Répression sauvage à l’Institut des Sciences politiques de Ben Aknoun (Alger)

Observatoire des droits humains en Algérie (ODHA)

Répression sauvage à l’Institut des Sciences politiques de Ben Aknoun (Alger)

 

Correspondance locale. Alger le 11 janvier 2005.

Tout a commencé le lundi 10 janvier 2005 lorsque des étudiants avaient décidé d’organiser un sit-in permanent à l’intérieur de l’Institut des Sciences politiques d’Alger pour réclamer la libération de leur camarade Hamitouche Merzouk, arrêté le 13 décembre 2004 par la police devant la porte de l’Institut et incarcéré à la prison d’El Harrach. Des étudiants venus d’autres universités de l’intérieur du pays participaient à ce sit-in de solidarité. Les brigades anti-émeutes de la police ont pénétré à l’intérieur de l’Institut aux environs de 21 heures, violant ainsi les franchises universitaires pour chasser les étudiants protestataires. De violentes échauffourées ont eu lieu. Des étudiants ont été tabassés et de nombreux blessés ont été dénombrés dont trois, sérieusement touchés. Une dizaine d’étudiants dont deux filles ont été arrêtés. Ces troubles se sont propagés à la cité universitaire de jeunes filles. Ces dernières se sont solidarisées avec leurs camarades de l’Institut violemment réprimés. Des grenades lacrymogènes ont été tirées à l’intérieur de la cité incommodant de nombreuses étudiantes.

Devant cette violation des franchises universitaires et cette répression, les étudiants avaient décidé le mardi 12 janvier d’arrêter les cours en protestation à ce qui s’était passé la veille et réclamer la libération de leurs camarades arrêtés. L’institut était encerclé par d’imposantes forces de police qui interdisaient tout accès aux étudiants, ce qui aggrava la tension durant toute la matinée.

Devant cette situation, on signale des mouvements de grève à l’université de Tizi-Ouzou et de Boumerdés, pour protester contre la répression subie par leurs camarades de l’institut des Sciences politiques de Ben Aknoun.

Les étudiants de l’Institut lancent un appel à la communauté universitaire nationale pour leur apporter leur soutien et mettre un terme un terme à cette « hogra ».