Les sit-in devant la Présidence et l’APN réprimés

Adjoints de l’éducation nationale

Les sit-in devant la Présidence et l’APN réprimés

El Watan, 24 avril 2011

Les adjoints de l’éducation ont été empêchés de tenir leur rassemblement, hier, devant la présidence de la République.

Ils étaient pourtant nombreux, près de 5000 selon la Coordination des adjoints de l’éducation nationale (CAEN), à s’être réunis dès 8h à El Mouradia. Toutefois, le dispositif sécuritaire mis en place aura eu raison de leur détermination.
«Les forces de l’ordre nous ont dispersé sans ménagement. Nous avons donc décidé de déplacer le sit-in et de le tenir devant l’Assemblée populaire nationale (APN)», relate Mourad Fertaki, coordinateur général de la CAEN, affiliée au Snapap.

Seulement, les manifestations pacifiques n’y sont pas plus tolérées, comme en atteste la répression dont ont eu à souffrir les adjoints de l’éducation. «Arriver à l’APN a été la croix et la bannière, tant les barrages étaient nombreux. Les adhérents, tout particulièrement ceux venus des diverses wilayas de l’intérieur du pays, ont été filtrés et bloqués», s’insurge M. Fertaki. Ainsi, le nombre de protestataires était moindre au boulevard Zighout Youcef. «Nous n’étions plus que quelque 2500. Mais nous avons été confrontés au même problème, comme le laissait présager l’impressionnant dispositif policier qui nous attendait.

La répression a été brutale, de nombreux adjoints ont été malmenés, voire même violemment frappés», affirme le coordinateur de la CAEN, qui ajoute toutefois qu’aucun blessé n’est à déplorer.
Dans le même temps, M. Fertaki, qui a été contacté par l’un des responsables du ministère de l’Education nationale, a pris part à une réunion avec le directeur du personnel au sein de l’institution. «Il nous a expliqué que nos revendications, tout particulièrement le statut particulier, sont prises en charge. Mais il n’a avancé aucun délai ou échéancier à la révision du statut. Alors, non, nous ne sommes pas du tout satisfaits», explique le syndicaliste.

Pourtant, la CAEN a opté pour l’annulation de son second sit-in, aujourd’hui, devant la présidence de la République, l’action de protestation devant originellement être «ouverte». «La Coordination entend toutefois maintenir la pression. Les prochaines actions seront décidées dans quelques jours par le bureau national», prévoit M. Fertaki. Les adjoints n’excluent ainsi pas, en plus de l’organisation d’autres sit-in, de recourir à la grève et au boycott des examens de fin d’année.
Ghania Lassal