Trois membres de l’ex-FIS entendus par la police

SUITE A UN COMMUNIQUE PUBLIE IL Y A UNE SEMAINE

Trois membres de l’ex-FIS entendus par la police

Le Quotidien d’Oran, 30 décembre 2003

Kamel Guemazi, Ali Djeddi et Abdelkader Boukhamkham, trois membres importants du Majliss echoura de l’ex-Front islamique du salut, ont été convoqués, dimanche, par la police suite à un communiqué publié le 23 décembre dernier par cinq membres du Majliss echoura de l’ex-FIS.

Les trois responsables du parti dissous ont ainsi été interrogés pendant plusieurs heures dans les locaux de la police, au commissariat central d’Alger. Il est à rappeler que dans leur communiqué, les membres du Majliss echoura du parti dissous ont appelé notamment à la levée des interdictions auxquelles est actuellement astreint Ali Benhadj.

Mourad Dhina, responsable par intérim du bureau exécutif national du parti dissous, a tenu à préciser, pour sa part, dans un communiqué, qu’il se démarquait de l’initiative des signataires du document. Il a indiqué à l’occasion qu’il n’a été ni informé ni consulté sur le contenu de ce communiqué avant sa publication. Il a ajouté que le communiqué en question, signé par 5 membres du Majliss echoura, «n’exprime pas dans tous ses détails la position officielle du FIS en tant qu’institution». Il a précisé en outre que le FIS s’exprimera au moment opportun sur nombre de sujets importants et considère d’ores et déjà que les conditions objectives sont loin d’être réunies actuellement pour la tenue d’élections présidentielles.

Mourad Dhina a réitéré, une nouvelle fois, sa non-reconnaissance des interdits signifiés à son président et à son vice-président.

Il est clair que ce communiqué a mis, une nouvelle fois, en exergue la division qui prévaut actuellement dans les rangs des dirigeants de l’ex-FIS au sujet, précisément, des présidentielles.

Alors que Abassi Madani a lancé, à travers la chaîne de télévision Al-Djazira, des messages de paix et de réconciliation, la direction de l’ex-FIS à l’étranger poursuit visiblement son travail médiatique visant à critiquer le démarche du pouvoir. Cela explique a posteriori la sortie de Benmohamed qui a appelé, lors d’un débat télévisé sur «la révolution rouge et la révolution blanche», Aït Ahmed à revenir en Algérie pour présider les destinées du pays. Mourad Dhina veut, ajoute-t-on, pousser le vieux président du FFS à se présenter aux présidentielles.

A l’inverse, les trois membres de Majliss echoura qui avaient affiché, au cours de leurs sorties médiatiques dans la presse écrite, leur point de vue sur les présidentielles et leur préférence pour Abdelaziz Bouteflika, tentent aujourd’hui d’obtenir la levée des interdictions signifiées à Ali Benhadj à sa sortie de prison. Pourquoi cette fixation sur Ali Benhadj ?

Les anciens membres du Majliss echoura du FIS le considèrent comme le seul homme capable de remettre sur rails le parti dissous. Une hypothèse qui a très peu de chances de se réaliser puisque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Justice, a récemment réitéré au membres du Parlement les interdictions auxquelles est soumis Ali Benhadj.

Salim Bey