Ouargla : 3 ans de prison ferme pour les chômeurs Hamza Ziouane et Aldjia Adel

Ouargla : 3 ans de prison ferme pour les chômeurs Hamza Ziouane et Aldjia Adel

El Watan, 12 septembre 2011

Le tribunal de Ouargla vient de condamner à trois ans de prison ferme les deux chômeurs Hamza Ziouane et Aldjia Adel.

Il s’agit des jeunes qui ont tenté de se faire exploser le 13 mars dernier avec une bouteille de gaz butane en face du centre de formation de la police à Saïd Otba, quartier chaud de la banlieue de Ouargla.

Cette tentative de suicide n’était pas la première puisque trois autres chômeurs se sont suicidés ou essayé de le faire dans cette wilaya depuis le début de l’année mais il s’agissait là d’un suicide devant le portail d’un édifice public, de la police de surcroît et n’était l’intervention rapide de ces derniers, l’explosion aurait causé un nouveau drame dans les rangs des chômeurs désespérés. Les deux jeunes ont été dûment auditionnés et incarcérés depuis sept mois dans l’attente d’être jugés.

Le comité de défense des droits des chômeurs qui avait pris contact avec Me Ledhfar avocat prés du barreau de Ouargla avait reçus de la part de ce dernier des assurances quant à la requalification du chef d’inculpation des deux chômeurs de crime contre une institution d’Etat à un simple délit.

Les chômeurs avaient plaidé l’innocence en avançant des arguments humanitaires et sociaux tels que leur situation familiale précaire, leur chômage chronique et le contexte général de leur tentative de suicide. La justice n’a semble t-il pas été sensible à ce plaidoyer et a vu dans les faits une atteinte aux biens de la collectivité.

Force est de reconnaître que les deux chômeurs y sont allés à visage découvert et ont été arrêtés sur le champ alors que les auteurs d’actes de vandalisme et de mises à sac organisés depuis plus de sept ans d’émeutes à Ouargla n’ont jamais été condamnés à d’aussi lourdes peines voire acquittés sans aucune autre forme de procès.

Les compagnies d’assurances locales refusent de rembourser les dommages causés lors de ces effets de foules ou émeutes maintenues par l’incapacité des autorités locales et nationales à régler les problèmes sociaux des citoyens d’une région génératrice de richesse qui astreint ses jeunes au chômage.

Houria Hadji