Levée de scellés sur les locaux de 2 associations d’Oran
LEVÉE DE SCELLÉS SUR LES LOCAUX DE 2 ASSOCIATIONS D’ORAN
Une réouverture provisoire en attendant une régularisation confuse
Amel Bentolba, Le Soir d’Algérie, 7 mars 2018
Les concernées ont appris la réouverture des locaux des deux associations féminines Fard et Afepec, qui avaient été mis sous scellés le 27 février, sur les réseaux sociaux. Toutefois, hier, l’on a su qu’en fait, il s’agissait d’une réouverture temporaire, en attendant que lesdites associations régularisent leurs «situations légales», pouvait-on lire dans la notification de la levée de la «sanction».
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – La demande faite par les autorités locales compétentes à ce que ces associations régularisent leurs situations est fortement contestée par les présidentes et les membres des associations en question. Estimant, chacune pour sa part, que les démarches ont déjà été faites par les associations qui, justement, attendaient la réponse de l’administration, qui, à ce jour, ne leur a pas remis l’agrément, les obligeant à fonctionner, jusque-là, du moins pour Fard, avec un récépissé. Si de son côté, l’Afepec a refusé de rédiger une demande de recours pour la réouverture des locaux comme demandé par les services de la Drag, estimant que cela signifierait reconnaître être dans le tort, de son côté, Fard a décidé de rédiger ce recours, nous précise sa présidente, après concertation avec son avocat qui a engagé une procédure judiciaire suite à cette mise sous scellés. Ce dernier leur a conseillé d’«accepter de rédiger ce recours, étant dans leur intérêt afin, justement, de récupérer leurs documents et poursuivre leur action». Quoi qu’il en soit, hier vers 10h, les locaux ont été rouverts et chaque association a pu accéder aux lieux. Toutefois, une question se pose : ces deux associations peuvent-elles mener des activités ou non, et ce, même si l’administration a rouvert les locaux ? Mme Remaoune Malika, membre de l’association Afepec, nous dira que «justement, là réside la confusion, et la situation telle qu’elle se présente ne permet pas à son association de mener des actions associatives». «Le soir même de la mise sous scellés, nous avons contacté des avocats afin de voir quelles sont les procédures d’urgence pour ouvrir les locaux, ainsi que la procédure sur le fond pour la régularisation administrative.»
Rappelant que son association a tenu une assemblée générale le 22 janvier 2012, après plusieurs péripéties, elles sauront qu’en fait, l’accusé de réception a été signé au mois de mars 2012, un document qu’elles n’ont fini par obtenir qu’au mois d’août 2014. Depuis, l’Afepec n’a de cesse rédigé des courriers à l’administration afin de demander la régularisation.
Hier, en sortant de leur audience de près de deux heures avec le Drag d’Oran, l’on saura qu’il y a eu reconnaissance que l’Afepec avait déposé sa demande de renouvellement conformément à la loi en 2012 et que l’administration n’a pas répondu. En conclusion de cette rencontre, l’Afepec devra refaire une assemblée générale, redéposer une demande de renouvellement du dossier. Suite à quoi, l’association attendra une réponse de l’administration.
De son côté, la présidente de Fard est convaincue que la grande mobilisation a permis de débloquer la situation, en assurant que son association persiste dans sa démarche à faire valoir son droit d’activer en tant qu’association et compte poursuivre l’action en revendiquant l’octroi définitif de son agrément, sans devoir subir des pressions cycliques.
A. B.