Un de nos stagiaires expulsé d’Algérie !
Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie
Un de nos stagiaires expulsé d’Algérie !
17 mai 2007
Sylvain muni d’un visa de 3 mois est arrivé en Algérie au mois d’avril dernier afin d’effectuer un stage au sein de SOS Disparu en Algérie. Alors qu’il menait à bien sa mission dans la wilaya d’Oran avec l’aide de notre équipe locale, la police l’a interpellé à plusieurs reprises.
Une première fois au moment où il sortait du bureau pour aller se restaurer des agents de police l’ont arrêté et lui ont demandé ses papiers. Après vérification ils l’ont sommé de les suivre. Arrêté une seconde fois sur la route de Mascara, toute l’équipe a été contrôlée par la gendarmerie de Chorfa qui a ordonné au chauffeur de les emmener à la gendarmerie de Sig dans la wilaya de Mascara. A nouveau questionné sur l’objet de sa présence en Algérie, notre stagiaire a dû se rendre avec toute l’équipe à la gendarmerie de Mascara pour s’en expliquer. Les gendarmes n’ont pas manqué de préciser à la présidente de l’association que SOS Disparus n’avait aucune légitimité et que par conséquent ils n’avaient pas le droit de rendre visite aux familles de disparus.
Enfin, après ces premières persécutions, le 12 mai, un agent de police s’est présenté au bureau d’Oran avec en main une décision de mise en demeure de quitter le territoire rédigée en arabe, ni datée, ni motivée. L’agent a demandé à Sylvain de se présenter au commissariat d’Oran à 14 heures précises.
Contraint et forcé de rentrer en France par la pression qui se faisait de plus en plus pesante, il a pris le bateau mardi 15 mai après avoir été fouillé des pieds à la tête par les autorités. De surcroît, tous les témoignages recueillis lui ont été confisqués.
Les autorités algériennes ont une nouvelle fois bafoué les droits les plus fondamentaux et notamment la liberté d’aller et venir dont pouvait jouir Sylvain en règle sur le territoire algérien. C’est un signe supplémentaire de la volonté des autorités algériennes de poser sans cesse des obstacles aux familles de disparus dans leur quête de Vérité
Le Ministre des Affaires Etrangères algérien, M. Bedjaoui déclarait publiquement le 10 février dernier que « L’Algérie est une maison de verre » Ces agissements démontrent bien qu’en s’exprimant ainsi le Ministre d’Etat a toutefois omis de préciser qu’il ne fallait pas regarder au travers.
Après le harcèlement des avocats et des membres du bureau de SOS Disparus, ce sont les stagiaires qui font les frais de la politique autoritaire de l’Etat algérien. Les autorités algériennes tentent par tous les moyens de clore le dossier des disparus et notamment en refusant systématiquement l’agrément officiel à SOS Disparus Algérie, en surveillant les faits et gestes de l’équipe et en postant des policiers devant les bureaux.
Le Collectif des Familles de Disparus en Algérie et SOS Disparus qui dénoncent cette entrave à la liberté, s’insurgent contre cette décision arbitraire et demandent aux autorités algériennes de faire cesser toutes manœuvres visant à nuire au combat des familles de disparus qui ne demandent que la Vérité sur leurs proches.
Alger, le 17 mai 2007
Nassera Dutour
Porte-parole des familles de disparu(e)s en Algérie