tlemcen.

Jeudi 13 mai 1999 : Un communiqué d’un certain mouvement algérien des officiers libres (MAOL) publié sur son site Web, fait état de l’arrestation d’une centaine d’officiers dans le cadre d’une véritable purge dans l’armée suite à la divulgation au lendemain des « élections » présidentielles par certains officiers du chiffre réel de participation (23 %). Ce même mouvement parle de 173 000 morts depuis le début de cette guerre en 1992.

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués par des militaires à Asseblou près de Texenna (Jijel).

Un membre présumé d’un groupe armé tué et plusieurs autres blessés lors d’une opération militaire à Stamboul (Mascara).

Samedi 15 mai 1999 : Les six ex-candidats aux « élections » présidentielles publient une charte des libertés et de la démocratie en 13 points.

Embuscade meurtrière contre un convoi militaire à Hamza (Jijel) : 5 morts et 7 blessés.

Un accrochage est signalé à Khemis El Khechna (Boumerdés) entre maquisards et une patrouille de militaires. Il aurait fait plusieurs morts.

Dimanche 16 mai 1999 : Une importante opération militaire est engagée dans la forêt de Bellefgaâ (Tiaret). De l’armement lourd et des hélicoptères de combat sont utilisés pour le pilonnage des maquis. Des bandes de miliciens participent à l’opération.

Des informations persistantes font état de contacts entre la présidence et des responsables de l’AIS. Cela expliquerait la reprise des attentats pour beaucoup d’observateurs de la scène algérienne. Il faudrait s’attendre dans les prochains jours à la recrudescence des attentats aveugles et des massacres contre les civils comme cela est de coutume dès qu’une lueur de paix apparaît.

Lundi 17 mai 1999 : Des informations font état du bombardement des maquis de Boukhil (Biskra) par des hélicoptères de combat. De nombreux convois militaires se dirigeraient vers la zone.

Deux citoyens blessés par l’explosion d’une bombe dans la localité d’oued Zeboudj (Ain Defla).

Mercredi 19 mai 1999 : Sept citoyens dont six enfants massacrés par un groupe armé au douar Dekkar, dans la région des Deux Bassins près de Tablat (Médéa).

Découverte d’un charnier dans la localité de Chbika (Djelfa). Dix huit cadavres sans tête auraient été retrouvés selon la presse.

Explosion d’une bombe déposée sur le trottoir de l’avenue colonel Lotfi de Bab El Oued (Alger) : une vingtaine de blessés parmi les passants.

Deux fellahs décapités par un groupe armé dans la localité de Toumiat (Sidi Bel Abbés).

Dans un communiqué adressé aux agences de presse, Hassan Hattab, responsable du GSPC, groupe armé d’opposition, dément les informations rapportées par la presse éradicatrice faisant état de sa destitution par un certain Dicho.

Deux cadavres découverts dans les maquis de Bouzegza (Bouira).

Jeudi 20 mai 1999 : La guerre des clans semble reprendre de plus belle. Un citoyen nommé Merabet Fayçal, se présentant comme le beau-frère du général Tayeb Derradji, publie en encart publicitaire dans le quotidien privé Liberté où il dénonce l’escroquerie dont il aurait été victime de la part de ce général. Cela rappelle étrangement l’affaire Betchine-Benboualia de l’été passé. Il est à noter que le général Tayeb Derradji, chef de la gendarmerie nationale, a toujours été présenté comme un officier « réconciliateur » qui aurait toujours prôné le dialogue avec le FIS. Cette manœuvre ferait-elle partie de la purge en préparation selon les rumeurs persistantes visant les officiers en désaccord avec la poursuite de la politique d’éradication ?

Vendredi 21 mai 1999 : Dix citoyens dont des enfants massacrés par un groupe armé au douar Moulab, près de Tablat (Médéa).

Samedi 22 mai 1999 : Dix citoyens qualifiés de « terroristes » tués dans la région de Tiaret selon la presse privée.

