L’affaire des évènements de Sidi Amar jugée hier
18 MOIS DE PRISON, DES PEINES AVEC SURSIS ET DES RELAXES
L’affaire des évènements de Sidi Amar jugée hier
Le Quotidien d’Oran, 30 novembre 2004
Les vingt-trois personnes arrêtées et écrouées la semaine dernière, à la suite des événements qui se sont produits dans la commune de Sidi Amar, ont comparu hier, devant le tribunal d’El Hadjar qui, après délibérations, a condamné quinze d’entre eux à 18 mois de prison ferme, trois autres à 18 mois avec sursis alors que les cinq autres ont été acquittés.
Dans son long réquisitoire, le représentant du ministère public a réclamé une peine de 2 ans de prison ferme à l’encontre d’une dizaine d’entre eux et un an pour le reste. Pour rappel, les prévenus ont été interpellés lors des événements survenus mercredi dernier, dans la commune de Sidi Amar au cours desquels des artères, donnant accès à plusieurs quartiers de la ville, avaient été fermées au moyen de pneus brûlés et autres objets, empêchant toute circulation. Comme rapporté dans nos précédentes éditions, la manifestation est survenue à la suite de l’affichage de la liste des sept jeunes retenus pour être recrutés, au niveau d’ISPAT. C’est sous haute surveillance policière que s’est déroulé le procès. Aux alentours du tribunal d’El Hadjar, des dizaines de personnes sont venues soutenir les leurs dans cette pénible épreuve.
A l’audience, assistés par quelques avocats, les vingt-trois inculpés ont été entendus un par un par le président du tribunal, attentif à toute réaction devant lui permettre de situer la responsabilité de tout un chacun face aux charges retenues contre les accusés déterminés à plaider leur innocence. Deux des prévenus ont déclaré venir de Jijel et fouler pour la première fois, le sol de Sidi Amar. «Je ne connaissais même pas les lieux, M. le juge. Je devais me rendre au domicile de mon frère. Le bus dans lequel j’étais, ne pouvant traverser les pneus brûlés, nous a déposés à quelques dizaines de mètres des lieux de l’émeute. Je n’ai même pas réagi lorsque j’ai été abordé par les gendarmes,» a lancé l’un d’eux. A l’extérieur, l’attente était pénible pour les familles des concernés.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense se sont appliqués à disculper leurs clients, soutenant leur innocence tout en mettant en exergue la responsabilité de l’Etat quant à la création d’emplois et la lutte contre le chômage.
Hocine Kedadria