Des militants du MDS et des droits de l’homme accusés d' »incitation à attroupement » à Ghardaia
DES MILITANTS DU MDS ET DES DROITS DE L’HOMME ACCUSÉS D’«INCITATION À ATTROUPEMENT» À GHARDAÏA
Les membres de la LADDH se mobilisent
Le Soir d’Algérie, 4 février 2018
Réunis hier au niveau du bureau d’Oran de la LADDH, adhérents et sympathisants ont mis les dernières retouches concernant le déplacement de la délégation qui va se rendre à Ghardaïa en signe de solidarité et de soutien aux six accusés dans une affaire impliquant le président et le porte-parole du MDS, Hamid Ferhi et Fethi Ghares, le vice-président de la LADDH, Kaddour Chouicha, deux membres du conseil national de la LADDH, Ahmed Mansri et Abdelkader Kherba, ainsi que Nadir Dabouz, tous convoqués pour le 6 février 2018 pour être traduits en justice au niveau du tribunal de Ghardaïa pour : incitation à attroupement non armé, atteinte à corps constitué et non-respect d’une décision administrative.
Durant la rencontre d’hier, les présents ont rappelé les faits qui ont eu lieu en date du 13/07/2016, lorsque Me Salah Dabouz, président du bureau national de la LADDH, avait été convoqué pour être entendu par le juge d’instruction près le tribunal de Ghardaïa suite aux poursuites engagées contre lui par le parquet de Ghardaïa. En signe de solidarité avec Me Salah Dabouz, les personnes citées plus haut avaient fait le déplacement à Ghardaïa.
Leur interpellation n’a pas eu lieu alors qu’ils se seraient mis à manifester dans la rue, chose qu’ils n’avaient en aucun cas prévu de faire, selon les explications fournies hier mais seulement d’apporter un soutien moral.
Les arrestations ont eu lieu lorsqu’ils étaient attablés dans un café en attendant la fin de l’audition de Me Dabouz.
Après des heures de leurs interpellations, ils racontent que le responsable de la police leur a présenté ses excuses pour ce qui s’est passé «arrestation de personnes attablées dans un café en les accusant d’attroupement». Pour les concernés, l’affaire semblait alors classée.
Plus d’un an plus tard, ils reçoivent des convocations pour citation directe devant le juge de Ghardaïa pour le 6 février.
Pour sa part, la LADDH dénonce «cet acharnement judiciaire qui ne se cache même pas et constate que cela advient après la convocation de l’avocat défenseur des droits de l’Homme, Me Noureddine Ahmine au sein de la même cour pour être jugé sur des faits en relation avec sa fonction d’avocat et qui n’ont rien à voir avec la criminalité».
Hier, la délégation qui doit se rendre à Ghardaïa en signe de solidarité semblait confiante, même si on leur fera remarquer que les accusés qu’ils soutiennent étaient sûrement dans le même état d’esprit qu’eux et ne se doutaient pas qu’ils allaient être arrêtés alors qu’ils étaient présents à Ghardaïa en signe de solidarité avec Me Dabouz. Ils diront qu’ils s’y rendent avec pour seul objectif, apporter leur soutien aux six personnes.
Amel Bentolba