Plusieurs fois arrêté et torturé par vengeance

Plusieurs fois arrêté et torturé par vengeance

Je m’appelle Brahim, je suis né en 1967 à Kouba où j’habitais au moment des faits. J’étais fiancé et spécialisé dans la sérigraphie. J’étais sympathisant du FIS. Je n’avais jamais été arrêté avant le 24 septembre 1995.

Ce jour-là, vers 2h du matin, en plein couvre-feu, des policiers de la brigade de police de Kouba ont tué Rabah Asman, dit Taytay et Ali Acheli, dit Sidali, tous deux domiciliés á la Cité Jolie de Kouba.

A cette heure là, je dormais dans mon domicile familial à Kouba. J’ai été arrêté par ces mêmes policiers qui m’ont roué de coup sur le nez, la colonne vertébrale, au bas de la tête, me brisant le poignet. Ils m’ont emmené dans leur brigade. Une fois enfermé dans la cellule, ils m’ont pressé la tête sur les barreaux de fer de sorte qu’à ce jour, j’en garde des marques. Quelques jours après j’ai été emmené au commissariat central d’Alger pour me ramener à Kouba.

Détenu arbitrairement pendant neuf jours sans soins, alors que le poignet était fracturé, je fus régulièrement emmené au sous-sol pour subir des tortures. Contraint de me déshabiller, j’étais couché sur un banc, attaché par les chevilles et les genoux et les mains menottées sous le banc. Une fois tout mon corps aspergé d’eau froide, ils m’enfonçaient dans la bouche et le nez un chiffon et déversaient une telle quantité d’eau que j’en suffoquais. J’ai vu la mort devant moi.

Après neuf jours de ce calvaire, ils m’ont relâché. Le lendemain, je me suis rendu à l’hôpital. J’ai du porter plusieurs plâtres, en tout pour une durée de trois mois. Mon cou a été immobilisé pendant 20jours.

Après avoir été arrêté de nouveau en 1996, puis en 1998 et enfin en 1999, et subi à chaque fois des tortures, je décidais de quitter le pays.

La raison de ce harcèlement est que mon beau-frère a été jugé comme terroriste et condamné par contumace à 20 ans de prison. Son petit frère, quant à lui, est porté disparu. Il est inscrit dans les listes de disparus.