Dimanche 23 mai 1999 : Quatre citoyens tués par un groupe armé à Ferdj Moussa près de Skikda.

Mardi 25 mai 1999 : Explosion d’une voiture piégée près de la Grande Poste d’Alger : 2 policiers tués et 5 blessés.

Explosion d’une bombe sur la plage de Kouali (Tipaza) : un mort.

Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération militaire à El Khemis (Ain Defla).

Deux bombes explosent sur la route au passage de deux véhicules, à l’entrée de Saïda : 1 mort et 4 blessés.

Trois citoyens tués par un groupe armé près de Médéa.

Deux citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée du douar Esserhane (Tipaza).

Un citoyen qualifié de « terroriste » tué par des policiers à la cité Houria à El Khemis (Aïn Defla).

Bombardement des maquis du col de Tirourda (Tizi Ouzou) par des hélicoptères de combat. La presse privée parle de la mort de 8 citoyens qualifiés de « terroristes » lors de ces bombardements.

Ahmed Mérani, ancien « dirigeant » (exclu) du FIS, ancien chargé de mission du « gouvernement » et actuel « sénateur » à la 2e chambre d’enregistrement publie un livre (La fitna) qui accable Abassi et Benhadj. Curieuse coïncidence alors qu’on parle de plus en plus de contacts du pouvoir avec des dirigeants du FIS dont Abassi.

Mercredi 26 mai 1999 : Importante opération militaire au djebel Ouastili (Batna). Des hélicoptères de combat participent au bombardement des maquis.

Jeudi 27 mai 1999 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués dans la localité de Mahrene (Boumerdés).

Vendredi 28 mai 1999 : Explosion d’une bombe sur une plage de Tipaza : 2 morts et deux blessés.

Explosion d’une bombe à Boufarik (Blida) : un mort.

Samedi 29 mai 1999 : La presse privée fait état de la mort de 19 citoyens qualifiés de « terroristes » dans des opérations militaires menées dans les régions de Batna et de Biskra durant la semaine écoulée.

Une jeune fille tuée par un policier au lieu dit La Bridja, à Staouéli (Alger).

Dimanche 30 mai 1999 : Explosion d’une bombe dans un bus à Bouzaréah (Alger) : un mort et cinq blessés.

Neuf miliciens tués et quatre autres blessés dans une embuscade tendue à Aïn Oussera (Djelfa).

Lundi 31 mai 1999 : Neuf membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire près de Bouinan (Blida).

Mardi 1er juin 1999 : La presse privée rapporte la mort de 24 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Batna suite à une opération militaire de grande envergure.

Sept citoyens sont tués dans la journée à Béjaïa et Aïn Defla par des groupes armés.

Madani Mezrag, responsable de l’AIS adresse une lettre à Bouteflika, rappelant les accords signés en septembre 1997 avec l’état-major de l’armée et non appliqués et se dit prêt à trouver une solution juste et définitive à la crise qui secoue le pays. Cette lettre sera reprise deux jours plus tard dans son intégralité par l’organe télévisuel de propagande.

Mercredi 2 juin 1999 : Deux miliciens sont interceptés et tués à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de Aïn Defla.

Trois citoyennes tuées par un groupe armé dans la localité de Laalam (Bejaia).

Embuscade contre une patrouille militaire à Boumerdés : un blessé.

Deux fellahs âgés, tués par un groupe armé près de Miliana (Ain Defla).

Jeudi 3 juin 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un car sur la route Médéa – Blida, dans la commune de Hamdania : 7 blessés.

Accrochage entre des appelés du service national et de jeunes citoyens à Kenadsa (Béchar) : un mort et plusieurs blessés.

Deux miliciens tués à Kosni, dans la commune de Nadhora (Tiaret).

Vendredi 4 juin 1999 : Massacre au douar Sidi M’Hamed Drouni, près de Bouhanifia (Mascara) : 19 morts et 4 blessés. Les victimes appartenaient à la famille Hadj Mokhtar.

