Non à la mort lente dans le couloir de la mort 

Ligue Algérienne des Droits de l’Homme – LADH
Agrément no 12 du 11-04-1987 — JO no 38 du 6-9- 1989
ladhdz @ yahoo.fr

Journée mondiale contre la peine de mort- 10 octobre

Déclaration

Non à la mort lente dans le couloir de la mort 

La peine de la mort appelle à toujours plus de violence et de douleur aussi bien pour les familles des victimes que pour les familles de condamnés au mépris d’une justice réparatrice pour la société et les victimes.

En 2012, 137 pays ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Le dernier en date est la Mongolie qui, le 13mars 2012, a adhéré au Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.
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Parmi les 137 pays abolitionnistes dans le monde :

– 97 l’ont aboli pour tous crimes,
– 07 prévoient dans leur législation la peine de mort uniquement pour les crimes exceptionnels tels que ceux prévus par le Code de justice militaire ou ceux commis dans des circonstances exceptionnelles, en temps de guerre par exemple ,
– 33 sont abolitionnistes en pratique, c’est-à-dire qu’ils n’ont procédé à aucune exécution au cours des dernières années.
– 66 pays continuent d’appliquer la peine de mort

En Algérie la peine de mort est prévue dans les textes de la loi, et les juges prononcent des condamnations à mort, mais dans le fait aucune exécution n’a eu lieu depuis la fin de l’année 1993.

L’Algérie a votée la résolution 62 /149 de l’assemblée générale de l’ONU appelant à un moratoire en vue de l’abolition de la peine de mort. Mais en Algérie le moratoire ne peut concerner que les exécutions. Les personnes condamnées à mort restent incarcérés avec une condamnation à mort pendante. Le condamné emprisonné reste dans le couloir de la mort. Donc notre système juridique a inventé une nouvelle forme d’exécution de la peine de mort.

«  Mourir à petit feu dans le couloir de la mort ».
Soulignant que, les années passées dans les couloirs de la mort peuvent également être assimilées à une forme de torture et un traitement inhumain et dégradant universellement interdite par la Convention contre la torture de 1984 (ratifie par l’Algérie en 1989).

Il serait périlleux voir inhumain de garder des personnes au couloir de la mort jusqu’à leur dernier jour.

Devant cette situation les militants de la LADH
– Ayant à l’esprit que, la mort ne permettant aucun retour, une erreur judiciaire comme ce fût le cas dans de nombreuses affaires serait de fait irrémédiable.
– Convaincus que, ôter la vie ne permet jamais de parvenir à des objectifs estimables pour lesquels les sociétés punissent les délinquants.

– Constatant que, le caractère dissuasif de la peine de mort n’a jamais été démontré.

– Constatant que la peine capitale ne permet pas au criminel de s’amender.

– Demandent à l’Etat algérien à franchir le pas décisif entre le moratoire de fait et l’abolition en droit afin de mettre un terme définitif à cette situation cruelle et inhumaine.

– Appellent le gouvernement, à la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques, à se mobiliser en faveur d’une abolition définitive de la peine de mort.

– invitent Le président de la République à la commutation des peines capitales déjà prononcées. En peine de vingt ans (20) de réclusion à temps.

Le 09-10-12
Pour les militants de la LADH
Boudjema GHECHIR
Président