Nouvelle répression du rassemblement à Alger, Manifestation de solidarité à Paris

Nouvelle répression du rassemblement à Alger, Manifestation de solidarité à Paris

Alors qu’à Alger le sit-in hebdomadaire des familles de disparus a été dispersé violemment pour la 4ème semaine consécutive, une manifestation de solidarité avec les mères et proches de disparu(e)s empêchées d’exprimer leur douleur s’est tenu hier à Paris.

A Alger, les forces de l’ordre s’attendaient à ce que les mères viennent de la ruelle qu’elles avaient emprunté mercredi dernier, mais ces dernières ont déjoué leur contrôle en arrivant d’une autre ruelle pour rejoindre leur lieu habituel de rassemblement. Une fois sur la place, elles ont scandé leurs slogans jusqu’à ce que les policiers surgissent. Une nouvelle scène de bousculades, d’insultes et de brutalité de la part des policiers s’est alors déroulée. Les mères d’Alger ont résisté jusqu’au bout mais les forces de l’ordre ont eu le dessus. La Présidente de Sos Disparus, Mme Fatima Yous, violemment repoussée par un policier est tombée à terre et les familles ont été forcées de monter dans un bus comme le mercredi précédant.

A Paris, alors que les vacances n’ont pas encore touché à leur fin, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées non loin de l’ambassade d’Algérie à l’appel du Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA).

De nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme étaient présentes parmi lesquelles Amnesty International, l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc, l’Association de Parents et Amis disparus au Maroc, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, la Fédération Euro-méditerranéenne contre les Disparitions Forcées, le Forum Marocain Vérité et Justice France, ou le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme ainsi que des journalistes de radio, télévision ou presse écrite.

Dans une ambiance chargée en émotions, les représentants des associations et les familles de disparu(e)s ont pris la parole à tour de rôle. Comme les mères d’Alger, pour toutes les familles de disparus et toutes les victimes, ils ont demandé demander que toute la vérité soit établie sur le sort des personnes disparues et la fin de l’impunité.

Sur les pancartes on pouvait lire: « Vérité et justice pour l’Algérie », « Charte pour la Réconciliation nationale = Charte du déni et de l’impunité générale » ou encore « Pour une commission vérité et justice en Algérie ». La plupart des personnes présentes portaient des photos de disparu(e)s autours du cou et des masques blancs sur la tête. Des banderoles de photos de disparus entouraient le lieu de rassemblement.

Contrairement à d’autres pays qui ont su faire face à leur passé douloureux, en instaurant des commissions visant à établir la vérité, les autorités algériennes ont décidé d’effacer ce passé. Les personnes présentes au rassemblement étaient là pour leur rappeler que si le rassemblement est empêché à Alger, rien n’empêchera jamais de faire taire celles et ceux qui demandent simplement la vérité.

Paris, le 26 août 2010

Nassera Dutour,
Porte parole du CFDA