Un officier de l’armée en retraite tué par balles près de sa boutique commerciale à Aïn El Beida (Oum El Bouaghi).

Samedi 5 juin 1999 : Affolement dans les rédactions de la presse éradicatrice à la suite de la diffusion de la lettre de Madani Mezrag et de l’écho favorable de la Présidence. Certaines associations crient à la trahison et appellent à une manifestation pour le jeudi 10 juin à Alger.

Quatre miliciens tués à un barrage dressé par un groupe armé à Magtaâ Kheira (Tipaza).

Cinq citoyens dont deux miliciens, tués à un barrage dressé par un groupe armé près de Douera (Alger).

Dimanche 6 juin 1999 : Un communiqué de Madani Mezrag adressé au « peuple » annonce l’arrêt définitif de la lutte armée après « accord » avec le pouvoir militaire. Un flou artistique entoure ces « accords ». La direction politique du FIS semble être out.

Embuscade contre une bande de miliciens à El Aouana (Jijel) : un milicien et un maquisard tués.

Quatre citoyens tués par des hommes armés à M’Chedallah (Bouira).

Lundi 7 juin 1999 : un milicien tué à Bou Gaïd (Tissemsilt).

Le tribunal d’exception de Bouira condamne durant sa dernière session 20 citoyens à la peine capitale pour « activités terroristes ».

Un groupe armé se réclamant du « GIA » fait irruption dans la localité de Bouachir (Jijel) et déleste ses habitants de leurs bijoux et argent.

L’artillerie et des hélicoptères de combat bombardent durant toute la journée les monts de Chlef. Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines.

Une magistrate du tribunal de Tizi-Ouzou se blesse grièvement « en nettoyant son arme personnelle ». Elle décédera quelques jours plus tard.

Mardi 8 juin 1999 : la presse éradicatrice et le MDS crient à la trahison suite à « l’accord » entre l’AIS et le pouvoir militaire d’Alger.

Une journaliste de la presse privée « spécialiste » du « terrorisme » écrit sans hésiter : » Peut-on aujourd’hui dire que les terroristes de l’AIS peuvent être lavés de tous leurs crimes ? Si c’est le cas, il ne faudra pas s’étonner de voir les familles des victimes du terrorisme se faire justice »

Sept membres présumés d’un groupe armé tués au cours d’une opération de ratissage dans les maquis d’Ouastili (Batna).

Un citoyen tué par des hommes armés à El Marsa (Chlef).

Trois membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire près de Tiaret.

Mercredi 9 juin 1999 : Accrochage entre maquisards et miliciens au village de Sidi Yahia (Tlemcen) : 3 blessés.

Un citoyen tué par un groupe armé à Constantine.

Jeudi 10 juin 1999 : Quatorze citoyens dont des enfants tués par un groupe armé au douar des Nechachda, près de Sidi Naâmane (Médéa).

Quelques dizaines de citoyennes, victimes du « terrorisme », manifestent à la place du 1er mai à l’instigation de groupuscules affolés par une éventuelle « réconciliation ».

Quatre citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Djelfa.

Explosion d’une bombe près de Boufarik (Blida) : un mort.

Vendredi 11 juin 1999 : Dans une lettre adressée à Bouteflika, Abassi Madani dit « soutenir » l’arrêt des hostilités de l’AIS et la politique de résolution de crise entreprise par le nouveau président désigné le 15 avril 1999. Pas d’informations sur l’authenticité de la missive.

Explosion d’une bombe au passage d’un bus sur la route de la Chiffa (Blida): quelques blessés légers sont à déplorer.

Mardi 15 juin 1999 : Les diatribes contre Bouteflika continuent dans la presse éradicatrice, suite aux contacts avec l’AIS.

Explosion d’une bombe près de Boufarik (Blida) : un mort.

Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire à Saïda : un blessé.

Mercredi 16 juin 1999 : quatre personnes dont un milicien, tués par l’explosion de deux bombes à Bouira.

Jeudi 17 juin 1999 : Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués par des policiers au quartier Appreval de Kouba (Alger).

