Le tribunal a requis deux ans de prison ferme contre Me Amine Sidhoum
Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie, 31 mars 2008
Le procès pour diffamation de Me Amine Sidhoum, avocat et défenseur des droits de l’Homme a eu lieu dimanche 30 mars devant la première section pénale du tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Près de 70 avocats étaient présents pour manifester leur soutien et protester contre le harcèlement subi par Me Sidhoum depuis plusieurs années.
Pour rappel, Me Sidhoum est accusé d’ « avoir jeté le discrédit sur une décision de justice » et d’outrage à un corps constitué de l’Etat. Ces accusations font suite à un article paru il y a plus de 3 ans dans la presse algérienne rapportant les propos de Me Sidhoum qui qualifiait au moment de l’interview la détention de son client d’ « arbitraire » tandis que la journaliste a parlé de « décision arbitraire ».
Après de multiples auditions auxquelles elle ne s’est jamais présentée, la journaliste, auteure de l’article incriminant, a expliqué lors de l’audience avoir rapporté les propos de Maître Sidhoum tout en invoquant son inexpérience en matière journalistique puisqu’elle n’était que stagiaire au moment des faits. Elle a ajouté qu’il incombait au rédacteur en chef de corriger les éventuelles erreurs contenues dans l’article.
A la fin de l’audition des parties, le Procureur a requis 2 ans de prison ferme contre Me Sidhoum.
Avant de clore l’audience qui a duré trois heures et demi, Amine Sidhoum, répondant au juge, a déclaré « j’ai une phrase pour les personnes qui sont derrière ce dossier, on veut mettre la défense à genoux mais elle ne se pliera pas tant qu’on est en vie ». Il a ajouté que cette affaire était étroitement liée à ses activités de défense des droits de l’Homme, qu’elle n’était qu’un prétexte pour le freiner dans ses actions de défenseur des victimes de violation.
Le verdict sera prononcé le dimanche 13 avril 2008.
Paris, le 31 mars 2008
P/Le CFDA
Nassera Dutour
Porte-parole