La LADH parle de «volonté de dénigrement»

Après la «précision» du tribunal de Constantine

La LADH parle de «volonté de dénigrement»

Le Jeune Indépendant, 3 août 2003

La LADH, au nom de son président Me Ghechir Boudjemaâ, s’étonne, dans un communiqué remis à notre bureau de Constantine, de son «implication» dans l’affaire de l’acte de naissance d’un accusé présenté par certains comme adulte, considéré par d’autres comme mineur.

L’affaire fait suite à la parution dans les colonnes de deux journaux nationaux d’une information faisant état de «la comparution de T.A., un mineur, devant la cour criminelle».

Cette information fera réagir la cellule de communication du tribunal de Constantine qui fera remarquer que «l’acte de naissance de l’accusé présenté par le président de la LADH est un faux». L’évocation de la LADH conduira Me Ghechir à «prendre» une précision en réponse à la précision du tribunal de Constantine. Pour lui, «la LADH n’a jamais présenté un document». Et dans un souci d’éclairer l’opinion publique, lit-on, la LADH a cru bon d’apporter des explications à ce sujet.

Vers la fin du mois d’avril dernier, un avocat de Constantine a été saisi par un groupe de bienfaiteurs accompagnés d’une femme, K.M., venue lui exposer le cas de T.A., mineur selon eux, mais condamné en tant qu’adulte. Un acte de naissance mentionnant que l’accusé T.A. est né le 19.09.1985 a été remis à cet avocat en plus du PV de la police confirmant l’acte de naissance de l’accusé. Le président de la LADH affirme, dans son communiqué, que «l’avocat a pris le soin de proposer à Mme K.M., la mère de l’accusé, de faire appel». Cette dernière était financièrement incapable de payer un avocat, d’autant plus qu’une maladie l’oblige à subir en urgence une opération chirurgicale. Devant cette situation, l’avocat, selon toujours le communiqué de la LADH, a volontairement pris attache avec le procureur général pour lui demander de transférer l’accusé au pavillon des mineurs. Juste après, la cellule de communication du tribunal de Constantine affirme que l’acte de naissance de l’accusé est un faux. Cela dit, la LADH, qui a tenu ainsi à faire cette précision en soulignant que le cas de cet accusé a été suivi par un avocat et non pas par la ligue, déplore «cet amalgame et pense que cela participe d’une volonté de dénigrement de la LADH et de son président». Sur ce, la LADH affirme notamment que «des mineurs ont été présentés aux procès comme étant adultes». En fin, le président de cette ligue exhorte les responsables concernés à intervenir pour s’enquérir de la situation et prendre les mesures qui s’imposent. Une copie de ce communiqué a été adressée au ministre de la Justice, garde des Sceaux. S. B.