Un milicien tué à Sidi Larbi (Tlemcen).

Des associations éradicatrices (une cinquantaine de personnes) manifestent à la place du 1er mai sous le regard indifférent de la population. La « réconciliation » version Bouteflika les affole.

Vendredi 18 juin 1999 : Accrochage entre miliciens et maquisards dans la région de Damous, près de Cherchell. Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines.

Samedi 19 juin 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une bande de miliciens à Ighzer Oumeziane, près de M’Chedallah (Bouira) : 4 morts et 17 blessés.

Dimanche 20 juin 1999 : Deux citoyens tués dans une embuscade tendue par des hommes armés à Ziama Mansouriah (Jijel).

Quatre dirigeants du FIS (Hachani, Djeddi, Omar et Guemazi) appellent, dans un communiqué le pouvoir militaire d’Alger à libérer tous les prisonniers politiques, à l’indemnisation des victimes de la répression et à un règlement politique global de la crise.

Lundi 21 juin 1999 : un jeune citoyen ayant terminé son service national est enlevé puis tué par des hommes armés à Aïn Larbi (Guelma).

Mardi 22 juin 1999 : Le grenouillage politicien bat son plein pour empêcher la « réconciliation » version Bouteflika. Des rumeurs font état de réunions des chefs de la milice de Kabylie et de la Mitidja en vue d’une coordination de leurs actions en regard des nouvelles donnes politiques qui se dessinent. Certains chefs de bandes déclarent refuser de déposer les armes et expriment leur volonté de continuer leur « combat » contre les islamistes. Un chef de milice, responsable d’une organisation dite des « victimes du terrorisme » tient une conférence de presse à la Maison de la Presse à Alger pour déclarer son opposition à une éventuelle réconciliation : « Œil pour œil, dent pour dent » déclareront ses partisans dans une salle surchauffée. Cela rappelle étrangement les tracts de la sinistre OJAL en 1994. Un autre chef de bande de miliciens de Lakhdaria et « député » adresse quant à lui une lettre de soutien à Bouteflika dans son entreprise de « réconciliation ».

Un communiqué du « GIA » signé par un certain Abu Hamza El Afghani qui rejette la « réconciliation » et promet aux algériens du sang et des massacres est adressé au journal El Hayat à Londres. Les observateurs parlent de manipulations et de faux communiqués. Il est à rappeler que le quotidien londonien a toujours servi de boite aux lettres aux mystérieux « GIA ».

Mercredi 23 juin 1999 : Explosion d’une bombe sur la plage de Tipaza : un mort.

Un milicien tué près de Tizi-Ouzou.

Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération des services de sécurité à Sfisef (Sidi Bel Abbès).

Samedi 26 juin 1999 : Découverte d’un cadavre décapité sur la route de Souk El Khemis (Bouira).

Trois citoyens tués par des hommes armés à Constantine.

Bouteflika annonce dans une conférence de presse tenue en Suisse, la libération de milliers de prisonniers politiques (« ceux qui ont servi de relais aux terroristes » selon la phraséologie officielle) et la soumission de la loi de « concorde civile » à un référendum populaire. Il reconnaît que « l’arrêt du processus électoral en 1992 a été une violence » et que la guerre avait fait plus de 100 000 morts.

Dimanche 27 juin 1999 : Levée de boucliers de la presse éradicatrice suite à la décision de Bouteflika de libérer les prisonniers politiques à l’occasion de la fête d’indépendance. Injures, invectives et menaces pleuvent de partout.

Embuscade contre une patrouille militaire à El Aouana (Jijel) : un mort et 4 blessés.

Un policier tué dans la localité de Thala Athmane (Tizi-Ouzou).

Le « GIA » adresse une lettre au gouvernement belge lui promettant de mettre à feu et à sang son pays en cas de non libération de certains de ses militants détenus en Belgique.

Mercredi 30 juin 1999 : Trois citoyens qualifiés de « terroristes » tués près de Tiaret lors d’une opération militaire.

 

 

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